Culture Ciné/DéVéDés Des frissons et du rock Rien que du bon ce mois-ci, histoire de clore l'année sur les chapeaux de roues. Deux films surprenants placés sous le signe du rock’n roll à voir en salle. Et pour la maison, un frisson glacial qui refait son apparition en DVD et le dernier Tarantino, habile mélange d'angoisse et de joutes verbales. By Gil-Ozzy CINOCHE ACROSS THE UNIVERSE Lucy in the sky with Diamonds de Julie Taymor avec Evan Rachel Wood et James Urbaniak Attention, idée géniale ! L’idée : mettre en scène un groupe de jeunes Américains emportés dans les méandres de la fin des sixties autour des chansons des Beatles : Strawberry Fields forever, Let it be ou encore I want you. L’histoire vient se superposer aux textes des chansons réinterprétées par les acteurs du film. Ode à la musique en général, moyen de combattre les injustices et la guerre, Across 24 { EPICURE #4 — décembre 2007 the universe est emprunt de cette douce naïveté propre à cette époque. Une époque où tout pouvait encore changer. Certains puristes des Fab Four de Liverpool pourront bien sûr dénigrer le film par rapport aux arrangements des chansons, pourtant très réussis pour la plupart d’entre eux. Histoire d’amour entre deux êtres, déclaration à une époque, à une musique, et à un groupe mythique, le film de Julie Taymor (Frida) est aussi un superbe objet visuel qui multiplie les expérimentations graphiques. On pense à Terry Gilliam ou à Tim Burton en voyant la façon dont les scènes et les idées se matérialisent à l’écran, grâce à des effets spéciaux inventifs mais discrets. Porté par un casting de jeunes acteurs talentueux, dominé par la splendide Evan Rachel Wood, et parrainé par Bono (qui fait une apparition), Across the Universe a tout du film qui pourrait devenirculte. I’M NOT THERE Portraits de Bob Dylan par Todd Haynes avec Richard Gere, Christian Bale et Cate Blanchett. Attention deuxième concept génial du mois ! Six acteurs aussi différents que talentueux incarnent Bob Dylan à différentes périodes de sa vie. Inspiré des textes du « Zim » (son surnom), le réalisateur a distribué aux acteurs les différentes facettes du personnage afin d’en saisir la complexité et l’ambiguïté. Dylan l’acteur, Dylan le prophète, Dylan le poète, Dylan le chanteur sont représentés ici de façon extrêmement bien sentie et audacieuse. En effet, faire jouer Bob Dylan à Cate Blanchett n’était pas un choix évident. Pourtant, à l’écran, le mimétisme est impressionnant. Todd Haynes sort donc des chemins tout tracés pour nous livrer un long métrage singulier. Une manière |