2 International ÉpoqueTimes ISSN#1712-8099 1099, rue Clark, bureau 2 Montréal QC H2Z 1K3 www.epoquetimes.com Téléphone : (514) 931-0151 Télécopieur : (514) 868-0843 courrier@lagrandeepoque.com Rédaction Distribution Olivier Chartrand [olivier.chartrand@epochtimes.com] John Halas Ventes Publié par Kathia Myriam Guay [kathia.myriam@epochtimes.com] La Grande Époque Inc. 19 au 25 avril 2011 ÉpoqueTimes Présidentielle au Pérou : Humala et Keiko Fujimori passent au second tour Le vote des exclus de la croissance secoue la classe politique Latin Reporters LIMA – Les Péruviens exclus de la croissance, soit les 34% de la population qui vit encore dans la pauvreté, ont donné un rude coup à la classe politique en décidant le 10 avril par leur vote que la présidence du pays se jouera lors d’un second tour, le 5 juin, entre le nationaliste de gauche Ollanta Humala, vainqueur du premier round, et la populiste de droite Keiko Fujimori. L’establishment se retrouve hors course après l’élimination au premier tour de ses trois candidats de centre droit, l’exprésident AlejandroToledo, l’ex-premier ministre PedroPablo Kuczynski, qui a aussi tenu le portefeuille de l’Économie, et Luis Castañeda, maire de Lima jusqu’en octobre dernier. Vaincu au second tour il y a cinq ans, le lieutenant-colonel retraité Ollanta Humala, 48 ans, vient de remporter comme en 2006 le premier round de la présidentielle, cette fois avec environ 31% des suffrages. Malgré son virage proclamé vers le modèle brésilien, les adversaires d’Humala persistent à le situer dans le sillage du président vénézuélien Suite de la une Afghanistan Jere Van Dyk a vécu auprès des moudjahidines dans les années 1980 et il demeure à ce jour en contact avec des hauts responsables afghans. En 2008, il a tenté de se fondre dans la culture pachtoune et d’infiltrer les talibans, mais il s’est fait capturer. Il a raconté son expérience dans son livre Captive, My Time As a Prisoner of the Taliban. Les Pachtounes représentent l’ethnie principale en Afghanistan, soit environ 42% de la population. Outre les forces de la coalition, il y a trois acteurs importants dans le conflit afghan : les Tadjiks du nord de l’Afghanistan, les Pundjabis au Pakistan et les Pachtounes, dont la région tribale se trouve en grande partie dans le sud et s’étend ensuite une centaine de kilomètres au Pakistan. Alors que la quasi-majorité des insurgés talibans sont de l’ethnie pachtoune, les officiers de l’armée afghane sont principalement de l’ethnie tadjik, tandis que près de 80% Emplacements des présentoirs Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine. Derrière Humala, la deuxième place revient, avec 23,16% des voix, à la députée Keiko Fujimori. Keiko, 35 ans, est la fille de l’ancien président Alberto Fujimori. Elle rappelle dans les rassemblements les bienfaits, dans les années 1990, de la gestion paternelle contre l’hyperinflation et les guérillas d’extrême gauche. Papa Fujimori n’en purge pas moins actuellement à Lima 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité. de l’armée pakistanaise est pundjabi. « De bien des façons il s’agit d’une guerre ethnique entre les Pundjabis, qui contrôlent la bureaucratie et l’armée au Pakistan, et les Pachtounes des régions tribales », estime M. Van Dyk. « Si vous parlez à n’importe quel Pachtoune le long de la ceinture tribale des deux côtés de la frontière, il vous dira que le Pakistan tente d’instiguer le chaos, ou au moins l’impression du chaos, afin de soutirer des fonds aux États-Unis », Choisir « entre le sida et le cancer » « Humala est le plus à gauche, Keiko la plus à droite, les deux représentent des modèles autoritaires », commente à l’AFP Luis Benavente, du Groupe d’opinion de l’Université catholique de Lima. Reconnaissant sa défaite, AlejandroToledo croit que les urnes ont exprimé « la colère » née de la répartition insuffisante des fruits de la croissance, dont le Pérou est devenu le champion latino-américain (8,8% en 2010). Toutefois, il estime que les électeurs auront pour triste alternative, le 5 juin, ou bien le « passé sombre » attaché au nom Fujimori ou bien le « saut dans le vide » qu’incarnerait Ollanta Humala. L’écrivain hispano-péruvien Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature 2010, s’est aventuré, lui, à parler de choix « entre sida et cancer en phase terminale ». Vargas Llosa fut vaincu par Alberto Fujimori à la présidentielle de 1990. S’adressant à Lima à ses partisans, en fête au soir du scrutin, Ollanta Humala a appelé à la formation d’une « majorité sociale » pour entamer « la grande transformation » Majid Saeedi/Getty Images Des garçons afghans s’amusent sur une carcasse de véhicule blindé soviétique près de Kaboul. Cris Bouroncle/Martan Bernetti/AFP/Getty Images Ollanta Humala et Keiko Fujimori s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle péruvienne le 5 juin 2011. poursuit M. Van Dyk. Les Tadjiks s’étaient alignés avec l’Alliance du Nord – une coalition souple de groupes principalement non pachtounes – et les États-Unis, afin de mettre en déroute les talibans au début du conflit, explique M. Van Dyk. Les États-Unis commettent également une erreur en donnant à leurs opérations dans le sud afghan des noms en langue tadjik, soit le dialecte perse dari. « C’est comme dire à tous les Pachtounes que les États- Unis se sont alliés avec les Tadjiks », ajoute M. Van Dyk. Le cercle de la vengeance Dans la culture pachtoune, la revanche n’est pas simplement motivée par les émotions. La revanche, ou badal, est plutôt une responsabilité prescrite par le code d’honneur, pachtounewali. Ce concept est une des forces principales alimentant l’insurrection afghane. « L’insurrection, qui implique presque exclusivement des membres de l’ethnie pachtoune, est plus vigoureuse dans les régions pachtounes du sud et du sud-est du pays », indique un rapport de l’International Institute for Strategic Studies (IISS). « De nombreux « fantassins » talibans sont de jeunes hommes qui combattent à temps partiel. Ils sont peut-être davantage motivés par le désir de venger des amis et des proches tués dans les combats que par l’idéologie », indique le rapport de l’IISS. Jere Van Dyk affirme avoir pu constater cela de ses propres yeux. « Selon mes expériences, on m’a dit et j’ai vu que plusieurs jeunes hommes avaient rejoint les talibans pas pour l’argent, mais parce que du Pérou et assurer surtout la « grande redistribution » de la richesse issue de la croissance. Parmi ses priorités, il a cité aussi la lutte contre la corruption et le narcotrafic. Il est vrai que le Pérou est sur le point de ravir à la Colombie la palme de premier producteur mondial de feuilles de coca. Réfutant l’épithète d’« antisystème » qui le vise régulièrement, Humala s’est voulu rassurant en envisageant un changement « sans soubresauts ». Sa coalition de gauche Gana Perú (le Pérou gagne) serait prête à faire des « concessions au nom de l’unité nationale » et à s’asseoir autour « d’une table de gouvernement avec toutes les forces politiques et sociales voulant travailler avec nous ». Keiko Fujimori a tenu à ses sympathisants un discours similaire à celui d’Ollanta Humala, insistant sur la nécessité de répartir la richesse, thème vedette de la campagne électorale. Comme son adversaire, elle a annoncé son intention de dialoguer avec les autres forces politiques avant le second tour de la présidentielle. Pour le second tour, il faut négocier des ralliements En quête d’une obligatoire majorité absolue des électeurs, les deux candidats dépendent désormais, pour bénéficier de ralliements, de leur pouvoir de conviction auprès des candidats de l’establishment qu’ils ont éliminés au premier tour. D’autant que les législatives, couplées le 10 avril à la présidentielle, n’ont à nouveau pas de réel vainqueur. Au mieux, Ollanta Humala disposera-t-il d’une quarantaine de députés sur les 130 du Congrès de la République. L’ancien militaire multipliera-t-il ses récents pieds de nez au radicalisme autoritaire d’Hugo Chavez, dont le soutien lui coûta sans doute la victoire en 2006 ? Peut-être quelque chose était arrivé à leur famille, et que c’était une question de badal : « J’ai une obligation en raison de ce que vous m’avez fait. » » Afin de contrer l’insurrection en Afghanistan, les forces de la coalition ont adopté un programme visant à conquérir les « cœurs et les esprits ». Cette stratégie vise à instaurer la sécurité en chassant les insurgés d’un endroit, conserver le terrain, développer l’infrastructure et établir la gouvernance. Cependant, la gouvernance à l’occidental cadre mal avec la loi pachtoune. D’un point de vue occidental, les régions pachtounes sont anarchiques, mais cela ne tient pas compte du code d’honneur enraciné dans une culture vieille de milliers d’années. Dans une culture où l’honneur d’un homme détermine sa place dans la société, respecter le code d’honneur est d’une importance primordiale. Ainsi, le besoin d’appliquer le badal a entraîné les Pachtounes dans des cycles de conflits récurrents à travers l’histoire. Les Pachtounes sont divisés en plusieurs tribus et clans, et le gouvernement adopte la forme des jirgas, les conseils tribaux lui faudra-t-il aussi polir son Programme de gouvernement 2011-2016, intitulé La grande transformation et dont certaines pages feraient les délices des bolivariens de Caracas. À titre d’exemple, le paragraphe 2.9.b., page 57, propose « l’élaboration d’une loi de la communication audiovisuelle établissant une répartition équitable et pluraliste des médias entre diverses formes de propriétés (privée, publique et sociale) ». L’un des objectifs de cette loi serait de « récupérer le caractère de service public des moyens de communication de masse ». À lire aussi le point 4.1., intitulé sans détour « Nationalisation des activités stratégiques ». Ou encore, page 126, découvrir pourquoi il faudrait « renégocier les traités de libre-échange ». Sur des points aussi sensibles aux yeux des pouvoirs de fait, Keiko Fujimori ne semble pas prisonnière de l’idéologie. Formée à la gestion d’entreprise à l’Université américaine de Columbia et mariée à un citoyen des États-Unis, Keiko offrirait-elle, pour le meilleur ou pour le pire, une cohabitation moins rugueuse que celle acceptable par Humala ? Après tout, papa Fujimori était néolibéral... Bref, comme en 2006, des soucis et du pain sur la planche pour Ollanta. Source : www.latinreporters.com qui requièrent le consensus afin de prendre une décision. Toutefois, l’absence de consensus dans les jirgas peut entraîner une guerre tribale pratiquement perpétuelle en raison du badal et de l’honneur, selon un rapport du Tribal Analysis Center. « Afin qu’il y ait un gagnant, il doit y avoir des perdants, et ces individus et leurs loyaux sujets vont normalement prendre les armes afin de restaurer leur honneur », indique le rapport. Puisque de nombreux combattants talibans ont pris les armes au nom du badal, le retrait prévu des troupes américaines en 2014 pourrait atténuer l’insurrection, selon Jere Van Dyk. Cependant, ce que les forces de la coalition laissent derrière, soit un gouvernement pseudo-démocratique centralisé et corrompu, devrait demeurer une cible des insurgés. Sous le régime islamique des talibans majoritairement pachtounes, il n’y avait pas de séparation entre la religion et le gouvernement, ce qui peut indiquer comment les pachtounes perçoivent l’importation de la démocratie. « Les talibans qualifient la démocratie de religion occidentale », souligne M. Van Dyk. Le droit de gouverner Les Pachtounes sont d’avis qu’il leur revient de gouverner le pays. Ils « se voient comme l’Afghanistan », ajoute M. Van Dyk. Leur concept de « droit de gouverner » découle de leur majorité en Afghanistan et d’avoir gouverné le pays depuis sa fondation, sauf à quelques exceptions, selon un récent rapport du Congressional Research Service (CRS). Cette dynamique se reflète dans l’actuel gouvernement afghan, dirigé par le président Hamid Karzaï. « Karzaï est un pachtoune durrani, et son Cabinet et son proche entourage sont de plus en plus dominés par des Pachtounes », indique le rapport. Toutefois, même les groupes pachtounes rivaux luttent pour le pouvoir, chacun d’eux voulant diriger le pays, explique M. Van Dyk. Selon lui, un retrait du pays, en ce moment, des troupes de la coalition plongerait le pays dans une guerre civile. Tirage : 60 000 exemplaires distribués gratuitement, en main, en présentoir et de porte-à-porte une fois par mois au coeur de la ville de Montréal et 10 000 exemplaires trois fois par mois. ÉpoqueTimes fait partie du réseau d’information le plus largement distribué au monde. Toute reproduction des annonces ou informations, en tout ou en partie, est interdite sans la permission écrite de l’éditeur. ÉpoqueTimes ne se tient pas responsable financièrement des erreurs typographiques ; textes, dates ou autres pouvant survenir dans les textes publicitaires, mais elle s’engage à reproduire la partie du texte où se trouve l’erreur dans une édition subséquente. Le journal se réserve le droit de refuser toute publicité ne convenant pas à sa politique. |