Epoch Times Paris n°190 16 déc 2010
Epoch Times Paris n°190 16 déc 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°190 de 16 déc 2010

  • Périodicité : hebdomadaire

  • Editeur : Epoch Times France

  • Format : (285 x 430) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 2,3 Mo

  • Dans ce numéro : après le barrage des Trois Gorges, le nouveau projet hydrique chinois.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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10 Nature www.lagrandeepoque.com 16 – 31 DECEMBRE 2010 ● La Grande Époque Des fl amants roses dans les marais salants d’Uyuni en Bolivie. Les plats de sel d’Uyuni sont estimés contenir 10 milliards de tonnes de sel, un des plus grands minerais. L'Azerbaïdjan abrite la plus ancienne mine de sel connue à ce jour Des archéologues du CNRS viennent d'apporter la preuve que les gisements de sel de Duzdagi situés dans la vallée de l'Araxe, en Azerbaïdjan, étaient exploités dès la deuxième moitié du V e millénaire avant notre ère. Il s'agit donc de la plus ancienne exploitation de sel gemme attestée à ce jour. Et, à la surprise des chercheurs, cette mine a connu une production de sel intensive au moins dès 3.500 avant notre ère. Menés avec le soutien de l'Académie des sciences d'Azerbaïdjan, ces travaux devraient permettre de mieux comprendre comment se sont organisées les premières civilisations complexes qui ont émergé entre -4.500 et -3.500 dans le Caucase. Ils sont publiés le 1er décembre 2010 dans la revue TÜBA-AR. Techniques d’exploitation du sel : le sel gemme et les marais salants L'importance économique et symbolique du sel dans le monde antique et médiéval est bien connue. Des découvertes récentes montrent que le sel occupait aussi très certainement une place prépondérante dans les sociétés protohistoriques, c'està-dire antérieures à l'apparition de l'écriture. Comment obtient-on du sel ? Les deux techniques les plus répandues reposent sur l'extraction du sel gemme, c'est-àdire un dépôt sédimentaire contenant une grosse concentration de sel comestible, et la récolte du sel solaire asséché dans les marais salants par exemple. Connaître les techniques d'exploitation anciennes des matières premières, comme le sel, l'obsidienne ou le cuivre, permet aux archéologues d'en déduire des informations essentielles sur les besoins et le niveau de complexité des sociétés du passé. Dans le Caucase, les premières traces d'exploitation intensive du sel gemme apparaissent précisément au moment où ces sociétés protohistoriques connaissent de profondes mutations à la fois économiques et technologiques, notamment en relation avec le développement de la première métallurgie du cuivre. La mine de sel de Duzdagi en activité au II e millénaire avant notre ère Pour comprendre ces interactions, Catherine Marro, chargée de recherche au CNRS, et son équipe explorent depuis une dizaine d'années le bassin de l'Araxe (Turquie, Iran, Azerbaïdjan). Les archéologues se sont notamment intéressés à la mine de sel Duzdagi située en Azerbaïdjan, plus précisément en bordure de l'ancienne route de la soie médiévale Instant terrestre www.instanterrestre.com Des travailleurs recueillent du sel alimentaire près de Bakou, en Azerbaïdjan. menant de Tabriz (au nord-ouest de l'Iran) à Constantinople. Jusqu'à présent les plus anciennes traces d'exploitation de ce gisement toujours en activité remontaient au II e millénaire avant notre ère. Cette datation reposait sur la découverte fortuite, dans les années 70, d'une ancienne galerie effondrée contenant les ossements de quatre individus ensevelis avec leurs outils. Des vestiges datent de 4.500 avant notre ère En 2008, une équipe franco-azerbaïdjanaise dirigée par Catherine Marro et son collègue Veli Bakhshaliyev a initié une prospection systématique de la mine de Duzdagi. Elle a alors recensé un grand nombre de vestiges (outils, céramiques...), dont les plus anciens datent de 4.500 avant notre ère. C'est la première fois que des restes de cette époque sont découverts en si grand nombre sur une mine de sel. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence l'ancienneté de cette exploitation, qui remonte au moins à la deuxième moitié du V e millénaire avant notre ère : Duzdagi est ainsi la plus ancienne exploitation de sel gemme connue à ce jour. Le sel n’était pas réservé à l'usage local de petites communautés Autre fait remarquable, Duzdagi a connu une exploitation intensive dès le IV e millénaire avant notre ère, comme le suggère l'abondance des vestiges datés du Bronze Ancien. Des centaines de pics et de marteaux en pierre ont en effet été dénombrés à proximité d'entrées de galeries effondrées. La datation de ces vestiges est assurée par la présence récurrente aux alentours de tessons de céramique propres à la culture dite « kuro-araxe ». Leur distribution spatiale et chronologique a été Sur la rivière Kuching et dans la moiteur tropicale de l’île de Bornéo s’élève une jungle, la mangrove, où se dissimulent des Kampung* sur pilotis bouillonnant de vie. Ici, tous les enfants en âge d’étudier sont vêtus d’un tchador blanc pour les filles et d’une chemise blanche pour les garçons, comme pour arborer la couleur de la paix ! Passerelle du savoir, ces jeunes colombes avancent dans la foi sans en être l’objet. Bien que majoritaire à 96%, l’islam sunnite en Malaisie pratique une liberté de culte garantie par la constitution, préservant ainsi l’autonomie et la diversité des ethnies qui y vivent. Une foi n’est tolérable que si elle est tolérante et la Malaisie en fait là une preuve magnifi que. *village Nikishin Oleg/Getty Images analysée par un système d'information géographique, associant des photos satellites (Spot 5), des photographies prises au cerf-volant et l'enregistrement des artefacts par DGPS, sorte de GPS amélioré. Cette extraction intensive suggère que le sel de Duzdagi n'était pas réservé à l'usage local de petites communautés vivant en autarcie. Il était sans doute distribué, dans un cadre économique qui reste pour l'instant inconnu, vers des destinations plus lointaines. Enfin, il apparaît que ce sel n'était pas accessible à toutes les communautés de la vallée de l'Araxe. Son exploitation semble avoir été la prérogative de certains groupes dominants dès le V e millénaire avant notre ère. Fouiller prochainement les galeries effondrées de ce gisement Ces travaux suscitent beaucoup d'interrogations : à qui et à quoi était destiné le sel aux V e et IV e millénaires avant notre ère ; comment étaient organisées les communautés qui exploitaient ces gisements ; quels étaient les liens politiques et économiques entre les différents sites régionaux (villages, ateliers, mines) etc. Pour trouver des éléments de réponses, les archéologues espèrent fouiller prochainement les galeries effondrées de ce gisement qui occupe plus de 6 km 2. Les prospections réalisées sur ce site en 2008 et 2009 ont bénéfi cié notamment des fi nancements du ministère français des Affaires étrangères et du CNRS, ainsi que du soutien du CNES à travers le programme ISIS. Elles ont été menées avec l'appui de l'Académie des sciences d'Azerbaïdjan. CNRS Religion d’État Martin Bernetti/Getty Images Texte et photo de Stéphane Cabaret
La Grande Époque ● 16 – 31 DECEMBRE 2010 Le Costa Rica, un paradis vert Le Costa Rica est un pays qui mêle avec bonheur les paysages aussi divers que la jungle sombre et les volcans majestueux, le bleu lumineux du ciel et les épaisseurs humides des nuages, les versants cultivés et la plaine urbanisée. Même si le tourisme vert est devenu la principale source de revenu de ses habitants, la nature garde intacte sa liberté sauvage et ne se dévoile pas sur commande. Mais tout est possible pour celui qui prend le temps d’attendre. Ville basse, peu aérée, étendue entre les montagnes envahies par des plantations de café, San José ne séduit que ses habitants. Pourtant, le voyageur se laisse surprendre par le charme de la capitale quand il la découvre telle une mer chatoyante de lumières miroitantes, depuis la terrasse du restaurant « Le Monastère », perché sur les hauteurs de la colline d’Escazú, là où brillent dans la nuit les ailes illuminées d’une haute croix qui rappelle que jadis, les lieux étaient colonisés par des moines. Une superbe occasion pour interroger Vincent, belge expatrié et exploitant du site. Un goût de paradis « La côte Est, c’est un peu l’Amazonie costaricienne ». Quelques heures de route suffi sent pour passer de la fraîcheur des montagnes volcaniques de la cordillère centrale à la touffeur humide qui pèse sur la plaine caraïbe colonisée par d’immenses bananeraies. La route, encombrée par d’énormes camions chargés de bananes prêtes à l’exportation, débouche sur le vieux port de Limón, une ville bruyante, colorée et nonchalante, le seul centre commerçant de la côte. À partir d’ici, les routes qui fi lent vers le Nord ou vers le Sud ne méritent guère leur nom. Celle qui mène au parc de Manzanillo, à la pointe sud du pays, n’est qu’une piste cahoteuse, creusée de nids de poule impossibles à éviter. Côté terre, de hautes barrières grillagées abritent des jardins soigneusement entretenus autour de propriétés luxueuses et cachées. Côté mer, les fl ots viennent lécher des plages de sable noir envahies par des rideaux de cocotiers. Cahuita, Puerto Viejo de Talamanca, Punta Uva, Manzanillo, autant de petits ports pittoresques et métissés, entre des indigènes locaux, une poignée de Jamaïcains et de nombreux Européens séduits, au point de s’y installer, par l’ambiance résolument cool des lieux. Tous servent le tourisme, en alignant des hôtels pittoresques, des bungalows de fortune, des gargotes à même la plage, des terrasses couvertes, des restaurants branchés et des baraques à souvenirs. Des sentiers noyés de végétation s’échappent vers la mer et débouchent souvent sur des plages de rêve, uniquement fréquentées par des nuées d’oiseaux qui piaillent de branche en branche dans les cocotiers qui s’inclinent vers l’eau. Un coin de paradis pour touristes paresseux. « Diffi cile toutefois d’échapper à une pluie tropicale », précise Vincent. Peu importe, les averses sont toujours brèves et sous le couvert des feuillages denses sur lesquels s’écrasent les gouttes, c’est à peine si elles mouillent le voyageur qui, dans son hamac, se laisse volontiers bercer par la musicalité de l’eau qui s’écoule en douceur de feuille en fl eur. C’est là, le long de la rivière Sixaola qui marque la frontière avec le Panama que sont confi nées, sur quelque 70.000 hectares, les dernières communautés indigènes du Costa Rica, les Bribri et les Cabecar. Une heure de pirogue sur le fl euve Yorquín, autant de marche à pied sur les sentiers de la réserve, entre les plantations de bananes, de café et de cacao, avant de déboucher enfi n sur une place défrichée le long de l’eau. C’est là que les Bribri ont construit une auberge à l’intention des voyageurs intéressés par leur culture. Dressée sur pilotis et recouverte de feuillages de palmiers, elle Le volcan Arenal noyé de brume. s’ouvre aux quatre vents, véritable observatoire au cœur de la jungle. D’un côté se dispersent quelques tables rustiques, de l’autre, masqués par des paillottes, sont tendus des hamacs. Arturo est fi er de présenter sa coopérative d’agriculture bio naturellement respectueuse de l’environnement. Elle alimente en cacao et en bananes des entreprises aussi connues qu’Oxfam. Un repas, préparé par plusieurs femmes, est d’ailleurs servi sur des feuilles de bananiers : du poisson de la rivière, une plante indigène frite qui porte le joli nom de queue de singe pour sa forme recourbée à son extrémité, des cœurs de palmier et en dessert, des bananes trempées dans une onctueuse crème de cacao directement préparée devant nous. Un régal ! Les heures passées à découvrir la fl ore de la forêt ou à paresser au bord de la rivière laissent le souvenir d’une expérience unique, celle d’une rencontre exceptionnelle avec une communauté souriante et exemplaire, qui veille à préserver ses traditions tout en tâchant de s’accrocher intelligemment au marché mondial qui lui tend les bras. La jungle à livre ouvert « Les Costaricains sont persuadés qu’on ne peut pas vivre sans racines. Même s’ils vivent de la terre, il faut que tout se passe de manière harmonieuse », confirme Vincent. C’est sans doute au nom de cette philosophie que le Costa Rica a fait de la protection de la nature son cheval de bataille. Depuis la création du ministère de l’Environnement en 1988, on estime que près de 30% du territoire sont protégés. Le parc national du Tortuguero, au nord de Limón, en est un exemple. 50.000 hectares de forêts inondées, parcourues en tous sens par des rivières mais aussi par des canaux creusés jadis par les coupeurs d’arbres exotiques, abritent quelques lodges éparpillés sous les arbres. Le village de Tortuguero étire ses maisonnettes colorées sur une longue bande de sable, enserrée entre l’océan et le canal. C’est d’ici que partent les touristes vers les hôtels cachés dans la forêt. Pas besoin de réveil matin, c’est le singe hurleur qui invite à la visite dans un cri rauque qui salue le lever du jour. Si on espère observer la faune locale, il faut partir tôt, quand la nuit se prend à roucouler, juste avant que l’aube ne balaie les ténèbres. La barque fend l’eau glauque du canal et s’enfonce dans un labyrinthe aquatique. On entre alors dans le secret de la forêt tropicale humide. Il faut se fi er au regard de lynx du guide pour apprendre à décoder les messages de ce monde hermétique. Un basilic vert sur une feuille dentelée, des singes capucins jouant dans les branches, un papillon bleu, un héron s’envolant au ras de l’eau, un anhinga noir et blanc séchant ses ailes Mahaux Photography Mahaux Photography Plage dorée, palmiers et ciel bleu, les vacances... dépliées, des cormorans bec au vent, un martin-pêcheur plongeant dans l’eau, un crocodile immobile tel un arbre mort… Tous profi tent de l’humidité tenace de la forêt, avec son odeur mouillée et âcre que le soleil parvient à peine à atténuer. La forêt recouvre près de la moitié du Costa Rica et même la vallée centrale, parsemée de volcans éteints ou encore actifs, est noyée dans une végétation exubérante. La chaleur constante et la pluviosité garantissent un recyclage permanent de toutes les formes de vie. Ici l’œil se heurte constamment au vert sombre des larges fougères. Le tronc des arbres est recouvert de mousses humides et de broméliacées qui sont autant de petits jardins suspendus. La lumière fi ltre diffi cilement au cœur de cette luxuriance végétale qui accueille une vie sauvage tellement dense qu’elle représente quelque 6% de la biodiversité de la planète. Pour mieux apprécier cette richesse, le pays a développé une attraction qui allie aventure et écologie : le canopy tour, sorte de promenade aérienne à 40 mètres de haut. Harnaché dans un baudrier suspendu à un câble qui relie les cimes de deux arbres, chacun s’envole d’une plate-forme à une autre, en se laissant glisser dans des galeries de verdure, au cœur de l’immensité de la forêt. Une www.lagrandeepoque.com En route pour le Canopy Tour. La préparation du chocolat chez les Bribri. expérience unique, entre branches et lianes, entre ciel et terre, à portée des singes capucins, des perroquets bavards et des toucans bariolés. Le Sky Trail qui permet de plonger face au volcan Arenal dont les éboulis de pierres sur ses fl ancs sont permanents, est sans aucun doute le clou de cette attraction, surtout au crépuscule, quand explosent dans la lumière du soir les coulées de lave incandescente, qui jaillissent comme de l’or fondu des entrailles du volcan. Grisés de verdure et de vitesse, les aventuriers des cimes se laissent alors envoûter par l’impression ineffable de se fondre totalement dans le décor de la forêt. Infos pratiques Informations : À découvrir sur le site visitecostarica.com. Le Costa Rica est une destination sûre mais l’offre touristique y est extrêmement variée et de qualités diverses. Le namuwokitravel.com offre un service sérieux avec un indéniable rapport qualité-prix et distribue volontiers des conseils judicieux sur l’organisation d’un séjour. Y aller : Outre les liaisons traditionnelles, ne pas oublier la possibilité de Jetair Voyage 11 Mahaux Photography Mahaux Photography au départ de la plupart des grandes capitales jetair.com Se loger : Par sa position centrale, San José est un excellent point de départ vers les excursions dans la vallée Centrale. À recommander l’hôtel Parque del Lago qui a choisi la double option d’une mise en valeur des traditions du pays et d’un service résolument respectueux de l’écologie parquedellago.com. Se restaurer : D’emblée la cuisine costaricienne apparaît peu raffi née et peu variée. Toutefois les produits sont toujours frais même si leur préparation est généralement basique. Cependant certains restaurants mettent en valeur la gastronomie traditionnelle, comme chez Luigi, une table savoureuse à La Fortuna luigishotel.com ou encore au restaurant Iconos, attaché à l’hôtel Parque del Lago Hotel Vivo, et bien sûr chez Vincent Kempgens, monastere-restaurant.com où chaque soirée laisse un souvenir mémorable. Quand partir : Il faut éviter notre été qui correspond à la saison des pluies. Par ailleurs, la période pascale paralyse entièrement le pays et est également à proscrire. Christiane Goor



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