6 Chine www.lagrandeepoque.com Des rassemblements anti-japonais se retournent contre Pékin Les rassemblements « anti-japonais » continuent en Chine, à distance de Pékin où des dizaines de milliers de manifestants avaient défi lé fi n octobre. Focalisés sur la question territoriale des îles Diaoyu que revendiquent Chine et Japon, les premiers rassemblements ont été organisés à la mioctobre par des organisations étudiantes contrôlées par le gouvernement chinois, et avec le plein soutien de Pékin, indique l’Apple Daily de Hong Kong. Un soutien qui a maintenant complètement disparu au vu de l’évolution des revendications : dans un cortège à Baoji, dans la province de Shaanxi, sont ainsi apparues des banderoles contre les prix de l’immobilier et la corruption. Les médias japonais se sont évidemment régalés et la télévision Asahi a abondamment montré ces banderoles ainsi que celles appelant à un rapprochement avec Taïwan. D’après JiJiPress, agence japonaise, une autre manifestation rassemblant un millier de personnes a eu lieu dans la ville de Deyang, au sud-ouest de la Chine, durant laquelle les manifestants se sont heurtés à la police. Des journalistes japonais ont été détenus pour « raisons de sécurité ». Étudiants bloqués À Baoji et dans d’autres villes, les universités ont imposé des sessions de cours pendant le weekend et limité drastiquement les déplacements d’étudiants. Un étudiant de l’université Jiaotong à Xi’an explique par exemple que les étudiants ne sont autorisés à quitter le campus que si un responsable universitaire leur délivre l’autorisation écrite. « Oui, nous sommes bloqués. Il y a eu des manifestations à Xi’an, donc de nombreux établissements sont verrouillés, les pires endroits sont Xi’an et Zhengzhou » Dans un de ses articles, le Quotidien du Peuple demande aux étudiants d’exprimer leur patriotisme « rationnellement et conformément à la loi ». Derrière le mécontentement des étudiants, la rumeur persistante selon laquelle le gouvernement chinois aurait signé un accord secret avec le Japon par lequel il maintient le statu quo et renonce à affi r- mer des revendications territoriales sur les îles. Chen Yonglin, ancien diplomate chinois réfugié au Canada, juge plausible l’existence d’un tel accord et comprend les dénégations de Pékin : « Le régime chinois craint que les protestations étudiantes changent de cible. Cela pourrait devenir un mouvement démocratique, car les étudiants ont leurs propres pensées ». Zhu Yufu, un des fondateurs du parti démocratique chinois, rappelle que les manifestations étudiantes de 1989 avaient commencé par des défi lés honorant la mémoire d’un dirigeant chinois, Hu Yaobang, qui ÉDITORIAL Huitième commentaire Aujourd’hui, le PCC est devenu le plus grand « parti de détournement de fonds et de corruption » dans le monde. Selon des statistiques offi cielles chinoises, au cours des vingt dernières années, parmi les vingt millions de fonctionnaires, d’employés ou de cadres du Parti ou du gouvernement, huit millions ont été déclarés coupables de corruption et ont fait l’objet de mesures disciplinaires ou de sanctions selon les règlements du Parti ou du gouvernement. Si les fonctionnaires corrompus non identifiés sont aussi pris en compte, on estime à plus des deux tiers les fonctionnaires corrompus du Parti et du gouvernement, dont seule une petite partie a fait l’objet d’enquête et de dénonciation. Garantir des bénéfi ces matériels au moyen de la corruption et de l’extorsion est devenu la plus grande force de cohésion qui assure l’unité du PCC aujourd’hui. Les fonctionnaires corrompus savent que sans le PCC, ils n’auraient aucune occasion de faire fructifi er leurs intérêts personnels, et que si le PCC chutait, non seulement ils perdraient leur pouvoir et leur position, mais ils feraient l’objet d’une enquête. Dans La colère du Ciel, un roman qui décrit les coulisses des fonctionnaires du PCC, son auteur Chen Fang, dans des mots qu’il fait prononcer à Hao Xiangshou, directeur adjoint d’un bureau municipal du PCC, divulgue le principal secret du PCC : « La corruption stabilise notre pouvoir politique ». Le peuple chinois le voit clairement : « Si nous luttons contre la corruption, le Parti tombera ; si nous ne luttons pas contre la corruption, la nation périra ». Pourtant le PCC ne risquera pas sa propre perte en luttant contre la corruption. Il tuera seulement quelques individus corrompus dans un sacrifi ce symbolique destiné à préserver son image. Cela lui permettra de prolonger sa vie de quelques années aux dépens d’un petit nombre de personnes corrompues. Aujourd’hui, le seul but de la secte perverse PCC est de garder le pouvoir et de gouverner sans la crainte de disparaître. Dans la Chine actuelle, l’éthique et la moralité ont dégénéré au point d’être méconnaissables. Produits de mauvaise qualité, prostituées, drogues, conspirations entre fonctionnaires et gangs de voyous, syndicats du crime organisé, jeux d’argent, pots-de-vin, corruptions en tout genre sont très répandus. Le PCC a largement ignoré une telle voulait combattre la corruption à travers des réformes politiques : « La corruption à l’époque n’était pas au même niveau qu’aujourd’hui. Il y a maintenant plus de problèmes sociaux, plus de chômage. ». NEUF COMMENTAIRES dépravation morale, alors que beaucoup de hauts fonctionnaires sont en coulisse les chefs qui monnaient leur protection en extorquant de l’argent à des gens qui ont peur. Cai Shaoqing, un expert qui étudie la mafi a et les organisations criminelles à l’université de Nanjing, estime que le crime organisé en Chine compte au moins un million de personnes. Chaque fi gure syndicaliste capturée dénonce toujours des communistes corrompus à l’arrièrescène, qui sont fonctionnaires du gouvernement, juges ou policiers. Le PCC a peur que le peuple chinois puisse acquérir un sens de la conscience et de la moralité, ainsi il n’ose pas permettre aux gens d’avoir une foi religieuse ou une liberté de pensée. Il utilise toutes ses ressources pour persécuter de bonnes personnes qui ont une foi, comme les chrétiens clandestins qui croient en Jésus et en Dieu et les pratiquants de Falun Gong qui aspirent à vivre dans l’authenticité, la bienveillance et la tolérance. Le PCC a peur que la démocratie mette fi n à son règne de Parti unique et ainsi n’ose pas donner aux gens des libertés politiques. Il agit avec célérité pour emprisonner des libéraux indépendants et des défenseurs des droits civiques. Il accorde toutefois aux gens une liberté déviée. Tant que vous ne vous occupez pas de politique et que vous ne vous opposez pas à la direction du PCC, vous pouvez faire ce que vous voulez, même des choses mauvaises et amorales. Le résultat est que le PCC décline de façon spectaculaire et la moralité de la société chinoise chute brusquement de façon alarmante. « Bloquer la route vers le ciel et ouvrir la porte de l’enfer » illustre au mieux comment la secte PCC a fait des ravages dans la société chinoise actuelle. VII. Réflexions sur le règne pervers du PCC 1. Qu’est ce que le Parti communiste ? Cette question apparemment simple n’a pas de réponse simple. Sous le prétexte d’être « du côté du peuple » et sous couvert de parti politique, le Parti communiste a en réalité trompé des millions de gens. Et encore ce n’est pas un parti politique au sens commun, mais une secte nuisible et perverse possédée par un spectre pervers. Le Parti communiste est une entité vivante qui se manifeste dans le monde PETER PARKS/AFP CHINE, Pékin : des milliers de manifestants portant des drapeaux chinois et des bannières anti Japonais regroupés à Pékin. Un signe, veut-il croire, qu’un nouveau printemps de la démocratie serait possible, à la suite des déclarations d’ouverture du Premier ministre Wen Jiabao. WANG ZHEN ET RONA RUI 16 – 30 NOVEMBRE 2010 ● La Grande Époque Le barrage des trois gorges à pleine capacité Le barrage des Trois Gorges a atteint son niveau maximum de 175 mètres, ce qui lui permet d’atteindre sa production maximale d’électricité, 84,7 milliards de kilowatts par heure. Le barrage, le plus grand du monde et sans aucun doute le plus controversé, accroît d’après les géologues les risques de glissement de terrain et de tremblement de terre. Il est responsable du déplacement forcé de 1,4 million de personnes et de la disparition du dauphin du Yangtze, dont l’espèce s’est éteinte en 2006 du fait de l’appauvrissement des eaux en aval du barrage. JACK PHILLIPS En Chine, cartographie en ligne… sans Google L e Bureau d’État chinois de la cartographie a annoncé l’attribution du marché de la cartographie sur internet d’ici à la fi n de l’année. Un absent notable : le grand développeur de cette technologie, Google. La nouvelle cartographie présentera des fonctions très similaires à celles de Google Maps, avec des informations sur les routes, rivières, régions administratives, zones résidentielles, mode en 3D de type Street View. Au mois de mars cette année, Google a délocalisé ses serveurs à Hong Kong pour éviter la censure par le régime chinois. Bien qu’il soit encore accessible aux internautes chinois, il perd depuis de plus en plus des parts d’un marché déjà dominé par Baidu. La transmission de données de cartographie, autrefois mises dans la catégorie des secrets militaires, est encore strictement contrôlée en Chine. Une licence d’exploitation doit être obtenue des autorités, et n’est accessibles qu’aux entreprises dont les serveurs sont localisés en Chine. Depuis mai 2010, les entreprises étrangères doivent de plus, pour être éligibles, être associées à des entreprises chinoises sous forme de holdings nécessairement dirigées par une entreprise chinoise. FENG YIRAN 83.908.332 de Chinois ont démissionné du Parti après avoir lu les Neuf commentaires sur le Parti Communiste. Ce mouvement de démissions reste pour le peuple un moyen d’expression non violent, apolitique et sans précédent dans la société chinoise. La Grande Époque publie un extrait traduit de cette série éditoriale chinoise dans chacun de ses numéros. au travers des organisations de Parti. Ce qui contrôle réellement le Parti communiste est ce spectre pervers qui y a pénétré à ses débuts, et c’est ce spectre pervers qui détermine la nature perverse du Parti communiste. Les dirigeants du Parti communiste, en agissant comme les gourous de la secte, ne servent que de porte-parole au spectre pervers et au Parti. Lorsque leur volonté et leur but correspondent à ceux du Parti et peuvent être utilisés par lui, ils sont choisis comme dirigeants. Mais lorsqu’ils ne répondent plus aux besoins du Parti, ils sont renversés impitoyablement. Le mécanisme de lutte du Parti assure que seuls les plus malins, les plus pervers et les plus durs vont se cramponner solidement à la position de gourou du Parti communiste. Une douzaine environ de dirigeants du Parti communiste sont déjà tombés en disgrâce, ce qui prouve la véracité de cet argument. En réalité les hauts dirigeants du Parti marchent sur une corde raide. Ils peuvent soit quitter la ligne du Parti et laisser une empreinte positive dans l’histoire comme Gorbatchev, soit être victimes du Parti comme c’est arrivé à plusieurs secrétaires généraux du Parti. Le peuple est la cible de l’asservissement et de l’oppression par le Parti. Sous le règne du Parti, les gens n’ont pas le droit de rejeter le Parti. Au contraire, ils sont forcés d’accepter la domination du Parti et d’être dans l’obligation de soutenir le Parti. Ils sont aussi sujets à des séances régulières de type lavage de cerveau sous la contrainte menaçante du Parti. Le PCC force la nation entière à croire en lui et à soutenir cette secte perverse. Cela se voit rarement dans le monde d’aujourd’hui et nous devons reconnaître les talents incomparables du PCC dans une pareille oppression. Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur www.lagrandeepoque.com |