2 International www.lagrandeepoque.com L’avenir incertain des relations commerciales entre Canada et Émirats DUBAÏ – Une querelle diplomatique amère entre le Canada et les Émirats arabes unis a dérapé à un tel point qu'elle pourrait nuire au développement du commerce entre les deux pays, estiment des observateurs. Taufi q Rahim, de la Dubai School of Government, affirme que bien que l'actuelle balance commerciale de 2 milliards de dollars entre les deux pays demeurera probablement intacte, les répercussions de la dispute pourraient affecter les prochains échanges. « Allons-nous voir des délégations canadiennes venir ici sur une base régulière à l'avenir ? Je dirais probablement pas », commente-t-il. La relation entre les deux pays est tendue depuis octobre lorsque Ottawa a rejeté la demande de transporteurs aériens émiratis (Emirates de Dubaï et Etihad d'Abu Dhabi) visant à obtenir des droits d'atterrissage additionnels au Canada. Vers la fi n 2010, les frais de visa pour les Canadiens désirant se rendre aux Émirats sont passés de 0 $ à plus de 1000 $. Shane Philips, représentant du Canadian Business Council à Dubaï, a indiqué à la presse locale que la nouvelle réglementation sur les visas allait dissuader les hommes d'affaires d'aller aux Émirats pour participer aux salons professionnels. Ces dernières semaines, un fl ot constant de représentants canadiens a visité les Émirats afi n de réparer des relations autrefois très saines. Bob Rae, porte-parole du Parti libéral en matière d’affaires étrangères, a été le premier à effectuer une visite – à titre non offi ciel. Il a rencontré les ministres et les patrons des transporteurs aériens, qui lui ont dit qu’ils étaient mécontents du premier ministre, Stephen Harper, en raison de son style « caustique ». Le transport aérien à la base de la querelle. M. Harper avait critiqué les dirigeants des Émirats pour avoir utilisé le Camp Mirage, une base militaire canadienne à Dubaï, comme pièce de négociation dans ce qui était essentiellement une dispute commerciale. « Qu’un pays comme le Canada offre sa contribution dans le cadre d’une mission de sécurité internationale et que quelqu’un se serve ensuite de cela pour faire pression sur nous à des fins commerciales et être ainsi privilégié nous servira de leçon. Nous y penserons lorsque ce genre de situation se présentera de nouveau », a déclaré Harper à l'agence QMI. La décision de ne pas accorder plus de plages horaires aux transporteurs émiratis a déjà coûté cher au Canada. Il a été rapporté que les coûts pour relocaliser la logistique de Camp Mirage ont déjà atteint 300 millions de dollars. « Une meilleure relation entre les deux pays est logique et une escalade du confl it ne l’est pas », a écrit Bob Rae sur son blogue. « Les Émirats sont une plaque tournante importante et potentiellement un plus grand partenaire économique pour le Canada. » Rae a subi les foudres des conservateurs, qui l'ont accusé d'être le « paillasson » des émirs, soit quelqu'un qui pourrait nuire aux intérêts canadiens. Toutefois, M. Rae n'a pas été le seul à visiter les Émirats. Récemment, une délégation d'Alberta est venue afi n de mousser une relation commerciale qui rapporte environ 175 millions de dollars à la province chaque année. Le chef de la délégation Iris Evans, Nouvelle avancée dans les relations Union européenne-Serbie Suite de la première page Dialogue avec le Kosovo : engagement et volonté de compromis Les députés demandent que des pourparlers avec le Kosovo s'ouvrent « sans délai ». Ils se félicitent de la volonté serbe de renouer le dialogue. Par ailleurs, ils demandent que les structures parallèles du nord du Kosovo soient démantelées car elles entravent le processus de décentralisation et empêchent la pleine intégration de la communauté serbe dans les institutions kosovares. Éviter les abus dans la libéralisation du régime des visas Depuis décembre 2009, les ressortissants serbes peuvent voyager sans visa dans les pays de la zone Schengen. Les autorités serbes doivent adopter les mesures nécessaires pour limiter les abus, notamment pour faire en sorte que les ressortissants serbes soient correctement informés de leurs droits et obligations. Le nombre de demandeurs d'asile serbes est en effet important dans plusieurs États membres. La question des déplacés internes et des réfugiés La Serbie possède le nombre le plus élevé de réfugiés en Europe. Leur situation est souvent critique. « Jusqu'à 150 000 rapatriés sont attendus suite aux accords de réadmission avec les pays de l'Union, et […] la réussite de leur réinsertion nécessitera des préparatifs minutieux, plus particulièrement au niveau des autorités locales », ajoutent-ils. Parlement Européen Krafft Angerer/Getty Images ministre des Relations internationales et intergouvernementales de l'Alberta, a déclaré au quotidien local The National que la dispute se devait d'être résolue. La raison pour justifi er le refus d'accorder des droits d'atterrissage serait basée sur des allégations selon lesquelles Emirates et Etihad sont subventionnés par le gouvernement et que leurs tarifs réduits pourraient affecter négativement Air Canada, causant de nombreuses pertes d'emploi. Ces allégations ont été contredites avec vigueur par les patrons émiratis. Emirates, en particulier, publie sur son site Internet les résultats d'une vérifi cation complète de ses comptes effectuée par PriceWaterhouseCoopers, et celle-ci ne démontre aucune information pouvant confirmer l'allégation. 1 – 15 FÉVRIER 2011 ● La Grande Époque « Qu’un pays comme le Canada offre sa contribution dans le cadre d’une mission de sécurité internationale et que quelqu’un se serve ensuite de cela pour faire pression sur nous à des fins commerciales et être ainsi privilégié nous servira de leçon. Nous y penserons lorsque ce genre de situation se présentera de nouveau. » Stephen Harper, Premier ministre canadien Tim Clark, président du transporteur, se réfère aux propos de Stephen Harper comme émanant des « mythes » et « déformations des faits » au sujet des Émirats. Toutefois, le Canada n'est pas le seul pays à voir d'un mauvais œil l'expansion d'Emirates. On rapporte que Lufthansa s'oppose également à l'octroi de droits d'atterrissage supplémentaires au transporteur en Allemagne. « C'est une autre confirmation que le Canada n'avait pas seulement raison d'agir comme il l'a fait, mais aussi qu'il n'est pas le seul à vouloir garantir un accès équitable aux droits d'atterrissage », a déclaré au Globe and Mail Duncan Dee, le chef des opérations d'Air Canada. STEPHEN JONES ANDREJ ISAKOVIC/AFP/Getty Images Le Commissaire européen à l’élargissement Stefan Fuele (G) et le Premier ministre Serbe Mirko Cvetkovic à Belgrade. Je m’intéresse au monde, je lis La Grande Époque Abonnez-vous dès aujourd'hui en remplissant le bulletin d'abonnement page 15 33 PAYS 17 LANGUES 1 JOURNAL La Grande Époque The Epoch Times |