Epoch Times Paris n°241 1er mar 2013
Epoch Times Paris n°241 1er mar 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°241 de 1er mar 2013

  • Périodicité : hebdomadaire

  • Editeur : Epoch Times France

  • Format : (350 x 510) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 14,4 Mo

  • Dans ce numéro : l'immobilier et l'urbanisme en pleine mutation.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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2 France 1 – 15 MARS 2013 Quand le Pape démissionne IVO PAULOVIC Le 265 e pape Benoît XVI a abdiqué de ses fonctions de Saint Père auprès des chrétiens catholiques le 28 février dernier. L’annonce de cette nouvelle a rapidement fait le tour du monde et soulevé de nombreuses interrogations sur la mission du Vatican et les raisons de ce départ. L’abdication du Pontife est la deuxième dans l’histoire de la papauté. Le dernier Pape ayant démissionné est décédé il y a plus de 700 ans. Beaucoup de croyants ont témoigné leurs encouragements et leur foi dans le choix de cette décision, mais également leur déception et leur désillusion. Des millions de réactions sont apparues sur les médias sociaux et parmi les hommes politiques. Pour une partie de la population, cet évènement est un simple fait divers. « Nous ne présenterons pas de candidat », avait plaisanté François Hollande en réaction à l’annonce de la démission. Cependant les valeurs chrétiennes ont été très impliquées dans la construction de l’histoire de la France et de l’Europe, au même titre que l’idée de lois intelligentes de l’univers guidant les travaux des savants et des philosophes de chaque époque. La construction de l’Europe sur les valeurs chrétiennes Après la mort de Jésus de Nazareth, attestée par de nombreux récits historiques, ses disciples propagèrent son enseignement autour du bassin méditerranéen. D’après la légende, au I er siècle, les premiers chrétiens sont arrivés sur le territoire de France aux Saintes-Maries de la Mer, en Camargue. Marie de Magdala et la sœur de la Vierge Marie auraient séjourné dans les grottes du massif montagneux Sainte-Baume où se trouve aujourd’hui un monastère. L’historien Eusèbe de Césarée mentionne vers la fin du III e siècle dans son ouvrage Histoire écclésiastique, l’histoire des martyrs chrétiens de l’an 177 à Lugdunum, la capitale de la province de Gaulle (l’actuelle ville de Lyon). Durant les deux siècles qui suivirent, l’enseignement chrétien fut sévèrement persécuté par les Romains. Ceux-ci se livrèrent à la torture publique de milliers de pratiquants, jusqu’en 331, où l’empereur Constantin, lors de l’édit de Milan, proclama le christianisme religion officielle de l’empire romain. Dès lors, parallèlement à l’effondrement de l’empire, marquant la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge, de nombreux royaumes européens adoptèrent la chrétienté AFP Le pape Benoît XVI dans la cité du Vatican. Lors de son discours aux cardinaux le 23 février, il a évoqué la corruption présente dans le monde et à laquelle les prélats devront faire face après son départ. comme religion officielle. Clovis, premier roi des Francs, grâce à l’exemple donné par son épouse chrétienne Clothilde, se convertit et adopta le christianisme. Son baptême, avec trois mille de ses meilleurs guerriers par l’évêque de Reims, instaurera durablement cette religion sur le territoire qui deviendra la France telle qu’on la connaît aujourd’hui. Dans le millénaire qui suivit, 33 rois furent sacrés à Reims, tous prêtant serment de rendre justice et de préserver l’ordre social voulu par Dieu. Tous reçurent le pouvoir des mains de l’Église, octroyant ainsi une mesure au pouvoir royal et garantissant un respect des préceptes moraux. Entre temps, le christianisme traversa également de grandes crises et plusieurs âges obscurs. En 1054, se profila la séparation de la chrétienté en deux enseignements, connue sous le nom du Grand schisme d’Orient, qui partagea le christianisme entre l’église orthodoxe (ayant son patriarcat à Constantinople) et l’église catholique (dont le chef résidait à Rome). Alimentée par la passion des hommes, celle qui fut jadis persécutée, entama une inquisition brutale contre les hérétiques, avec en coulisse une lutte théologique entre le pouvoir et le rôle de la religion. Le début de l’ère moderne, avec la découverte des Amériques, fut fortement empreint par la réforme protestante, initiée par Martin Luther en Allemagne et Jean Calvin en France. Leur devise première était de pouvoir librement interpréter les écrits saints et de se libérer ainsi de l’autorité du Pape. D’autres intérêts plus pragmatiques entraient également en jeu. Malgré quelques hauts dignitaires corrompus, l’Église condamnait fortement les profits monétaires. Le schisme protestant (appelé Grand Schisme d’Occident) permit à certains riches notables, au tournant du XV e siècle, d’affermir leur pouvoir et de mettre la main sur les biens de l’Église représentant à cette époque jusqu’à 30% des terres cultivables. Une scission marquante s’est opérée au même moment en Angleterre où le monarque prit la tête de l’église anglicane en se désolidarisant de Rome. L’année 1789 marqua l’avènement de l’époque contemporaine. Le peuple français – alors en pleine famine à cause du libéralisme mis en place par le courant des Lumières – demanda sa liberté au prix de la destruction des symboles de la monarchie et de l’Église. Cette période trouble de l’histoire de France, provoquée par les intérêts économiques de quelques-uns, aboutit néanmoins sur la déclaration des Droits de l’Homme, la République et la séparation de l’Église et de l’État. En 1905, la séparation de la société civile et de la religion devient officielle avec la promulgation des textes de loi sur la laïcité. Cependant, les Français resteront en grande majorité attachés à leurs églises jusqu’au début de l’époque moderne actuelle au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Les valeurs sociales de l’éducation ou de l’humanisme associées à la religion ont alors transité dans le domaine laïc de la République. Cette sécularisation a aboli la croyance en des valeurs éternelles, les transformant en théories strictement sociales et scientifiques, celles-ci pouvant être remaniées plus aisément et modifiées rationnellement au gré des politiques et du pouvoir. Quand le rationalisme remplace la croyance « J’ai démissionné en pleine liberté, pour le bien de l’Église », a annoncé Joseph Ratzinger, le Pape Benoît XVI devant ses fidèles après son annonce officielle la veille. Benoît XVI est le deuxième pape dans l’histoire entière du catholicisme à abdiquer publiquement de son plein gré. Le premier fut Célestin V, qui renonça à sa fonction papale après seulement cinq mois de pontificat à l’âge de 85 ans en 1294. Il vivait en ermite avant son élection et incarna la sortie d’impasse, camouflant la discorde qui régnait entre les différentes factions du Sacré collège de l’église catholique romaine. On se souvient encore de la fin de pontificat de Jean-Paul II, mort en 2005, et qui a tenu ses fonctions jusqu’à l’extrême épuisement de ses forces. Durant son pontificat, le troisième le plus long de l’histoire, il affronta plusieurs hospitalisations graves et presque 15 ans de maladie de Parkinson, qui vers la fin de sa vie, rendait son apparence caractérisée par de violents tremblements. L’abdication du Pape a été saluée par tous les grands chefs d’État, Barack Obama, Angela Merkel et François Hollande, qui a tenu un discours explicite et amical : « Nous devons laisser l’Église catholique déterminer comment elle entend organiser cette succession ». Le discours du chef de l’État français a été aussi à l’image du changement profond de la place du catholicisme et de la croyance dans la société française. « C’est une manière de séculariser le monde, le monde devient de moins en moins religieux et le chef de l’Église catholique vient de montrer finalement que la raison l’emportait sur la religion », réagissait Michel Eltchaninoff sur Arte à l’annonce de la démission de Benoît XVI. Le Pape sortant a également indiqué la direction « terrestre » que prendra désormais l’Église, alors que 22 ans auparavant, Jean Paul II proposait cette interrogation dans son pays natal: « Toute cette civilisation du désir et du plaisir qui règne désormais sur nous, en profitant de divers moyens de séduction ; est-ce de la civilisation ou de l’anti civilisation ? » Le pragmatisme scientifique comme nouvelle religion Au sommet du rationalisme, la science semble être devenue aujourd’hui la nouvelle religion s’opposant intensément au mystérieux et au spirituel. Cependant, bien avant notre époque, les savants situaient de prime abord le fondement de toute expérience dans le divin, le spirituel étant cette discipline permettant de comprendre et de créer la matière. Sir Isaac Newton par exemple, fondateur de la physique moderne et à qui on doit, notamment, l’explication de la gravitation et la dynamique des mouvements, était avant tout un théologien. Il soutenait que « la gravité explique le mouvement des planètes, mais elle ne peut expliquer ce qui les mit en mouvement. Dieu gouverne toutes choses et sait tout ce qui est ou tout ce qui peut être. » Albert Einstein croyait également en une raison supérieure. « Cette conviction, liée à un sentiment profond d’une raison supérieure, se dévoilant dans le monde de l’expérience, traduit pour moi l’idée de Dieu », disait-il dans Comment je vois le monde. Sa théorie de la relativité restreinte puis générale, est sans doute la dernière découverte scientifique majeure qui ait révolutionné le regard des hommes, élargissant l’horizon et l’étendue infinie de l’univers. Par ailleurs, son désaccord avec la probabilité statistique notamment en physique quantique l’amena à exprimer publiquement que « Dieu ne joue pas aux dés » face à son acolyte Neils Bohr. Aujourd’hui, la notion de croyance et le fait religieux ont été repoussés au plus loin du réel et du concret, alors qu’ils ont de tous temps été à la base des plus grandes découvertes scientifiques et philosophiques de notre civilisation. Il faut peut être attendre de voir un Pape démissionner pour se rendre compte de la perte de confiance dans ce quelque chose de mystérieux qui guide encore nos consciences et nos espoirs vers des lendemains meilleurs. « Absolument magnifique ! Je crois que j’ai trouvé des idées pour le prochain film Avatar. » Robert Stromberg « Une expérience extraordinaire… D’une beauté exquise ! » Cate Blanchett Shen Yun, Prix Montblanc du Patronage des Arts et de la Culture 2012 Revivre 5 000 ans de civilisation NOUVEAU SPECTACLE 2013 | AVEC ORCHESTRE LIVE Présenté par Lotus Sacré 11 au 13 MARS Théâtre National de BRUXELLES 16 MARS LE COLISEE - Théâtre de ROUBAIX 26-27 MARS Théâtre Beaulieu LAUSANNE 12-13 AVRIL Le Palais des Congrès de PARIS Boulevard Emile Jacqmain 111-115 www.sherpa.be 31 rue de l’Epeule 59100 Roubaix www.coliseeroubaix.com , 03 20 24 07 07 webticketcenter.com/switzerland , 076 436 08 79 www.ticketportal.com , 0900 101 102 (CHF 1.19/min) www.viparis.com , 0892 050 050 (0,34 c/min) FNAC et points de vente habituels Autres dates de la tournée sur : ShenYun.com
1 – 15 MARS 2013 France 3 La fin d’une ère industrielle ? DAVID VIVES « On est en fin de course du capitalisme basé sur la consommation de biens domestiques. Ce n’est pas une crise, c’est une rupture. Ceux qui resteront dans le contrôle, la gestion par les chiffres et les structures pléthoriques ne survivront pas », déclarait récemment Jean-François Zobrist, directeur général des fonderies FAVI créées depuis 1957 dans la région picarde. Le ralentissement économique qui continue de s’accentuer, la récession de la zone euro qui guette à l’horizon, et les plans de licenciements sociaux se suivant et se ressemblant, le modèle industriel français ne cesse d’alimenter les colonnes de l’actualité. À en croire les nouvelles, l’industrie française, qu’on présente parfois comme une vieille dame malade, vit des jours bien difficiles. Il y a 15 ans, la part de l’industrie dans le PIB était de 22%. Aujourd’hui, elle représente 16% et ne cesse de décliner, les prévisions pour 2013 n’inspirant guère de réjouissement. François Hollande déclarait début février que le chômage, très impacté par les fermetures d’usines successives, devrait continuer sa progression au cours de l’année. Les prévisions de croissance de 0,8% pourraient bien être ramenées à 0,4%, là où Bruxelles ne voit que 0,1%, impliquant une marge de dépenses encore plus serrée pour le gouvernement. Cependant, d’autres types d’industries, différentes du modèle de production à la chaîne des dernières décennies, voient le jour en France. Le paysage industriel français est en effet un terreau de savoir-faire régional, de départements Recherches et Développement (R&D) réputés et d’entrepreneurs confiants et inventifs. Selon l’Insee, les investissements dans l’industrie manufacturière ont augmenté de 6% en 2012 et 74.000 ingénieurs y ont été recrutés en 2011, soit une augmentation de 25% par rapport à l’année dernière. Le PIB de la zone euro en 2013 est annoncé à un niveau inférieur à celui de 2007. Dans ce contexte, les mesures prises à ce jour, quant à un nouveau modèle industriel, sont cruciales pour l’avenir. D’après l’économiste Christian Saint-Etienne, 2013 sera une année de rupture « inouïe » et « fascinante » telles les années de la révolution Les hauts-fourneaux de la raffinerie de pétrole d’ArcelorMittal, le 30 novembre 2012, à Florange dans l’est de la France. industrielle, mais aussi « violente que 1789 ou 1929 ». Que les bonnes mesures soient prises ou non, il est prévu de toute façon que ce sera une année de « rupture ». L’organisation et les limites du système Les mesures récentes d’aides aux entreprises font gonfler jusqu’à une base de 60 milliards d’euros l’aide qu’apporte le gouvernement aux entreprises chaque année. D’après le cabinet Ernst et Young, celle-ci pourrait atteindre 100 milliards. Cependant, seulement 9% des PME, qui sont les entreprises les plus génératrices d’emplois, bénéficient de ces aides. De plus, seules trois entreprises sur dix jugent ces mesures efficaces. Une des raisons de ce flou artistique est qu’il existe à ce jour 6.000 dispositifs différents applicables pour des subventions de l’État. Les subventions gouvernementales, comme la réduction des effectifs à travers des licenciements sociaux, visent à réaliser des économies pour permettre aux entreprises d’être plus compétitives, mais l’idée de perdre moins ou de faire plus d’argent n’est pas forcément gage de qualité et de croissance. Depuis les années 2000, les vagues de licenciements économiques se succèdent dans les industries automobiles françaises, et, pour autant, celles-ci n’ont pas amélioré leur compétitivité pendant cette période, signe de facteurs extérieurs intrinsèques à la baisse du système de production. Aujourd’hui, la mondialisation et la recherche des plus bas coûts ont créé une situation très complexe. Les économies réalisées sur des produits fabriqués à l’étranger montrent ainsi leurs limites, tant en termes de développement social local que de limites écologiques. Prenons l’exemple de la petite salade de cresson choletais que l’on récolte en Pays de la Loire. Avec l’effondrement des salaires dans les services outre-Rhin, il est devenu moins cher de l’expédier par transport pour la conditionner en Allemagne, puis de la réexpédier en France, plutôt que de payer au smic des employés français pour le faire. De même, les crevettes pêchées en Mer du Nord sont décortiquées au Maroc (quand ce n’est pas en Thaïlande), pour finir aux Pays-Bas. En Europe, la réalité regorge de ces contradictions logistiques, défavorisant la main-d’œuvre locale qualifiée, sans parler de la facture à régler pour l’environnement et la qualité finale d’un produit qui a fait Adapter le logement au handicap des milliers de kilomètres. Repenser la production, rééquilibrer l’économie et l’humain Le rapport Gallois rendu en novembre 2012 constatait une perte de 30% concernant la valeur ajoutée industrielle dans notre pays. Pourtant, le savoirfaire français est une valeur mondialement reconnue et les grosses entreprises françaises sont également plébiscitées à l’étranger. Pour beaucoup d’entreprises, pousser au maximum le rendement des employés – ou des machines – semble être un moyen pour faire diminuer les coûts de production. Puis, quand les carnets de commandes ne se remplissent pas, tout l’appareil industriel doit tourner au ralenti. En 2012, la surproduction industrielle a été largement répandue, du fait de la baisse de la consommation des Français. D’après Alexis Nicolas, expert en management 2.0, l’amélioration de la compétitivité doit se traduire par des ajustements basés sur la définition d’un double équilibre : l’humain et l’économique. Plutôt que de chercher à réduire les coûts en diminuant les effectifs, l’idée est de travailler sur une production en flux. Toyota par exemple, qui JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP utilise les modèles japonais de production et de qualité, favorise le « juste-à-temps », c’est-à-dire « produire ce qui est nécessaire, quand cela est nécessaire, et pour la quantité nécessaire ». Comme le révèle Fast magazine, « un nombre de sociétés, dont Microsoft, Patagonia ou Toyota, ont pris conscience que créer un environnement favorable aux flux permet aux gens d’avancer dans de meilleures conditions et d’améliorer la productivité et la satisfaction au travail ». « Les équilibres économiques et humains sont imbriqués l’un dans l’autre », souligne Alexis Nicolas. La compétitivité, telle qu’on la conçoit, la recherche du rendement maximum n’est plus adaptée à l’état de consommation dans une société moderne développée et ne tient pas compte de la réalité des facteurs humains et environnementaux. L’innovation, clef de réussite pour un nouveau modèle Pourtant, il y a aussi des modèles qui réussissent. Dans l’agroalimentaire, l’aéronautique ou le luxe, la France réussit. C’est aussi le cas pour certaines pointures du CAC40 : Essilor International, EADS, Pernod Ricard ou L’Oréal. Le rapport de Génération Expat (laboratoire d’idées des Français à l’étranger) déclare que « la dérive de l’industrie française face à ses concurrents n’est pas une fatalité inéluctable ». Le rapport met en valeur l’idée qu’un savoir-faire peut toujours évoluer et s’adapter, et que de nouvelles solutions peuvent émerger. L’exemple de l’entreprise Thuasnes, située à Saint-Etienne, est cité dans le rapport. Cette société, fondée en 1847, fabriquait des tissus élastiques pour bretelles et jarretelles. Après la Seconde guerre mondiale, son dirigeant, Maurice Thuasnes, face à la disparition de son entreprise, décide de se réorienter vers la fabrication de matériel médical, comme des ceintures et orthèses médicales. Finalement, son entreprise est devenue une marque reconnue au niveau européen employant 1.200 salariés. On trouve également d’autres reconversions réussies : Oberthur Fiducaire, une entreprise créée en 1842, et spécialisée dans l’impression de calendriers, d’almanachs et d’agendas populaires à la fin du XIX e siècle et au début du XX e siècle. Sentant le vent tourner, l’entreprise a recyclé son savoir-faire pour imprimer des chèques et des obligations. Aujourd’hui, 70 banques centrales font appel à ses services et l’entreprise imprime 3,5 milliards de billets de banque par an, ainsi que 1,5 milliard de documents sécurisés. Les exemples réussis d’adaptation au marché ne manquent pas. Le paysage industriel français est riche d’entreprises qui réussissent à s’adapter au marché en changeant leur mode de fonctionnement. « L’industrie joue un rôle social éminent, ce sont les manufactures qui fixent les populations, irriguent les territoires et ce sont les entreprises qui entraînent les autres secteurs d’activités, elles sont les locomotives de notre économie et la colonne vertébrale de notre territoire », précise Jennifer Pizzicara, secrétaire général à la fondation Concorde. La qualité de la main-d’œuvre française, l’excellence des écoles, ainsi que les savoir-faire traditionnels sont les atouts majeurs dans la recherche d’un nouveau modèle industriel qui fera succéder à l’ère énergivore de la surproduction et de la surconsommation, un concept basé sur l’économique, l’écologique et l’humain. Suite de la première page Depuis 2005, tous les logements neufs doivent respecter les normes d’accessibilité aux personnes handicapées. Harold Cunningham/Getty Images Des handicaps différents qui se traduisent par des besoins différents au quotidien. Et s’il est un aspect du quotidien qui devrait tenir compte des besoins liés au handicap, il s’agit bien du logement. Dans la recherche d’un logement adapté en premier lieu, car bien qu’il y ait obligation pour les constructeurs de respecter les normes liées au handicap pour les logements neufs, les logements anciens nécessitent souvent des réaménagements. Afin de faciliter cette recherche, un diagnostic d’accessibilité peut être proposé par des agents immobiliers qui vont repérer, analyser à travers un certain nombre de points précis, la capacité d’un logement à satisfaire les besoins d’une personne en situation de handicap 1 . Pour en venir aux normes applicables depuis février 2005, Angélique Berjot, architecte DPLG, nous précise que ces normes concernent déjà l’extérieur du bâtiment, puis l’intérieur et jusqu’au domicile. Pour l’aménagement extérieur, on parlera entre autres de revêtements extérieurs adaptés aux fauteuils roulants, d’éventuels guidages au sol pour les personnes mal-voyantes, places de parking réservées, puis l’entrée dans l’immeuble nécessitera une rampe d’accès, une ouverture de portes respectant les dimensions imposées pour le passage d’un fauteuil roulant, des boîtes aux lettres, des interphones ou des serrures de portes placés à hauteur de fauteuil, des poignées de portes facilement préhensibles... Les logements seront eux aussi aménagés en termes notamment de surface pour faciliter le déplacement d’une personne en fauteuil. Angélique Berjot précise là encore que le nombre de logements adaptés dépendra du nombre de logements par bâtiment. En effet, avec plus de 15 logements par étage, les normes seront obligatoires pour tous les logements de la résidence, alors que dans une résidence plus petite comportant trois logements par étage, les normes ne seront applicables que pour les logements du rez-de-chaussée. À l’intérieur du logement, le changement significatif se voit au niveau des surfaces de certaines pièces : les sanitaires notamment, démesurés finalement pour l’usage réel qu’on peut en faire, mais qui se doivent de pouvoir accueillir une personne en fauteuil. Pour une surface totale, celles des sanitaires et des couloirs augmentant considérablement, on se retrouve alors avec des salons et autres pièces à vivre beaucoup plus petits. Pourtant, des adaptations existaient déjà bien avant la mise en place de ces normes : « Avant cette loi, on avait la possibilité de dessiner un WC et mettre de façon juste attenante, un placard. Ainsi, quand une personne handicapée venait vivre dans ce logement, elle faisait juste abattre la cloison », déclare Mme Berjot. La réglementation de février 2005 se basant sur le principe de la conception universelle, toute construction, équipement ou service devrait être utilisable par tous, y compris par les personnes en situation de handicap. 1 Pour en savoir plus : www.diagnostic-handicap.fr



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