8 Art et culture Consultez Montréal cette semaine pour nos suggestions d’activités à Montréal et ailleurs au Québec, seul, en couple, en famille ou entre amis.• Les Grands voiliers sur les Quais (2 e édition), du 14 au 18 septembre. Six grands voiliers sont de passage à Montréal, au grand plaisir du public qui aura accès aux 20 kiosques d’exposants, une animation ambulante avec clowns, magiciens et mascottes, ainsi que des conférenciers passionnés de la navigation avec toutes sortes d’histoires. Un défilé d’arrivée aura lieu le 14 septembre vers 16h pour accueillir chaleureusement le Niagara, le Pride of Baltimore II, le Lynx, le Challenge, le Pathfinder et le St-Lawrence II. En soirée, bouclez la sortie avec les spectacles musicaux sur fond de feux d’artifices. Les billets sont maintenant en vente au kiosque d’information Jacques-Cartier et par téléphone. Quais du Vieux-Port de Montréal – Rue de la Commune. Place-d’Armes. Rens. : 1-877-496-4724, 514-496-4724, [www.quaisduvieuxport.com] ou [informations@vieuxportdemontreal.com].• Les rencontres internationales du mime de Montréal, du 19 septembre au 1er octobre. Sept compagnies provenant d’Europe et d’Amérique se côtoient pour sept spectacles. De plus, vous pourrez explorer le fascinant monde du mime en faisant partie des différentes activités, telles que les classes de maîtres, tables rondes, films d’archives. Une trentaine d’artistes s’installent à l’Espace Libre pour un rendezvous des plus ludiques. Consultez le site web pour les tarifs et horaires. Espace Libre – 1945, rue Fullum, Frontenac. Rens. : 514 521-4191, [www.mimeomnibus.qc.ca] ou [information@mimeomnibus.qc.ca].• Cantate de guerre, du 20 septembre au 15 octobre. Cette pièce de théâtre suit le chemin d’un fils qui devient soldat, et toutes les questions morales que cela implique. Les mardis, 19h. Mercredi au samedi, 20h. Texte : Larry Tremblay ; mise-en-scène : Martine Beaulne ; interprétation : Paul Ahmarani, Mikhaïl Ahooja, Abdelghafour Elaaziz, Frédéric Lavallée, Mathieu Lepage, Philippe Racine, Denis Roy. Les dimanches de représentation, 15h. Régulier : 34 $, rabais pour aînés et étudiants, et frais supplémentaires pour achat par téléphone ou Internet. Théâtre d’Aujourd’hui – 3888, rue Saint-Denis, Sherbrooke. Rens. : 514 282-3900, [www.theatredaujourdhui.qc.ca] ou [info@theatredaujourdhui.qc.ca].• Montréal – Points de vue, du 16 septembre 2011 au 16 septembre 2014. Cette nouvelle exposition permanente rassemble dix points de vue différents de la Ville de Montréal, à travers son histoire dès ses premiers occupants amérindiens jusqu’à aujourd’hui. Découvrez ses quartiers mythiques, ses moments forts dans l’histoire et ses institutions. Une occasion parfaite pour satisfaire sa curiosité sur cette ville riche en histoire. Horaire : mardi au vendredi, 10h à 18h sauf mercredi, jusqu’à 21h. Samedi et dimanche, 10h à 17h ; ouvert les lundis fériés, 10h à 18h. Gratuit les premiers samedis du mois et les mercredis soirs dès 17h. Prix d’entrée : 13 $. Musée McCord – 690, rue Sherbrooke Ouest, McGill. Rens. : 514 398-7100, [www.musee-mccord.qc.ca] ou [info@musee-mccord.qc.ca]. RABAIS DE15 Mathieu Côté-Desjardins Époque Times André Forcier n’est pas un réalisateur qui fait des invitations à un repas frugal. Même avec peu de moyens, il ne sait que tenir des banquets. Banquet cinématographique de talents d’acteur, d’idées sensibles, de délires hétéroclites et d’humour bienvenu. Après Je me souviens, le voilà de retour avec Coteau Rouge, film aux multiples perles. Une mère totémique de la famille des esturgeons est à l’origine du clan des Blanchard de Coteau Rouge sur la Rive-Sud de Montréal. Honoré (Paolo Noël), l’aîné de ce clan, est un ancien vidangeur de cadavres qu’il déchargeait dans les eaux du fleuve. Fernand (Gaston Lepage), fils d’Honoré, coule des jours heureux entre son gaz-bar et ses tournois de pétanque. Sa fille, Hélène (Céline Bonnier), se paie la traite depuis qu’elle a épousé Éric Miljours (Roy Dupuis), un riche promoteur. Tandis que son fils, Henri (Mario Saint-Amand), un ex-boxeur, accompagne Mathieu Côté-Desjardins Époque Times Faisant de nouveau appel à Audrey Tautou, le réalisateur et scénariste Pierre Salvadori (Hors de prix) sert au public québécois sa dernière comédie De vrais mensonges datant de 2010. S’appuyant sur un « quiproquo dentelle » quelque peu bouffi, jonché de quelques petites douceurs bien choisies, De vrais mensonges réussit certainement à attendrir pour un moment, à mettre en appétit, mais n’arrive pas à rassasier. Une lettre d’amour anonyme envoyée par un homme à tout faire (Sami Bouajila) à sa patronne propriétaire de salon maquillage-coiffure (Audrey Tautou) vient déstabiliser la relation qu’elle a avec sa mère (Nathalie Baye), avec ses employés et avec elle-même. À chaque fois, Audrey Tautou apparaît en tête d’affiche, la perche est tendue pour faire la comparaison de son nouveau film avec son classique Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Le personnage d’Émilie dans De vrais mensonges ne fait pas grande impression : il est à la limite attachant par sa souffrance et sa maladresse. Les segments jubilatoires quand Tautou joue avec Bouajila y sont amèrement clairsemés. Tautou demeure certes une grande actrice, mais n’a que peu d’occasions de le faire valoir. Somme toute, le choix de la distribution demeure réjouissant dans l’analyse de l’ensemble du film. Étonnamment, le souffle vital féminin de De vrais mensonges ne provient que très peu d’Audrey Tautou, pourtant locomotive publicitaire du film. C’est plutôt l’éclairage de Nathalie Baye (Une liaison pornographique, Vénus Beauté) que l’on retient. Les deux pôles de son 12 au 25 septembre 2011 ÉpoqueTimes Coteau rouge Sympathique Rive-Sud De vrais mensonges Romantisme de routine sa femme Estelle (Hélène Reeves) dans les derniers jours de sa vie avec Alexis (Maxime Desjardins-Tremblay), leur fils de 15 ans. Comme dans plusieurs familles, l’harmonie est mise à mal : c’est grand-maman Micheline (Louise Laparé) qui porte son futur petitfils pour Hélène et son gendre Éric. Ce dernier manigance pour acheter toutes les maisons ouvrières du quartier afin de les remplacer par des condos très chics. Les scénaristes de Coteau Rouge (André Forcier, Linda Pinet et Georgette Duchaine) traitent les sujets de la cellule familiale et aussi celui de l’amour depuis des années dans le cinéma québécois. La relation amoureuse que cultivent les personnages d’Henri et d’Estelle est notamment magistrale, de même que celle du vieux couple de Fernand et Micheline et d’Alexis et une jeune princesse rebelle de son âge. La saga familiale est ce qui permet à autant de bonheur de se déployer dans le film. André Forcier a articulé le tout excellemment. Paolo Noël (Les doigts croches, Ma tante Aline) est aussi charismatique qu’à l’habitude, ici en tant que chef de clan. Mario St-Amand (Gerry, Lucidité passagère) joue un rôle d’un homme des plus aimants et attentionnés, rôle plus paisible que ses précédents. Son jeu est près de la nature qu’on lui connaît comme personnalité publique mais sans se démarquer. Éric Miljours (Dupuis), Hélène (Bonnier) et Marine (Bianca Gervais) sont des personnages volontairement grossis, faisant songer à la version québécoise de Desperate Housewives. Pourtant, la caricature de Forcier sonne juste devant l’état du monde actuel. Leur jeu est évidemment convaincant et comique à souhait. Féru raconteur d’histoires du Québec, Forcier troque son imaginaire exalté pour une poésie intime, pour des espoirs tenaces, donnant ainsi accès à son génie à un plus grand public. Il suffit de penser aux scènes où l’odeur des draps fraîchement séchés sur la corde à linge devient de plus personnage suggèrent un jeu dans les règles de l’art. Amoureuse, elle ruisselle de lumière. Dépressive, elle continue de jeter les feux. Il faut dire que tous les personnages de De vrais mensonges doivent passer, à un moment ou à un autre, par les extrêmes de leur personnalité, pour notre grand plaisir. Jean, personnage intello et sensible, écrit tout en finesse, se fond au talent de Sami Bouajila (Embrassez qui vous voudrez, Indigènes). Beaucoup dans les nondits, il y est fort méticuleux dans son interprétation. La plume de Pierre Salvadori et Benoît Graffin se veut poétique et inspirée, mais ils ne lui ont pas donné assez libre cours dans leur en plus recherchée par les citoyens avoisinants de Coteau Rouge, de la cueillette scrupuleuse des raisins pour faire le vin, de la sensibilité et de l’ouverture de la localité pour une entreprise écologique, du lieu de rencontre social pour jouer à la pétanque, du goût du rustique et de ce qui est vrai... Forcier avance bien des préoccupations sociales du moment, mais toujours avec l’élan égayant bien personnel. André Forcier réussit une nouvelle fois, avec moins de budget, à faire un film appréciable et consciencieux avec de grands noms. Même à cachet moindre, actrices et acteurs québécois savent la qualité de scénario et de réalisation qui les attendent. Le réalisateur va jusqu’à aller proposer des rôles mineurs à ceux et celles qui ont fait leurs preuves tels que Charlotte Laurier, Francine Ruel, Donald Pilon, France Castel et Pascal Montpetit. Une affaire en or pour chacun des camps, y compris pour l’état de santé du cinéma et bien sûr pour notre satisfaction. Métropole Films Distribution Un des rares sourires envoyés par Émilie (Audrey Tautou). scénario, ils n’ont que saupoudré leur talent. Quelques éclats se distinguent, entre autres, présents dans la bandeannonce. L’humour est continuellement présent, mais connaît rarement de grandes montées exclamatives de la part du public. Encore une fois, c’est Nathalie Baye à qui ils ont accordé le plus de répliques charmantes et les moments de fantaisie (délicieuses séquences de gambade avec souliers à talons hauts et d’envol subit). La direction photo sert bien l’originalité irrégulière des deux scénaristes. De vrais mensonges ne réinvente pas la comédie romantique, mais présente une nouvelle fragrance qui a tout de même le pouvoir de détourner le regard.% BUBBLE TEA GRATUIT |