2 Actualité ÉpoqueTimes ISSN#1712-8099 12 au 25 novembre 2012 ÉpoqueTimes Un ex-ministre chinois disgracié devant les tribunaux chinois et canadien Matthew Little Époque Times Autrefois considéré comme un candidat potentiel pour diriger la Chine, Bo Xilai fait maintenant face à la justice dans son propre pays et même au Canada. L’ex-ministre du Commerce disgracié était un favori de l’élite du monde des affaires au Canada. Le personnage charismatique avait rapidement gravi les échelons lors du mandat de l’ex-dirigeant Jiang Zemin. Toutefois, ce qui a contribué à son ascension a fini par le détruire. Promu en raison de sa participation zélée à la campagne de persécution de la discipline spirituelle du Falun Gong orchestrée par Jiang Zemin, Bo Xilai a été poursuivi en justice pour ses violations partout dans le monde, y compris au Canada. Ces actions judiciaires ont marqué le point tournant de sa carrière, alors que ses adversaires politiques ont eu des munitions pour orchestrer sa chute. L’avenir de Bo Xilai semblait radieux lors du 17 e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en 2007. Il aurait pu passer de ministre du Commerce à vice-premier ministre, et ce, jusqu’à ce que l’actuel premier ministre, Wen Jiabao, avance que les actions judiciaires déposées par les pratiquants de Falun Gong faisaient de Bo Xilai un mauvais candidat à la promotion. Les détails de sa chute ont fait surface avec la publication des câbles diplomatiques publiés par WikiLeaks. « Le premier ministre Wen s’est opposé à la promotion, donnant comme raison les multiples poursuites déposées contre Bo, entre autres, en Australie, en Espagne, au Canada, au Royaume- Uni, aux États-Unis par les membres du Falun Gong », indique une source citée dans un câble de 2007 écrit par Simon Schuchat, administrateur principal adjoint au consulat américain de Shanghai. « Wen a réussi à convaincre que la très mauvaise publicité concernant Bo sur Une ancienne enseignante à l’Institut Confucius (IC) de l’Université McMaster a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l’Ontario concernant les allégations de pratiques d’embauche discriminatoires à l’IC. Sonia Zhao, une Chinoise venue au Canada en 2010 pour enseigner le chinois mandarin à l’IC de McMaster, affirme avoir dû signer une déclaration promettant de ne pas pratiquer le Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) pour obtenir son poste. Les IC sont des organismes à but non lucratif, financés par le régime communiste chinois, qui possèdent des centaines de branches partout dans le monde. Bien que ces instituts soient présentés comme des véhicules pour faire la promotion de la langue et de la culture chinoises, des agences de renseignements occidentales estiment qu’ils sont utilisés par la Chine pour étendre son « pouvoir de persuasion ». L’Association du Falun Dafa du Canada a, au départ, contacté McMaster pour discuter de la pratique discriminatoire. 1099, rue Clark, bureau 2 Montréal QC H2Z 1K3 www.epoquetimes.com Téléphone : 514 931-0151 Télécopieur : 514 868-0843 la scène internationale faisait de lui un mauvais candidat pour représenter la Chine à un niveau international encore plus important », a indiqué la source. Au lieu d’obtenir une promotion, Bo Xilai a été envoyé à Chongqing, une des plus grandes villes du monde où la corruption, les problèmes environnementaux et d’autres problèmes épineux en font un endroit très difficile à gouverner. « L’envoi de Bo à Chongqing place un ambitieux, arrogant et largement malaimé compétiteur pour un poste de haut rang dans un poste plein de difficultés loin de Pékin », a indiqué la source, selon le câble diplomatique. Après un manque de suivi de l’université, Sonia Zhao, qui a démissionné de l’IC en 2011, a déposé une plainte au Tribunal des droits de la personne de l’Ontario en septembre dernier. Époque Times a rapporté l’année dernière que l’IC avait publié une clause sur son site web en anglais indiquant que les enseignants de l’institut ne devaient avoir « aucun antécédent de participation dans le Falun Gong ». Le Falun Gong est une méthode de méditation dont les adeptes sont sévèrement persécutés en Chine depuis 1999. L’IC fait partie de McMaster Dans sa réponse au Tribunal, McMaster a affirmé que le Tribunal n’a aucune juridiction sur l’affaire, puisque Sonia Zhao avait signé l’entente avec Hanban, l’organisation qui supervise l’IC en Chine. L’avocat spécialiste des droits de la personne David Matas, qui représente M me Zhao, affirme que l’argument ne tient pas, puisque l’IC n’est pas une entité autonome. « La réalité est que l’Institut Confucius fait partie de McMaster », indique M e Matas. « Hanban n’est pas vraiment en charge – tout ce qu’ils font c’est lier [les Directeur Olivier Chartrand [olivier.chartrand@epochtimes.com] Rédaction Mathieu Côté-Desjardins [mathieu.cote-desjardins@epochtimes.com] Ventes Kathia Myriam Guay [kathia.myriam@epochtimes.com] Distribution John Halas Poursuite au Canada Maintenant en procès en Chine pour corruption et autres accusations, une poursuite contre Bo Xilai continue à faire son bout de chemin dans un tribunal de Toronto. La poursuite a été déposée par Jin Rong, une comptable de 32 ans qui habite maintenant à Toronto. Elle a été emprisonnée et torturée à deux reprises en 2000 alors qu’elle habitait à Dalian, province du Liaoning, où Bo Xilai était maire et vice-secrétaire du Comité du PCC dans la province. Jin Rong a été détenue pour la première fois après avoir été au Bureau des plaintes à Pékin pour contester l’interdiction du Falun Gong déclarée par Jiang Zemin en 1999. Elle a été arrêtée pour avoir exercé un droit garanti par la Constitution chinoise et elle a été renvoyée à Dalian où elle a été emprisonnée dans le Centre de détention Yaojia pendant 17 jours. Elle a été détenue dans une cellule avec 30 autres prisonniers, dont environ la moitié était également des pratiquants de Falun Gong. Elle a refusé de signer une déclaration indiquant qu’elle cesserait de pratiquer le Falun Gong. Durant cette période, elle a fait du travail forcé et elle a été passée à l’amende. C’était en janvier 2000. En avril de la même année, elle a été arrêtée de nouveau lorsqu’elle a refusé de signer une autre lettre indiquant qu’elle cesserait de pratiquer et, cette fois, ce sont les autorités universitaires qui ont mis la pression. La deuxième période de détention a duré un mois et comprenait des classes de lavage de cerveau où elle et d’autres pratiquants étaient forcés de visionner des émissions diffamant le Falun Gong, la plupart étant diffusées par la chaîne d’État China Central Television (CCTV). S’ils refusaient de les regarder, ils étaient enfermés dans leurs cellules. enseignants]. » Dans le permis de travail de Sonia Zhao, McMaster est indiqué comme étant son employeur. « L’intimé (McMaster) ne peut échapper à sa responsabilité de respecter le Code des droits de la personne de l’Ontario en déléguant ses responsabilités d’embauche à un agent à l’extérieur de la juridiction et en fermant les yeux sur les pratiques discriminatoires de son agent qui procède à l’embauche », a écrit M e Matas dans une soumission au Tribunal obtenue par Époque Times. McMaster a également affirmé qu’elle n’était pas au courant de la règle de Hanban qui interdit aux pratiquants de Falun Gong d’enseigner. David Matas affirme que la clause est écrite en anglais sur le site de Hanban et que McMaster aurait dû savoir. Si elle ne savait pas, c’est qu’elle « ne s’est pas bien renseignée ». L’Université McMaster n’a pas répondu aux demandes de commenter l’affaire. D’autres établissements d’enseignement canadiens ne semblent pas être également au courant des pratiques d’embauche discriminatoires de l’IC, en dépit de la mention explicite sur le site Internet. Barb Pollock, vice-présidente des relations externes à l’Université de Régina, qui a décidé en 2011 d’accueillir un Institut Confucius, a indiqué à Époque Times l’année dernière qu’elle n’était pas au courant de la règle. « Ça ne fait pas partie de l’entente. Les clauses dans notre entente ne concernent que l’indépendance académique », a-t-elle affirmé. Néanmoins, M me Pollock a admis que l’embauche était effectuée par l’IC et que l’université ne faisait que réviser les embauches après avoir déjà été approuvées par l’IC contrôlé par Pékin. Sandy Forster, directrice des programmes au Edmonton Public Schools (EPS) qui ont un partenariat avec les IC à Edmonton, a dit à Époque Times qu’elle n’était pas au courant de la politique d’embauche et qu’elle ne pouvait commenter. EPS reçoit à l’occasion des enseignants invités de l’IC. À la suite de la soumission de M e Matas au Tribunal en réponse à McMaster, l’avocat indique que les deux parties se sont maintenant entendues pour aller en médiation. Selon M e Matas, McMaster n’a pas encore confirmé si elle s’engageait à voir à ce que la politique discriminatoire soit abolie. Crainte de représailles Sonia Zhao, dont la mère a été emprisonnée en Chine parce qu’elle pratique le Falun Gong, affirme avoir été avertie qu’elle serait punie si elle ne respectait pas l’entente qu’elle a signée avec l’IC qui lui interdit, entre autres, de pratiquer Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Publié par : La Grande Époque Inc. « Bo a vraiment fait du mal aux gens » Elle a vu ses compagnons de pratique être passés à tabac à plusieurs reprises. « Je veux que les gens sachent, particulièrement au Canada, que Bo a vraiment fait du mal aux gens », a-t-elle indiqué en entrevue. Un jour, Jin Rong a vu la pratiquante de Falun Gong He Yuhong, une ingénieure de 29 ans, être traînée par les cheveux. Des gardes l’ont emmenée dans une autre pièce et l’ont battue avec des cuvettes en plastique ou en métal. « Nous pouvions l’entendre crier et entendre le bruit des cuvettes qui la cognaient », se rappelle Jin Rong. « J’étais très inquiète et tout ce que je voulais faire c’était de défoncer la porte pour me rapprocher d’elle immédiatement. Tous les autres pratiquants voulaient aussi se rapprocher d’elle et mettre fin à la torture infligée par des policiers. » Le seul moyen de protester en prison est de faire la grève de la faim, chose que Jin Rong a faite durant sa deuxième détention. Les gardes de prison utilisent le gavage comme méthode de torture, explique-t-elle. Un garde avait raconté à Jin Rong comment un pratiquant de Falun Gong emprisonné était mort à la suite du gavage. Quatre ou cinq jours après le début de sa grève de la faim, les policiers ont menacé Jin Rong de la gaver et l’ont emmenée voir deux pratiquants de Falun Gong qui subissaient cette torture. Ils étaient ligotés et avaient des tubes de caoutchouc insérés dans les narines. Il y avait du sang sur les tubes après leur retrait. Prélèvements d’organes forcés Toutefois, comparée à d’autres, Jin Rong s’en est bien tirée. Bo Xilai a supervisé une des répressions les plus brutales du Falun Gong pendant qu’il était maire et ensuite gouverneur de la province. Il a aussi un lien avec les prélèvements d’organes forcés sur les pratiquants de Falun Gong. Son ancien bras droit et chef de police, Wang Lijun, a même remporté un prix pour avoir développé des drogues pour faciliter les prélèvements et les transplantations d’organes. Wang Lijun a tenté de faire défection au consulat américain de Chengdu plus tôt cette année, évènement qui a déclenché le dernier chapitre de la carrière politique de Bo Xilai, menant finalement à son expulsion du PCC. En acceptant le prix d’innovation et de contribution spéciale Guanghua, Wang Lijun – qui n’est pas médecin mais bien policier – a admis avoir supervisé des milliers de transplantations. Dans les différents postes qu’il a occupés, Bo Xilai était connu pour inciter ses subordonnés à agir avec une brutalité particulière contre les pratiquants de Falun Gong. Le camp de travail forcé Masanjia, dans le Liaoning, est devenu synonyme des formes les plus terribles de torture contre le Falun Gong. Bo Xilai aurait congédié les fonctionnaires qui refusaient de participer à la campagne de persécution. Bo n’a pas présenté de défense contre la poursuite de Jin Rong, bien que l’association des avocats du régime chinois ait affirmé que Bo possède l’immunité en raison de son statut au sein du Parti communiste. Il reste à voir si cet argument pourra tenir alors que Bo Xilai est sur le point d’être jugé en Chine. Plainte déposée contre l’Institut Confucius de l’Université McMaster Omid Ghoreishi Époque Times le Falun Gong. Elle a donc caché ses croyances en travaillant à McMaster. « À l’Institut Confucius, le personnel est envoyé par la Chine et je dois faire attention pour qu’il ne sache pas que je pratique le Falun Gong. J’ai eu peur que quelque chose allait m’arriver s’il s’en rendait compte », mentionne M me Zhao. Pour Sonia Zhao, les mémoires douloureuses de voir sa mère être traînée en prison à plus d’une reprise parce qu’elle pratique le Falun Gong lui ont fait craindre de retourner en Chine, alors elle a finalement décidé de démissionner de l’IC. Elle a depuis obtenu le statut de réfugié au Canada. « Appareil de propagande à l’étranger » Li Changchun, le chef de la propagande du PCC et le cinquième plus haut placé au sein du Comité permanent du Politburo, a décrit les Instituts Confucius comme « une partie importante de l’appareil de propagande de la Chine à l’étranger ». Li Changchun a visité le Canada plus tôt cette année et a rencontré le premier ministre, Stephen Harper. Il a également assisté à la cérémonie d’ouverture d’un Institut Confucius à l’Université Carleton durant sa visite. Le directeurs du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Richard Fadden, a déclaré que l’IC est sous le contrôle des missions diplomatiques chinoises et qu’il est impliqué dans certains efforts du régime visant à influencer la politique du Canada envers la Chine. En 2008, lorsque des troupes chinoises ont écrasé les manifestations au Tibet, un enseignant de l’Institut Confucius de l’Université de Waterloo a incité ses étudiants à dénoncer les reportages « anti- Chine » dans la presse occidentale. Une chaîne de télévision canadienne a même présenté ses excuses à la suite de cette campagne. Un juge en Israël a déterminé en 2009 que l’Université de Tel-Aviv avait violé la liberté d’expression et qu’elle s’était pliée aux pressions de l’ambassade chinoise lorsqu’elle a fermé une exposition de peintures illustrant l’oppression subie par le Falun Gong en Chine, de peur de perdre son IC et d’autres avantages fournis par le régime chinois. Au Canada, les Instituts Confucius ont des ententes avec l’Université Brock, le British Columbia Institute of Technology, l’Université de Sherbrooke (en partenariat avec le Collège Dawson), l’Université de Waterloo, le Toronto District School Board et le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick. L’Université de Colombie-Britannique et l’Université du Manitoba ont refusé d’accueillir l’IC. ÉpoqueTimes fait partie du réseau d’information le plus largement distribué au monde. Toute reproduction des annonces ou informations, en tout ou en partie, est interdite sans la permission écrite de l’éditeur. 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