Époque Times Montréal n°344 12 nov 2012
Époque Times Montréal n°344 12 nov 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°344 de 12 nov 2012

  • Périodicité : bimensuel

  • Editeur : La Grande Époque Inc.

  • Format : (279 x 559) mm

  • Nombre de pages : 12

  • Taille du fichier PDF : 4,3 Mo

  • Dans ce numéro : Congrès du Parti communiste chinois... formalité rituelle d'une société secrète.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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2 Actualité ÉpoqueTimes ISSN#1712-8099 12 au 25 novembre 2012 ÉpoqueTimes Un ex-ministre chinois disgracié devant les tribunaux chinois et canadien Matthew Little Époque Times Autrefois considéré comme un candidat potentiel pour diriger la Chine, Bo Xilai fait maintenant face à la justice dans son propre pays et même au Canada. L’ex-ministre du Commerce disgracié était un favori de l’élite du monde des affaires au Canada. Le personnage charismatique avait rapidement gravi les échelons lors du mandat de l’ex-dirigeant Jiang Zemin. Toutefois, ce qui a contribué à son ascension a fini par le détruire. Promu en raison de sa participation zélée à la campagne de persécution de la discipline spirituelle du Falun Gong orchestrée par Jiang Zemin, Bo Xilai a été poursuivi en justice pour ses violations partout dans le monde, y compris au Canada. Ces actions judiciaires ont marqué le point tournant de sa carrière, alors que ses adversaires politiques ont eu des munitions pour orchestrer sa chute. L’avenir de Bo Xilai semblait radieux lors du 17 e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en 2007. Il aurait pu passer de ministre du Commerce à vice-premier ministre, et ce, jusqu’à ce que l’actuel premier ministre, Wen Jiabao, avance que les actions judiciaires déposées par les pratiquants de Falun Gong faisaient de Bo Xilai un mauvais candidat à la promotion. Les détails de sa chute ont fait surface avec la publication des câbles diplomatiques publiés par WikiLeaks. « Le premier ministre Wen s’est opposé à la promotion, donnant comme raison les multiples poursuites déposées contre Bo, entre autres, en Australie, en Espagne, au Canada, au Royaume- Uni, aux États-Unis par les membres du Falun Gong », indique une source citée dans un câble de 2007 écrit par Simon Schuchat, administrateur principal adjoint au consulat américain de Shanghai. « Wen a réussi à convaincre que la très mauvaise publicité concernant Bo sur Une ancienne enseignante à l’Institut Confucius (IC) de l’Université McMaster a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l’Ontario concernant les allégations de pratiques d’embauche discriminatoires à l’IC. Sonia Zhao, une Chinoise venue au Canada en 2010 pour enseigner le chinois mandarin à l’IC de McMaster, affirme avoir dû signer une déclaration promettant de ne pas pratiquer le Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) pour obtenir son poste. Les IC sont des organismes à but non lucratif, financés par le régime communiste chinois, qui possèdent des centaines de branches partout dans le monde. Bien que ces instituts soient présentés comme des véhicules pour faire la promotion de la langue et de la culture chinoises, des agences de renseignements occidentales estiment qu’ils sont utilisés par la Chine pour étendre son « pouvoir de persuasion ». L’Association du Falun Dafa du Canada a, au départ, contacté McMaster pour discuter de la pratique discriminatoire. 1099, rue Clark, bureau 2 Montréal QC H2Z 1K3 www.epoquetimes.com Téléphone : 514 931-0151 Télécopieur : 514 868-0843 la scène internationale faisait de lui un mauvais candidat pour représenter la Chine à un niveau international encore plus important », a indiqué la source. Au lieu d’obtenir une promotion, Bo Xilai a été envoyé à Chongqing, une des plus grandes villes du monde où la corruption, les problèmes environnementaux et d’autres problèmes épineux en font un endroit très difficile à gouverner. « L’envoi de Bo à Chongqing place un ambitieux, arrogant et largement malaimé compétiteur pour un poste de haut rang dans un poste plein de difficultés loin de Pékin », a indiqué la source, selon le câble diplomatique. Après un manque de suivi de l’université, Sonia Zhao, qui a démissionné de l’IC en 2011, a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l’Ontario en septembre dernier. Époque Times a rapporté l’année dernière que l’IC avait publié une clause sur son site web en anglais indiquant que les enseignants de l’institut ne devaient avoir « aucun antécédent de participation dans le Falun Gong ». Le Falun Gong est une méthode de méditation dont les adeptes sont sévèrement persécutés en Chine depuis 1999. L’IC fait partie de McMaster Dans sa réponse au Tribunal, McMaster a affirmé que le Tribunal n’a aucune juridiction sur l’affaire, puisque Sonia Zhao avait signé l’entente avec Hanban, l’organisation qui supervise l’IC en Chine. L’avocat spécialiste des droits de la personne David Matas, qui représente M me Zhao, affirme que l’argument ne tient pas, puisque l’IC n’est pas une entité autonome. « La réalité est que l’Institut Confucius fait partie de McMaster », indique M e Matas. « Hanban n’est pas vraiment en charge – tout ce qu’ils font c’est lier [les Directeur Olivier Chartrand [olivier.chartrand@epochtimes.com] Rédaction Mathieu Côté-Desjardins [mathieu.cote-desjardins@epochtimes.com] Ventes Kathia Myriam Guay [kathia.myriam@epochtimes.com] Distribution John Halas Poursuite au Canada Maintenant en procès en Chine pour corruption et autres accusations, une poursuite contre Bo Xilai continue à faire son bout de chemin dans un tribunal de Toronto. La poursuite a été déposée par Jin Rong, une comptable de 32 ans qui habite maintenant à Toronto. Elle a été emprisonnée et torturée à deux reprises en 2000 alors qu’elle habitait à Dalian, province du Liaoning, où Bo Xilai était maire et vice-secrétaire du Comité du PCC dans la province. Jin Rong a été détenue pour la première fois après avoir été au Bureau des plaintes à Pékin pour contester l’interdiction du Falun Gong déclarée par Jiang Zemin en 1999. Elle a été arrêtée pour avoir exercé un droit garanti par la Constitution chinoise et elle a été renvoyée à Dalian où elle a été emprisonnée dans le Centre de détention Yaojia pendant 17 jours. Elle a été détenue dans une cellule avec 30 autres prisonniers, dont environ la moitié était également des pratiquants de Falun Gong. Elle a refusé de signer une déclaration indiquant qu’elle cesserait de pratiquer le Falun Gong. Durant cette période, elle a fait du travail forcé et elle a été passée à l’amende. C’était en janvier 2000. En avril de la même année, elle a été arrêtée de nouveau lorsqu’elle a refusé de signer une autre lettre indiquant qu’elle cesserait de pratiquer et, cette fois, ce sont les autorités universitaires qui ont mis la pression. La deuxième période de détention a duré un mois et comprenait des classes de lavage de cerveau où elle et d’autres pratiquants étaient forcés de visionner des émissions diffamant le Falun Gong, la plupart étant diffusées par la chaîne d’État China Central Television (CCTV). S’ils refusaient de les regarder, ils étaient enfermés dans leurs cellules. enseignants]. » Dans le permis de travail de Sonia Zhao, McMaster est indiqué comme étant son employeur. « L’intimé (McMaster) ne peut échapper à sa responsabilité de respecter le Code des droits de la personne de l’Ontario en déléguant ses responsabilités d’embauche à un agent à l’extérieur de la juridiction et en fermant les yeux sur les pratiques discriminatoires de son agent qui procède à l’embauche », a écrit M e Matas dans une soumission au Tribunal obtenue par Époque Times. McMaster a également affirmé qu’elle n’était pas au courant de la règle de Hanban qui interdit aux pratiquants de Falun Gong d’enseigner. David Matas affirme que la clause est écrite en anglais sur le site de Hanban et que McMaster aurait dû savoir. Si elle ne savait pas, c’est qu’elle « ne s’est pas bien renseignée ». L’Université McMaster n’a pas répondu aux demandes de commenter l’affaire. D’autres établissements d’enseignement canadiens ne semblent pas être également au courant des pratiques d’embauche discriminatoires de l’IC, en dépit de la mention explicite sur le site Internet. Barb Pollock, vice-présidente des relations externes à l’Université de Régina, qui a décidé en 2011 d’accueillir un Institut Confucius, a indiqué à Époque Times l’année dernière qu’elle n’était pas au courant de la règle. « Ça ne fait pas partie de l’entente. Les clauses dans notre entente ne concernent que l’indépendance académique », a-t-elle affirmé. Néanmoins, M me Pollock a admis que l’embauche était effectuée par l’IC et que l’université ne faisait que réviser les embauches après avoir déjà été approuvées par l’IC contrôlé par Pékin. Sandy Forster, directrice des programmes au Edmonton Public Schools (EPS) qui ont un partenariat avec les IC à Edmonton, a dit à Époque Times qu’elle n’était pas au courant de la politique d’embauche et qu’elle ne pouvait commenter. EPS reçoit à l’occasion des enseignants invités de l’IC. À la suite de la soumission de M e Matas au Tribunal en réponse à McMaster, l’avocat indique que les deux parties se sont maintenant entendues pour aller en médiation. Selon M e Matas, McMaster n’a pas encore confirmé si elle s’engageait à voir à ce que la politique discriminatoire soit abolie. Crainte de représailles Sonia Zhao, dont la mère a été emprisonnée en Chine parce qu’elle pratique le Falun Gong, affirme avoir été avertie qu’elle serait punie si elle ne respectait pas l’entente qu’elle a signée avec l’IC qui lui interdit, entre autres, de pratiquer Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Publié par : La Grande Époque Inc. « Bo a vraiment fait du mal aux gens » Elle a vu ses compagnons de pratique être passés à tabac à plusieurs reprises. « Je veux que les gens sachent, particulièrement au Canada, que Bo a vraiment fait du mal aux gens », a-t-elle indiqué en entrevue. Un jour, Jin Rong a vu la pratiquante de Falun Gong He Yuhong, une ingénieure de 29 ans, être traînée par les cheveux. Des gardes l’ont emmenée dans une autre pièce et l’ont battue avec des cuvettes en plastique ou en métal. « Nous pouvions l’entendre crier et entendre le bruit des cuvettes qui la cognaient », se rappelle Jin Rong. « J’étais très inquiète et tout ce que je voulais faire c’était de défoncer la porte pour me rapprocher d’elle immédiatement. Tous les autres pratiquants voulaient aussi se rapprocher d’elle et mettre fin à la torture infligée par des policiers. » Le seul moyen de protester en prison est de faire la grève de la faim, chose que Jin Rong a faite durant sa deuxième détention. Les gardes de prison utilisent le gavage comme méthode de torture, explique-t-elle. Un garde avait raconté à Jin Rong comment un pratiquant de Falun Gong emprisonné était mort à la suite du gavage. Quatre ou cinq jours après le début de sa grève de la faim, les policiers ont menacé Jin Rong de la gaver et l’ont emmenée voir deux pratiquants de Falun Gong qui subissaient cette torture. Ils étaient ligotés et avaient des tubes de caoutchouc insérés dans les narines. Il y avait du sang sur les tubes après leur retrait. Prélèvements d’organes forcés Toutefois, comparée à d’autres, Jin Rong s’en est bien tirée. Bo Xilai a supervisé une des répressions les plus brutales du Falun Gong pendant qu’il était maire et ensuite gouverneur de la province. Il a aussi un lien avec les prélèvements d’organes forcés sur les pratiquants de Falun Gong. Son ancien bras droit et chef de police, Wang Lijun, a même remporté un prix pour avoir développé des drogues pour faciliter les prélèvements et les transplantations d’organes. Wang Lijun a tenté de faire défection au consulat américain de Chengdu plus tôt cette année, évènement qui a déclenché le dernier chapitre de la carrière politique de Bo Xilai, menant finalement à son expulsion du PCC. En acceptant le prix d’innovation et de contribution spéciale Guanghua, Wang Lijun – qui n’est pas médecin mais bien policier – a admis avoir supervisé des milliers de transplantations. Dans les différents postes qu’il a occupés, Bo Xilai était connu pour inciter ses subordonnés à agir avec une brutalité particulière contre les pratiquants de Falun Gong. Le camp de travail forcé Masanjia, dans le Liaoning, est devenu synonyme des formes les plus terribles de torture contre le Falun Gong. Bo Xilai aurait congédié les fonctionnaires qui refusaient de participer à la campagne de persécution. Bo n’a pas présenté de défense contre la poursuite de Jin Rong, bien que l’association des avocats du régime chinois ait affirmé que Bo possède l’immunité en raison de son statut au sein du Parti communiste. Il reste à voir si cet argument pourra tenir alors que Bo Xilai est sur le point d’être jugé en Chine. Plainte déposée contre l’Institut Confucius de l’Université McMaster Omid Ghoreishi Époque Times le Falun Gong. Elle a donc caché ses croyances en travaillant à McMaster. « À l’Institut Confucius, le personnel est envoyé par la Chine et je dois faire attention pour qu’il ne sache pas que je pratique le Falun Gong. J’ai eu peur que quelque chose allait m’arriver s’il s’en rendait compte », mentionne M me Zhao. Pour Sonia Zhao, les mémoires douloureuses de voir sa mère être traînée en prison à plus d’une reprise parce qu’elle pratique le Falun Gong lui ont fait craindre de retourner en Chine, alors elle a finalement décidé de démissionner de l’IC. Elle a depuis obtenu le statut de réfugié au Canada. « Appareil de propagande à l’étranger » Li Changchun, le chef de la propagande du PCC et le cinquième plus haut placé au sein du Comité permanent du Politburo, a décrit les Instituts Confucius comme « une partie importante de l’appareil de propagande de la Chine à l’étranger ». Li Changchun a visité le Canada plus tôt cette année et a rencontré le premier ministre, Stephen Harper. Il a également assisté à la cérémonie d’ouverture d’un Institut Confucius à l’Université Carleton durant sa visite. Le directeurs du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Richard Fadden, a déclaré que l’IC est sous le contrôle des missions diplomatiques chinoises et qu’il est impliqué dans certains efforts du régime visant à influencer la politique du Canada envers la Chine. En 2008, lorsque des troupes chinoises ont écrasé les manifestations au Tibet, un enseignant de l’Institut Confucius de l’Université de Waterloo a incité ses étudiants à dénoncer les reportages « anti- Chine » dans la presse occidentale. Une chaîne de télévision canadienne a même présenté ses excuses à la suite de cette campagne. Un juge en Israël a déterminé en 2009 que l’Université de Tel-Aviv avait violé la liberté d’expression et qu’elle s’était pliée aux pressions de l’ambassade chinoise lorsqu’elle a fermé une exposition de peintures illustrant l’oppression subie par le Falun Gong en Chine, de peur de perdre son IC et d’autres avantages fournis par le régime chinois. Au Canada, les Instituts Confucius ont des ententes avec l’Université Brock, le British Columbia Institute of Technology, l’Université de Sherbrooke (en partenariat avec le Collège Dawson), l’Université de Waterloo, le Toronto District School Board et le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick. L’Université de Colombie-Britannique et l’Université du Manitoba ont refusé d’accueillir l’IC. ÉpoqueTimes fait partie du réseau d’information le plus largement distribué au monde. Toute reproduction des annonces ou informations, en tout ou en partie, est interdite sans la permission écrite de l’éditeur. 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ÉpoqueTimes 12 au 25 novembre 2012 International Tout est joué d’avance pour le Congrès du Parti à Pékin On préserve néanmoins un semblant de légitimité pour le « centralisme démocratique » Matthew Robertson Époque Times Le plus grand rassemblement de ce qui constitue peut-être la plus grande société secrète de la planète a été convoqué à Pékin. Le Parti communiste chinois (PCC) appelle cet évènement le « 18 e Congrès national » et, d’ici sa conclusion, on s’attend à ce que les nouveaux dirigeants du régime communiste pour la prochaine décennie soient nommés. La cérémonie d’ouverture du Congrès a eu lieu à 9h, le 8 novembre dans le Palais du peuple. Le soir précédent, un représentant a annoncé que le Congrès se déroulerait sur sept jours, soit jusqu’au 14 novembre. D’ici la fin de cette assemblée, un nouveau groupe de dirigeants, ayant supposément été élu durant le Congrès, sera présenté au public. Un rapport d’activités politiques sera également publié annonçant les grandes lignes idéologiques du Parti, les réalisations et la direction pour les cinq prochaines années. En fait, les nouveaux dirigeants ont été choisis d’avance et le rapport d’activités a déjà été rédigé. Selon les experts, aucune réelle décision n’est prise durant le Congrès. Selon Chen Kuide, rédacteur en chef de l’influent site chinois China in Perspective, l’observance du rituel soigneusement élaboré est essentielle pour le Parti communiste, compte tenu notamment du tableau qu’il dresse de lui-même depuis les réformes de Deng Xiaoping concernant l’institutionnalisation de la direction du Parti. « Il s’agit simplement d’une cérémonie », a-t-il déclaré lors d’une entrevue téléphonique. « Ils la tiennent tous les cinq ans. Tout est mis en place à l’avance. Ça n’a aucun sens réel ni poids déterminant. » La bataille du gouvernement nigérian pour se débarrasser du groupe radical islamiste Boko Haram n’a fait qu’aggraver la situation, générant un climat de peur, a récemment affirmé dans un rapport Amnesty International. Boko Haram, qui dans la langue locale hausa signifie « l’éducation occidentale est immorale », a orchestré et revendiqué des attaques terroristes au Nigeria. Le groupe a ciblé des églises, des mosquées, des journaux, des tours de communication et des édifices gouvernementaux, principalement dans le Nord musulman, incitant les autorités nigérianes à adopter une ligne dure contre le groupe ces derniers mois. Le conflit entre Boko Haram et les forces de sécurité nigérianes a causé des « conséquences dévastatrices pour les droits de la personne de ceux qui sont pris au milieu », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. « [Le soldat] a mis son pistolet sur l’oreille gauche [de mon mari] et a dit « Fais ta dernière prière », ensuite il a mis son pistolet sur son oreille droite et a dit « Fais ta dernière prière », ensuite il a mis son pistolet dans son nez et a dit « Fais ta dernière prière » », raconte une mère de sept enfants, âgée de 40 ans, identifiée comme F. B. de la province de Maiduguri, tel que cité par Amnesty. Elle et ses enfants vivent maintenant dans une cabane construite avec les restes de sa maison que les forces de sécurité ont incendiée. Le rapport mentionne que le climat de peur généré par les deux parties dissuade les gens à rapporter les crimes commis et les journalistes n’osent plus rapporter sur la situation par crainte des représailles. « Les gens vivent dans un climat de peur et d’insécurité, ils sont vulnérables Il reste toutefois crucial pour le Parti de doter son autorité d’un semblant de légitimité, c’est pourquoi le Congrès est pris très au sérieux. De manière générale le Congrès présente deux aspects : d’un côté, on traitera des questions superficielles, ou techniques, sur comment le Parti communiste chinois s’organise, remanie et répartit son personnel. L’autre aspect concerne la réalité des jeux de coulisse avant l’évènement. Cette année, les luttes politiques internes ont été particulièrement intenses après que le chef de police de Chongqing, Wang Lijun, a tenté de faire défection au consulat américain de Chengdu en février. Cela a déclenché une tourmente politique qui se poursuit à ce jour, opposant la faction dirigée par l’ancien dirigeant Jiang Zemin – allié de Bo Xilai (patron de Wang Lijun) et de Zhou Yongkang, le chef de la sécurité – contre la faction sortante et entrante de Hu Jintao, Wen Jiabao et Xi Jinping. Les résultats du Congrès représentent un consensus forgé en coulisse, par des tractations et des luttes secrètes entre ces factions et d’autres acteurs dans l’appareil communiste. Les exécutants Le 18 e Congrès national est composé de 2268 « délégués », choisis pour représenter le Parti à tous les niveaux. Par exemple, il y a des délégués des provinces, des régions autonomes, de l’Armée populaire de libération, de l’Organisation du Parti, de toutes les bureaucraties, sociétés d’État, banques et forces de sécurité. Selon Alice Miller, une spécialiste du Parti communiste de la Hoover Institution, il y a trois raisons pour lesquelles le Congrès du Parti reste important : il Aminu Abubakar/AFP/Getty Images Un secouriste inspecte les dégâts causés par une attaque terroriste au Nigeria en janvier 2012. Le conflit entre le Nigeria et Boko Haram crée un « climat de peur » Jack Phillips Époque Times aux attaques de Boko Haram et aux violations des droits de l’homme commises par ces mêmes forces de sécurité qui devraient les protéger », ajoute M. Shetty. Le gouvernement nigérian et Boko Haram auraient commis des crimes contre l’humanité dans le conflit. Boko Haram affirme vouloir livrer une guerre à l’État pour imposer la charia à travers le pays. Depuis juin 2010, le groupe a tué au moins 1000 personnes dans des attaques à la bombe et des assassinats, y compris les dizaines des personnes tuées dans des attaques contre plusieurs églises du Nigeria le jour de Noël 2011. Boko Haram a également incendié plusieurs écoles et cible fréquemment les journalistes actifs dans le pays. « À la station, nous savons que nous sommes entre la vie et la mort », révèle un animateur radio de la ville de Kano, au nord, où Boko Haram a lancé plusieurs attaques, selon Amnesty. L’ONG affirme que de nombreux Nigérians dans tout le pays ont été détenus par les forces de sécurité sans application régulière de la loi ou sans que des accusations criminelles soient portées. Des présumés militants auraient été enchaînés pendant des jours, forcés de s’asseoir dans leurs propres excréments dans des cellules surpeuplées. Amnesty accuse également les forces de sécurité de torture, de disparitions forcées, de passages à tabac, d’exécutions extrajudiciaires et d’incendies criminels. Un autre homme a témoigné à Amnesty que son frère avait été arrêté par les forces de sécurité et qu’il avait finalement trouvé la dépouille de son frère au poste de police local. « Il y avait [ce qui ressemblait] à des marques de câbles sur son corps, des contusions partout […] Le côté droit de sa tête était meurtri. Il y avait l’effroi sur son visage. Je ne peux oublier ça. » « Je n’ai pas déposé de plainte », a-t-il ajouté. « J’ai peur. » établit les grandes lignes du Parti dans tous les domaines politiques majeurs, il apporte des modifications dans la constitution du Parti et il permet l’élection officielle du nouveau Comité pour l’inspection de la discipline et du nouveau Comité central. Le Comité central est le groupe des 371 fonctionnaires qui, lors de la première session plénière tenue le lendemain de la clôture du Congrès, prend une série de décisions importantes inaugurant les nouveaux dirigeants. Cela comprend la nomination du nouveau Politburo (22 à 25 représentants) et du Comité permanent du Politburo (7 à 9 responsables) qui détiennent le pouvoir suprême ; de la nouvelle Commission centrale militaire, qui contrôle les forces armées ; et du nouveau Secrétariat, qui met en œuvre les décisions du Politburo. Le comité désigne également le nouveau secrétaire général du Parti communiste chinois, qui devrait être Xi Jinping. Ainsi, comme le Parti le décrit, 2268 représentants éliront un comité d’environ 370 personnes qui, à son tour, choisira les membres du Politburo (22 à 25 membres), qui choisira en dernier lieu le Comité permanent des sept chefs (qui pourrait être réduit cette année par rapport aux neuf actuels). C’est ce qu’on appelle la démocratie intra-Parti. La réalité Dans la réalité, le processus va du haut vers le bas, nullement de bas en haut, selon Cheng Xiaonong, un économiste qui vit maintenant aux États-Unis, ancien assistant de Zhao Ziyang. Zhao est l’exchef du Parti évincé après le massacre de la place Tiananmen en 1989. « C’est ce qu’on appelle le centralisme démocratique », explique-t-il. « Tous les membres du Parti suivent le centre du Parti. Nul ne peut avoir son propre avis : 3 vous faites ce que vous êtes censé faire et ce que les dirigeants vous demandent de faire. Cela n’a rien à voir avec la démocratie. » Selon M. Cheng, l’« élection » du Comité central par les quelque 2000 délégués a, dans les faits, déjà été décidée. « Vous votez pour la personne qu’on veut que vous choisissiez. Si vous dites « non » ou écrivez le mauvais nom, cela pose problème. Quelqu’un va vous parler et vous avertir que si vous voulez survivre vous feriez mieux de faire le bon choix. Vous n’avez pas d’alternative. Vous faites de l’approbation automatique. » Dans les années 1980, M. Cheng a obtenu la responsabilité d’être le moniteur d’une délégation du Congrès et a pu voir, aux premières loges, les opérations secrètes et la façon dont les « votes » sont décidés à l’avance par les responsables de haut niveau. « Cette année a été particulièrement importante dans l’histoire du PCC », affirme-t-il. « C’est la première fois depuis 1949, lorsque le Parti a pris le pouvoir, qu’il y a eu une réelle lutte pour le pouvoir entre deux groupes au sommet, qui se battent depuis un an ou plus. » Il ajoute : « Il y a eu beaucoup de scandales et beaucoup de disputes, une foule de renseignements communiqués aux médias étrangers pour attaquer l’autre partie. Nous avons vu toutes ces choses au cours de la dernière année. » La lutte a surtout concerné le contrôle du pouvoir suprême, exercé par le Comité permanent, et la taille du Comité. « Cette fois, les fonctionnaires veulent un Comité permanent plus petit, de sorte qu’il sera plus facile à contrôler. Le Parti communiste soviétique l’avait fait à l’époque de Staline. Le Parti communiste chinois a copié ce modèle. Le véritable maître est encore Staline. » Birmanie : croissance de la production d’opium malgré les mesures de répression Jack Phillips Époque Times L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a indiqué dernièrement que la production d’opium avait augmenté pour une sixième année consécutive en Birmanie. La Birmanie est le deuxième plus grand producteur mondial d’opium après l’Afghanistan. Les terres exploitées pour la culture illicite du pavot à opium ont augmenté de 17% en 2012, passant d’environ 106 000 hectares à 126 000 hectares, et ce, malgré les efforts accrus du gouvernement birman pour éradiquer cette culture. Le gouvernement a annoncé avoir supprimé cette année près de 57 000 hectares de pavot, soit trois fois plus qu’en 2011. « Les chiffres concernant l’opium continuent à aller dans la mauvaise direction », a déclaré dans un rapport Gary Lewis, représentant pour l’Asie et le Pacifique de l’ONUDC. « Cependant, nous avons constaté plus de progrès pour endiguer les causes profondes de la culture de l’opium dans la dernière année qu’il n’y en a eu au cours de la dernière décennie. » Toutefois, selon le directeur de l’ONU- DC en Birmanie, Jason Eligh, l’éradication n’est pas suffisante. « Nous devons nous rappeler pourquoi les agriculteurs cultivent le pavot », déclare-t-il. « Dans la plupart des cas c’est pour faire de l’argent pour nourrir leurs familles. » Depuis l’année dernière la valeur des pavots, utilisés dans la production d’héroïne et autres opiacés, a augmenté. Bien que la production dans le pays ait augmenté de 17%, les profits ont augmenté de 28%. L’ONU estime que 300 000 ménages birmans sont impliqués dans la culture de l’opium. Beaucoup de ces ménages sont situés dans les zones de conflits du pays. La Birmanie totalise environ le quart de la production d’opium mondiale, avec 90% de la récolte produite dans l’État de Shan. Selon l’ONU, les autres 10% sont cultivés par des rebelles dans l’État de Kachin. Ces deux États sont en proie aux conflits, à la précarité et à la guerre depuis plusieurs décennies. Les récents affrontements entre groupes ethniques bouddhistes et musulmans rohingyas, dans la partie occidentale du pays, ont également mis en évidence l’instabilité du pays. Comme en ce qui concerne l’éradication du pavot, le gouvernement a néanmoins fait certains progrès pour régler ces problèmes. Ces derniers mois, la Birmanie a libéré de nombreux prisonniers politiques, a autorisé les partis de l’opposition à prendre part aux élections et a assoupli les restrictions sur les médias. Ces réformes ont incité les gouvernements occidentaux à lever des sanctions sur le pays du sud-est asiatique. « Dans les zones de conflit et d’instabilité comme les États de Shan et de Kachin ayant peu accès aux marchés, l’alternative au pavot est quasiment nulle. Une solution durable à long terme ne peut qu’apparaître avec des investissements importants dans la paix, la primauté du droit et le développement alternatif », commente Jason Eligh. Un soldat monte la garde durant la destruction de narcotiques en Birmanie. Khin Maung Win/AFP/GettyImages



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