8 Économie 16 – 28 FEVRIER 2013 EUROPE Fronde des députés européens face aux restrictions budgétaires Suite de la première page Un budget ne représentant qu’1% du RNB des États membres Ce montant de 908 milliards d’euros sur sept ans peut paraître important et donner l’impression d’un gaspillage, mais il est assez faible en réalité : il représente une dépense annuelle de près de 130 milliards d’euros, soit 1% à peine du Revenu National Brut des 27 pays européens. À titre de comparaison, le budget annuel de l’État français est de 374 milliards d’euros et son seul déficit en 2012 était de 87 milliards d’euros ! Rapporté à la population européenne, la contribution de chaque citoyen est de 219 euros par an. Enfin, contrairement à une opinion très largement répandue, le budget européen est équilibré, 64% des dépenses sont effectuées au bénéfice des États membres, et seulement 6% servent au fonctionnement de l’administration de l’Union européenne. Les plus gros contributeurs au budget sont, par ordre d’importance, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne. Ces États, qui sont des contributeurs nets, versent plus qu’ils ne reçoivent et jouent donc un rôle prépondérant dans les négociations budgétaires. De leur côté, les États bénéficiaires sont principalement la Pologne, la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Georges Gobet/AFP/Getty Images Angela Merkel, chancelière allemande, avait annoncé sa volonté de tout faire pour favoriser un compromis au sommet sur le budget européen le vendredi 8 février à Bruxelles. Un projet européen victime des ambitions nationales Le budget européen vise deux principaux objectifs : la compétitivité et la cohésion de l’Europe d’une part, avec 45% des dépenses, et les aides à l’agriculture et au développement rural d’autre part, qui représentent 43% des dépenses. Le reste est consacré aux dépenses de sécurité intérieure (1%), de sécurité extérieure (5%) et aux frais de fonctionnement (6%). Au terme des négociations, les pays qui bénéficient d’un rabais sur leur cotisation (le Royaume- Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède) le conservent et le Danemark a obtenu la ristourne qu’il demandait. De même, les deux principales politiques de l’Union sont épargnées. La Politique agricole commune (PAC) se voit dotée d’1 milliard supplémentaire. Les fonds de cohésion pour les régions les plus défavorisées, notamment dans les pays de l’Est, obtiennent quant à eux 4,5 milliards de plus. Parallèlement, un nouveau fonds pour l’emploi des jeunes sera doté de quelque 6 milliards. Mais de fortes coupes sont opérées dans les infrastructures, dont l’enveloppe est amputée de plus de 10 milliards d’euros, à un peu plus de 29 milliards. Quant aux fonctionnaires européens, ils devront se serrer la ceinture, avec 1,5 milliard de moins que la demande de la Commission. Le chef d’État français François Hollande, qui n’a pas réussi à faire triompher son ambition d’une « Europe de la croissance », s’est cependant estimé satisfait à l’issue de la réunion : « C'est vrai qu'il y a une diminution de la PAC dans le budget mais elle a été pour l'essentiel préservée (...) Je considère que sur la priorité que je m'étais donnée, la PAC, l'objectif a été atteint ». Fronde des principaux partis du Parlement européen Les représentants des principaux groupes au Parlement Le débat sur l’euro fort européen ont immédiatement réagi par un communiqué commun annonçant qu’ils ne voteraient pas ce budget : « Cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l'économie européenne. Au contraire, il ne fera que l'affaiblir. Ce n'est pas dans l'intérêt des citoyens européens », ont estimé Joseph Daul (PPE, conservateurs), Hannes Swoboda (socialistes), Cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l'économie européenne. Guy Verhofstadt (libéraux), Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit (verts). Herman Van Rompuy a demandé au Parlement européen de « prendre ses responsabilités » et de ne pas voter contre. « Le budget européen n'est pas une opération comptable. La vie, la survie de régions, de groupes sociaux entiers en dépendent », a-t-il déclaré. En réaction, les parlementaires européens ont appelé à la mise en place de nouvelles ressources propres pour le budget européen, afin de remplacer progressivement le système actuel fondé sur les contributions nationales. Le Parlement européen se prononcera sur le budget lors de sa session plénière en juillet prochain. Sans l'accord du Parlement, le budget ne pourra pas entrer en vigueur. LIBERTÉ DE LA PRESSE et humanité sont les principes fondateurs d’Epoch Times. Notre journal est né afin de combler le vide d’informaons objecves concernant les événements en Chine lorsque la propagande et la censure étaient au plus fort. Ayant personnellement été témoin de tragédies humaines comme le massacre de la place Tiananmen ou la persécuon du groupe spirituel Falun Gong, un groupe de Sino-Américains a commencé à publier Epoch Times en langue chinoise aux États-Unis, au risque de leur vie et de celles de leurs proches. Certains journalistes ont été emprisonnés en Chine, et d’autres ont subi de graves tortures avant de disparaître. L’intégrité et l’authencité des arcles associées à la couverture de sujets essenels à l’évoluon de la société sont les principes centraux d’Epoch Times. À travers le monde, Epoch Times est maintenant disponible dans 35 pays et en 21 langues. Son histoire a insufflé au sein des équipes un engagement inébranlable pour une informaon objecve et des praques commerciales socialement responsables, ainsi que le respect des droits de l'homme et des libertés. LAUREN SMITH Suite à la réduction du risque d’éclatement de la zone euro et le début de normalisation du marché interbancaire, l’euro a atteint un pic à 1,3711 par rapport au dollar. La monnaie unique est-elle surévaluée ? Quelle est sa juste valeur ? Pour redémarrer la croissance économique de certains pays en difficultés l’euro plus faible pourrait-il renforcer leur compétitivité ? Le débat a commencé… Le contrôle du taux de change pour la zone euro ? L’un des messages du discours de François Hollande, le 5 février dernier, devant le Parlement européen de Strasbourg a porté sur la nécessité d’établir une politique européenne de change. « L'euro ne peut fluctuer ainsi au gré des marchés. Les gouvernements de la zone euro doivent se donner un objectif de change de moyen terme qui nous paraît le plus compatible avec l'état de notre économie réelle », a-t-il préconisé. « Sans cela, les efforts de compétitivité des pays européens seront annihilés par la valorisation de l'euro. Il y a un paradoxe à demander des efforts de compétitivité et d'empêcher, à cause d'une monnaie trop forte, le redressement des comptes extérieurs. » Cette revendication de François Hollande a peu de chance d’aboutir, car l’Allemagne n’est pas du même avis. Pour Berlin, une économie compétitive est la meilleure arme de politique de change. Le taux de change n’est pas un objectif de la BCE En réponse aux appels de François Hollande sur le contrôle de taux de change de l’euro, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, pour sa part, lors de la séance questionsréponses à l’issue de la réunion mensuelle du Conseil des gouverneurs le 7 février dernier, a souligné qu’actuellement l’euro est bien valorisé et que l’appréciation du taux de change de l’euro est un signe d’un retour de la confiance en la zone euro. Il a rappelé que « le taux de change n’est pas un objectif de politique monétaire », mais « il est important pour la croissance et la stabilité des prix ». Autrement dit, si le mouvement d’appréciation de l’euro induisait une baisse trop importante de l’inflation par rapport à l’objectif de moyen terme de la BCE, l’institution monétaire serait soucieuse d’éviter ce dérapage des prix. La remontée du risque politique en Espagne lié à la mise en cause du gouvernement de Mariano Rajoy dans une affaire de versements de fonds illégaux et en Italie à l’approche des élections parlementaires des 24 et 25 février a fait réapparaître des tensions dans la zone euro et a alimenté un repli de l’euro jusqu’à 1,3371. Selon des analystes, le cours d’équilibre de la monnaie unique contre le dollar serait de 1,2 ce qui signifie que l’euro est légèrement surévalué au cours actuel. La question de taux de change sera à l’ordre du jour du prochain G20 Finances qui se tiendra les 14 et 15 février à Moscou. 35 PAYS 21 LANGUES 01 45 86 41 95 – Epoch Times 83, rue du Château des Reners - 75013 PARIS Philippe Huguen/AFP/Getty Images François Hollande préconise d’établir une politique européenne de change devant les députés du Parlement européen le 5 février à Strasbourg. |