6 International 1 – 15 FÉVRIER 2013 Le Pentagone lève l’interdiction aux femmes de combattre JACK PHILLIPS Le 23 janvier dernier, le ministère de la Défense américain a pris la décision historique de permettre aux femmes de servir dans les combats. Le mouvement, qui met fin à une politique de 1994 du Pentagone qui interdisait aux femmes de servir dans les combats terrestres, signifie que des centaines de milliers de combats directs et de postes particuliers des opérations de l'armée américaine seraient envisageables pour les femmes. « Je peux confirmer les informations selon lesquelles le secrétaire et le Président sont attendus pour annoncer la levée de la règle d'exclusion au combat direct des femmes dans l'armée », a déclaré un haut responsable du Pentagone, cité par ABC News. Ces dernières années, le Pentagone a permis aux femmes de se rapprocher de la ligne de front du combat. En février 2012, Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense, annonçait que 14.000 postes liés au combat seraient ouverts aux femmes. Cependant, environ 240.000 postes resteront fermés. La plupart des postes fermés sont dans l'armée et dans le Corps des Marines, a rapporté le Washington Post. « Le moment est venu de revenir sur la règle d’exclusion du combat direct pour les femmes et d'éliminer toutes les barrières (Adek Berry/AFP/Getty Images) Le caporal JessicaL. Williams (à gauche) et le caporal Shawnee Redbear (au milieu) du 2 e bataillon, 1 er Marines de la compagnie du golf, parlent aux enfants afghans lors d'une patrouille avec leurs camarades masculins et soldats afghans de l'armée nationale à Basabad, dans la province de Helmand, le 9 mars, 2011. faisant obstacles aux services », a écrit le général Martin Dempsey, chef d’état-major de l’armée américaine dans une lettre à Leon Panetta le 9 janvier selon ABC. Certains de ces emplois pourraient être ouverts aux femmes d'ici la fin de l'année 2013, a déclaré un fonctionnaire à Associated Press. Les forces d'opérations spéciales comme les Navy et la Delta Force pourraient prendre plus de temps. Chaque branche des services a jusqu'en mai pour établir un plan de mise en œuvre. Ils doivent totalement mettre en œuvre les nouvelles règles d'ici à 2016. Selon les responsables du Pentagone, le mouvement est largement soutenu dans les services. Le Congrès aura 30 jours pour examiner le changement de politique avant qu'il n'entre en vigueur. Le président de la commission des forces armées, le sénateur CarlLevin, un démocrate du Michigan, a déclaré dans un communiqué : « Je le soutiens. Il reflète la réalité des opérations militaires du XXI e siècle. » La sénatrice démocrate Patty Murray de Washington a qualifié cette décision d’« étape historique pour l'égalité ». « Des rues des villes irakiennes, aux villages de l'Afghanistan, les femmes, à maintes reprises, se sont avérées capables de servir honorablement et courageusement », a déclaré Patty Murray dans un communiqué. Duncan Hunter, républicain en Californie et vétéran de la guerre en Irak, a critiqué l'annonce : « La question que vous avez à vous poser à chaque fois que vous faites un changement comme celuici est : cela augmente-t-il l'efficacité au combat de l'armée ? Je pense que la réponse est non, » a annoncé Hunter selon le Army- Times. L'administration Obama a été favorable à l'égalité croissante entre les sexes au sein des forces armées. Environ 14% des 1,4 million de militaires sont des femmes. Plus de 20.000 femmes ont servi en Afghanistan ou en Irak selon le rapport de 2012 du service de la Recherche du Congrès, Les Femmes au combat. « À de nombreuses reprises les femmes ont été reconnues pour leur héroïsme, gagnant deux médailles Silver Star (Étoile d’Argent). Cela s'est traduit par un regain d'intérêt au Congrès, à l'administration, et aussi dans l'examen, la précision ou la redéfinition du rôle des femmes dans l'armée », a indiqué le rapport. Les plus riches pourraient facilement mettre fin à la pauvreté 200 millions de personnes seront sans travail en 2013 ALEX JOHNSTON L'organisme humanitaire mondial OxfamInternational a déclaré que les 100 personnes les plus riches au monde pourraient fondamentalement mettre fin à la pauvreté avec leurs revenus de 2012, selon un récent rapport intitulé « The cost of inequality : how wealth and income extremes hurt us all » (Les coûts de l’inégalité : comment les extrêmes de richesse et de pauvreté nous affectent tous). Les 100 personnes les plus riches au monde ont gagné 240 milliards de dollars l'année dernière, un chiffre qui selon Oxfam, – une coalition internationale de 17 organisations présentes dans 90 pays prêtant attention aux inégalités et aux plus pauvres – pourrait éradiquer quatre fois la pauvreté. « Il est désormais largement admis que l’accroissement rapide des richesses et des inégalités est nuisible au progrès humain et que quelque chose doit être fait », a déclaré Oxfam, tout en citant un rapport pour le Forum économique mondial selon lequel l'inégalité des revenus est considéré comme l'un des risques mondiaux pour 2013. Aussi l’organisation a-t-elle précisé dans un communiqué de presse : « Le pourcentage le plus riche a augmenté ses revenus de 60% au cours des 20 dernières années avec la crise financière, accélérant plutôt que ralentissant le processus. » Dans 14 des 19 principaux pays riches et en développement du G-20, l'inégalité a augmenté depuis 1990, et, a-t-elle précisé, la croissance économique a rarement profité aux pauvres. Les ministres des Finances du G-20 se sont réunis la semaine dernière à Mexico. Oxfammet en garde qu’« une richesse et un revenu extrême sont non seulement contraires à l'éthique, mais sont aussi inefficaces économiquement, sont AFP PHOTO/ISSOUF SANOGO Des enfants nigériens prennent un repas à l'école primaire de Zinder le 1 er juin 2012. Quelques 238 écoles dans la région de Zinder au Niger ont bénéfi cié d'un programme de cantine scolaire géré par le « Programme alimentaire mondial ». source de division sociale et sont destructeurs de l'environnement. » La croissance économique est souvent venue en priorité à l’esprit de nombreux responsables gouvernementaux et décideurs politiques, tandis que les intérêts des populations pauvres ne viennent qu’ensuite, indique le rapport. Les inégalités en Chine, en Russie, en Afrique du Sud et au Japon sont celles qui ont le plus augmenté parmi les pays du G20 depuis 1990, a déclaré Oxfam. La Corée du Sud est le seul pays riche parmi les membres du G20 à avoir réduit les inégalités ces deux dernières décennies. Le Brésil, le Mexique et l'Argentine, également membres du G20, ont aussi fait des progrès notables. « Nous ne pouvons plus prétendre que la création de richesses de quelques-uns va nécessairement profiter à de nombreuses personnes, c’est trop souvent l'inverse qui est vrai », a déclaré Jeremy Hobbs, directeur d'Oxfam, dans un communiqué. « La concentration des ressources aux mains des 1% supérieurs déprime l'activité économique et rend la vie plus difficile pour tout le monde, en particulier ceux qui sont au bas de l'échelle économique. » « Dans un monde où même les ressources de base telles que la terre et l'eau sont de plus en plus rares, on ne peut pas se permettre de concentrer les ressources entre les mains de quelques-uns et laisser le plus grand nombre se battre pour ce qui reste », a-t-il poursuivi. S'exprimant sur l'impact environnemental, Jeremy Hobbs a déclaré que les personnes appartenant au pourcentage le plus riche émettent jusqu’à 10.000 fois plus de CO2 que le citoyen américain moyen. « Dans les paradis fiscaux aux lois laxistes en matière d’emploi, les plus riches tirent profit d’un système économique mondial faussé qui joue en leur faveur. Il est temps que nos dirigeants réforment le système pour que celui-ci œuvre dans l’intérêt de l’ensemble de l’humanité et non d’une élite mondiale. » Oxfamestime que les paradis fiscaux contiendraient jusqu'à 32 billions de dollars, soit un tiers de toutes les richesses du monde entier. Leur fermeture pourrait rapporter 189 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires. JACK PHILLIPS Des candidats attendent de rencontrer des employeurs potentiels lors d’un salon de l'emploi à Manhattan le 17 janvier 2013 à New York. L'Organisation des Nations unies a averti mi-janvier que 5,1 millions de personnes supplémentaires seront au chômage en 2013, et selon les données démographiques, les jeunes seront les plus touchés. Dans le rapport annuel de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) de l’ONU, intitulé « Tendances Mondiales de l'Emploi 2013 », les chiffres montrent que le chômage mondial est à nouveau à la hausse après une baisse pendant deux années consécutives, ce qui reflète un ralentissement de la croissance économique. Le nombre total de chômeurs dans le monde a augmenté de 4,2 millions en 2012 pour atteindre plus de 197 millions, portant le taux de chômage à 5,9%, d’après l’agence. L'agence a découvert que près de 13% des personnes sans emploi étaient âgées de 24 ans ou moins. « La plupart des nouveaux emplois exigent des compétences que les demandeurs d'emploi ne possèdent pas », a déclaré Guy Ryder, Directeur Général de l’OIT, dans un communiqué sur le site de cette organisation. « Les gouvernements devraient redoubler d'efforts pour soutenir les compétences et les activités de réinsertion afin d'aborder ces inégalités qui touchent particulièrement les jeunes. » 35% de l’ensemble des jeunes chômeurs étaient sans emploi depuis six mois ou plus dans les pays à économies développées, correspondant à une hausse d'environ 6,5% par rapport à 2007, selon l’OIT. « Beaucoup de jeunes aujourd'hui font l'expérience du chômage de longue durée dès le début de leur entrée sur le marché du travail », a déclaré Ryder à CNN. « Lorsque cela se produit très tôt dans la carrière d'une personne, cela peut causer des dommages importants sur leurs perspectives d'emploi sur le long terme. » Environ un quart de l'augmentation du chômage dans le monde se situe dans les économies développées, déclare le rapport de l’OIT. Les autres trois quarts de cette augmentation sont dues à des « retombées » dans d'autres secteurs, à savoir en Asie, Asie du Sud et en Afrique sub-saharienne (d’après l’OIT). « Un contexte économique incertain, et l'insuffisance de mesures pour contrer cela, a affaibli la demande globale, ce qui freine l'investissement et l'embauche », a déclaré Ryder, selon l’OIT. « Cela a prolongé la crise du marché du travail dans de nombreux pays, en réduisant la création d'emplois et provoquant une augmentation de la durée du chômage, même dans certains pays qui présentaient auparavant un chômage faible et des marchés du travail dynamiques. » Le rapport a constaté que le chômage de longue durée a également augmenté, soulignant que près d'un tiers des chômeurs européens n'ont pas eu de travail depuis plus d'un an, selon les déclarations de la BBC. Il souligne aussi qu’environ 39 millions de personnes dans le monde ont renoncé à essayer de trouver un emploi. L'agence a remarqué que les pays pratiquant l'apprentissage, y compris l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche, connaissent les plus faibles taux de chômage des jeunes dans le monde. On a connu un pic du taux global de chômage de 6,21% en 2009, après l'effondrement de l'économie mondiale, a déclaré Associated Press. Le taux de chômage mondial l'an dernier était de 5,93%. (Mario Tama/Getty Images) |