6 Chine www.lagrandeepoque.com 16 – 30 AVRIL 2011 ● La Grande Époque Gao Zhisheng : Pékin dit à l’ONU de « ne pas se mêler de ses affaires » Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a demandé à un groupe de travail des Nations unies de ne pas se mêler de ses affaires en ce qui a trait à la détention de Gao Zhisheng, l'avocat chinois spécialiste des droits de la personne. Le groupe de défense des droits de l'homme Freedom Now a révélé la semaine dernière que le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait demandé la libération immédiate de Me Gao. Le groupe de travail a déclaré que le régime communiste chinois contrevient au droit international en gardant Gao en détention et qu'il ne rencontre « même pas les standards internationaux minimum d'application régulière de la loi ». Une lettre du président du groupe de travail demandant la libération immédiate de Gao avait été envoyée au régime chinois le 6 juillet 2010. Puisque Pékin n'a pas répondu à la lettre, le groupe de travail de l'ONU a émis un avis sur le cas de Gao le 19 novembre 2010. L'avis indique : « À la lumière des allégations soulevées, le groupe de travail aurait accueilli la coopération du gouvernement [chinois]. En l'absence de toute information du gouvernement, le groupe de travail estime qu'il est en position d'émettre un avis sur les faits et circonstances entourant le cas, étant donné que les faits et allégations contenus dans la communication n'ont pas été contestés par le gouvernement ». L'avis poursuit : « La détention de Me Gao est arbitraire puisque le gouvernement n'a invoqué aucun fondement légal pour justifi er sa privation de liberté. Me Gao n'a été formellement accusé d'aucune offense sous la loi criminelle ou autre loi chinoise. De plus, sa détention actuelle pourrait être reliée à des actions pour lesquelles il a été précédemment détenu ; en particulier, son travail en faveur des groupes religieux persécutés ». Lors d'une conférence à Pékin le 29 mars 2011, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jian Yu, a affirmé ne pas connaître les détails du cas de Gao Zhisheng et elle a averti l'ONU de ne pas s'ingérer. Jian Yu a déclaré que les rouages des droits de l'homme de l'ONU devraient « conserver une attitude objective et impartiale et respecter la souveraineté juridique de la Chine ». L'épouse de Gao, Geng He, et ses deux enfants ont fui la Chine en février 2009 et ont obtenu l'asile politique aux États- Neuvième commentaire L’avocat Gao Zhisheng dans son bureau en 2005. ÉDITORIAL NEUF COMMENTAIRES IV. Le déguisement du PCC sur les droits de l’homme De l’usurpation de la démocratie pour s’emparer du pouvoir, au pouvoir despotique et au déguisement sur les droits de l’homme. « Dans une nation démocratique, la souveraineté devrait être aux mains du peuple, ce qui correspond aux principes du ciel et de la terre. Si une nation prétend être démocratique mais que sa souveraineté ne s’appuie pas sur sa population, c’est que la voie sur laquelle elle s’est engagée n’est pas la bonne et ne peut être considérée que comme une déviation, cette nation n’est donc pas une nation démocratique [...] comment une démocratie pourrait-elle être possible sans la fi n de la domination du Parti et sans élections populaires ? Redonnez au peuple les droits du peuple ! » Vous croirez peut-être que la citation ci-dessus provient d’un article écrit par des « ennemis étrangers » qui en veulent au PCC. En fait cette déclaration provient d’un article du Xinhua Daily, le journal offi ciel du PCC, datant du 27 septembre 1945. Le PCC qui a claironné au sujet « d’élections populaires » et demandé « le retour des droits du peuple au peuple » a considéré le « suffrage populaire » comme un tabou depuis qu’il a usurpé le pouvoir. Les gens qui sont supposés être « les maîtres et les propriétaires de l’Etat » n’ont pas du tout le droit de prendre leurs propres décisions. Les mots manquent pour décrire la nature sans scrupules du PCC. Vous vous trompez si vous êtes de ceux qui pensent que ce qui est fait est fait et que le culte pervers du PCC, qui a prospéré sur le meurtre et dirigé une nation par les mensonges, va maintenant commencer à se réformer, à vouloir bien faire et « redonner le droit du peuple au peuple ». Dans le People’s Daily, le porte-parole du PCC a dit, le 23 novembre 2004, 60 ans après la déclaration précédente : « Le contrôle résolu de l’idéologie est le fondement idéologique et politique essentiel du gouvernement du Parti. » AFP/Getty Images Unis. Madame Geng a commenté les efforts du groupe de travail visant à faire libérer son mari. « Cela fait environ un an que mon mari a disparu à nouveau. Nous sommes très encouragés par le rapport de l'ONU. La Chine affirme qu'elle est aussi gouvernée par la loi, mais elle torture ou fait toujours disparaître des avocats comme mon mari qui veulent protéger la loi et lutter pour la justice et les droits de l'homme. J'espère que la communauté internationale pourra m'aider à rapatrier mon mari ! » Gao Zhisheng a été placé en résidence surveillée et en détention durant plusieurs années après avoir publié des lettres ouvertes qui critiquaient la persécution du Falun Gong par le régime chinois. Peu après avoir publié une lettre ouverte adressée au Congrès américain en septembre 2007 qui dénonçait le régime chinois sous plusieurs angles, demandait la fi n de la persécution du Falun Gong et appelait au boycott des Jeux de Pékin, Gao a été enlevé. Depuis, il a été détenu et libéré à plusieurs reprises, mais a passé la majorité du temps en détention. On est sans nouvelles de Gao depuis avril 2010. En février 2009, Gao a publié un article décrivant les 50 jours de torture qu'il avait traversés en 2007. Le 10 janvier 2011, l'Associated Press a publié un récit des souffrances de Gao, alors qu'il avait eu l'autorisation de s'entretenir avec l'agence de presse en avril 2010. Le 24 mars 2011, Gao a remporté le Bindmans Law and Campaigning Prize au Royaume-Uni. Ce prix reconnaît les « avocats et militants qui ont combattu la répression ou qui ont lutté pour contester les climats et les notions politiques », selon le site de Bindmans. Son épouse a accepté le prix en son nom. GISELA SOMMER Récemment le PCC a proposé le « principe des (prétendus nouveaux) trois non » dont le premier est le « développement sans débat ». Le vrai but du PCC n’est pas le « développement » mais il veut insister sur « sans débat » établissant le principe de « une voix, une assemblée » comme véritable but du PCC. Interrogé en 2000 par Mike Wallace, le très médiatique correspondant de CBS, sur la question de savoir pourquoi la Chine n’avait pas organisé d’élections, Jiang Zemin a répondu que « la population chinoise est bien trop peu éduquée ». Pourtant, pas plus tard que le 25 février 1939, le PCC claironnait déjà dans son Xinhua Daily : « Ils (le Kuomintang) pensent que des politiques démocratiques en Chine ne sont pas réalisables aujourd’hui, mais seulement dans quelques années. Ils pensent que les politiques démocratiques devraient attendre que la connaissance et le niveau d’éducation des chinois atteignent ceux de la bourgeoisie démocratique des pays d’Europe et d’Amérique [...] mais, ce n’est que sous le système démocratique qu’il sera plus facile d’éduquer les gens et de les former. » C’est cette différence hypocrite entre ce que Xinhua a dit en 1939 et ce que Jiang Zemin a dit en 2000 qui est le véritable refl et de la nature inique du PCC. Après le massacre de la place Tiananmen en 1989, le PCC est réapparu sur la scène mondiale avec une réputation déplorable en matière des droits de l’homme. L’histoire a fourni au PCC une chance de choisir. Soit il apprenait à respecter sa population et à améliorer la situation des droits de l’homme, soit il continuait à refuser les droits de l’homme tout en prétendant les respecter face au monde extérieur afi n d’éviter la condamnation internationale. Malheureusement le PCC, en cohérence avec sa nature hypocrite, a, sans hésiter, choisi la deuxième voie. Il a soutenu et réuni dans un même panel un grand nombre de talents malhonnêtes dans les domaines scientifi ques et religieux et leur a donné pour mission de faire une propagande mensongère à l’étranger en claironnant que le PCC fait des progrès en matière des droits de l’homme. Il a Du porc contaminé dans la plus grande entreprise de conditionnement en Chine De la viande maigre de porc infectée avec de la poudre de viande toxique est de nouveau en vente à Nanjing dans l'est de la Chine, provoquant la peur et l'inquiétude des consommateurs. Henan Shuanghui est le premier transformateur de viande en Chine. Classé 160 e sur les 500 plus grandes entreprises du pays, le Groupe Shuanghui transforme 30 millions de porcs par an. C'est une marque populaire dont la capitalisation boursière est de 300 milliards de yuans soit environ 30 milliards d'euros. Cependant le 15 mars dernier, un reportage de Fazhi Evening News a révélé qu’un médicament animal interdit, un bétaagoniste, apparaissait dans les saucisses provenant de Shuanghui. Ces saucisses étaient fabriquées à base de « viande maigre » de porc. Le lendemain, le Peninsula Metropolitan News a mené son enquête dans les élevages de la ville de Mengzhou dans la province du Henan et déclare avoir trouvé des porc « maigres » dans chaque élevage. Afi n d'obtenir ces porcs « maigres », une substance poudreuse blanche est ajoutée à leur alimentation. Les animaux soumis à ce régime alimentaire ont des corps plus maigres et se vendent plus chers. Dans la ville voisine de Qinyang et dans le comté de Wen, les journalistes ont visité une douzaine d'élevages de porcs et on retrouvé ce médicament dans chacun d'eux. Certains des éleveurs reconnaissent qu'eux mêmes ne consommaient jamais la viande des animaux ainsi nourris. Le soi-disant « médicament » est un agoniste béta, la ractopamine, un agent de fragmentation qui accroît la synthèse des protéines. Le problème pour les consommateurs vient du fait que les porcs absorbent ce médicament seulement 28 jours avant d'être abattus alors, qu'à cette étape de leur développement, les animaux ne consomment pratiquement plus d'antibiotiques ni d'hormones de croissances. Un journaliste de The Epoch Times s'est fait passer pour un nouvel éleveur de porcs et a ainsi pu interroger une ferme d'élevage de porcs de Zhumadian, dans la province du Henan. Yang Li (un pseudonyme), directeur de la ferme, a assuré au journaliste que les éleveurs de porcs n'ont aucune inquiétude à vendre leur viande, car tant que les porcs atteignent le poids requis pour le marché, de nombreux transformateurs de viande sont prêts à les acheter. D'après un rapport 2010 de l’agence offi cielle Xinhua, plus de 70 habitants de Guangzhou sont tombés malades suite à la consommation de viande de porc infectée par « la poudre de viande maigre ». En septembre 2006, ce sont plus de 336 personnes provenant de neuf quartiers de Shanghai qui ont été intoxiquées avec du porc infecté à la poudre de viande maigre provenant de la province de Zhejiang. Le médicament utilisé est interdit en Europe, à Taiwan et, théoriquement, en Chine également. Le médicament est aussi en cause dans l'augmentation de paralysies des porcs. GAO ZITAN Des commerçants vendent de la viande de porc à Hefei. 92 852 493 de Chinois ont démissionné du Parti après avoir lu les Neuf commentaires sur le Parti Communiste. Ce mouvement de démissions reste pour le peuple un moyen d’expression non violent, apolitique et sans précédent dans la société chinoise. La Grande Époque publie un extrait traduit de cette série éditoriale chinoise dans chacun de ses numéros. concocté un ensemble de faux droits injustifi ables tels que « le droit à la survie » ou les droits à l’abri et à la nourriture. L’argument se développant ainsi : lorsque les gens ont faim, n’ont-ils pas le droit de s’exprimer ? Même si les affamés ne peuvent s’exprimer, serat-il permis à ceux qui ont rempli leur estomac de s’exprimer pour ceux qui sont affamés ? Le PCC a même essayé de tromper le peuple chinois et les démocraties occidentales en jouant avec les droits de l’homme, il a eu l’audace de dire : « La période actuelle est la meilleure en ce qui concerne les droits de l’homme ». L’article 35 de la Constitution chinoise stipule que les citoyens de la République Populaire de Chine ont droit à la liberté d’expression, de publication, d’assemblée, d’association, de protestation et de manifestation. Le PCC joue tout simplement sur les mots. Sous le règne du PCC, un nombre incalculable de gens ont été privés de leurs droits de conscience, de parole, de publication et d’assemblée. Le PCC a même déclaré qu’il est illégal pour certains groupes de faire appel auprès des autorités supérieures. En 2004, il est arrivé à plusieurs reprises que des groupes de civils aient fait la demande de pouvoir manifester à Pékin. Le gouvernement, au lieu de leur donner l’autorisation, les a arrêtés. La politique « un Etat, deux systèmes » pour Hong Kong, validée par la Constitution du PCC, est également un piège. Le PCC a prétendu qu’il ne changerait rien à Hong Kong pendant 50 ans et pourtant moins de 5 ans après que Hong Kong ait été rendu à la Chine il tente de réduire le double système à un seul par le biais d’une législation tyrannique, l’Article 23 de la loi cadre. Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur www.lagrandeepoque.com STR/Getty Images |