i Vous avez certainement lu dans la presse l’ensemble des modalités concrètes du « Tax shift », nous n’y reviendrons donc pas en détail. Permettez-nous quand même d’y voir une lueur pour ceux qui entreprennent… l’idée étant au fond que cette opération tax shift fasse glisser la fiscalité sur le travail vers d’autres sources de recettes. Dont acte ! Et il était temps. ÉDITORIAL Tax shift  : bouée d’oxygène pour les entrepreneurs et les indépendants Savez-vous par exemple qu’une heure de travail en Belgique coûtait, selon Eurostat, en moyenne 39 euros à l’employeur en 2014… pour « seulement » 36,9 euros au Grand-Duché de Luxembourg, 34,6 euros en France, 34 euros au Pays-Bas et même 31,4 euros en Allemagne ! Il était grand temps de penser au patronat, non ? Pas d’y penser pour l’enrichir, comme certains oiseaux de mauvais augure le clament trop souvent. Mais d’y penser afin de sauvegarder l’emploi et la compétitivité de nos outils, de nos entreprises, de notre économie. Oui, notre pays avait grand besoin d’un tel positionnement stratégique. Après le saut d’index, décidé il y a quelques mois, voici a priori une série de mesures qui vont dans le bon sens pour nos entreprises. Au niveau de l’emploi, nous retiendrons une diminution des charges patronales dès 2016 et progressivement jusqu’en 2020. Le taux de charges patronales maximum appliqué sera déjà de 25% à partir de 2018… contre 33% aujourd’hui. Notons que, pour les bas salaires, la réduction se fera encore davantage sentir, avec 10,1% de charges patronales pour un salaire brut de 1500 euros à l’horizon 2020. Nous pointerons aussi l’exonération à vie de cotisations sociales patronales pour tout premier engagement qui intervient entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2020. Nous soulignerons les réductions accordées du 2 e au 5 e premiers emplois et l’extension encore au 6 e emploi créé. Enfin, mentionnons encore la réduction annoncée, en trois temps 2016, 2017 et 2018, du taux des cotisations sociales des indépendants (passant de 22 à 20,5%). Rappelons surtout qu’il s’agit d’une mesure historique car les cotisations sociales n’avaient plus baissé depuis 20 ans ! Au niveau des investissements, autre effort qui ne devrait pas laisser insensibles les indépendants qui avancent, il nous plaît de pointer la déduction pour investissement qui verra prochainement son taux doublé à 8%, au lieu de 4 aujourd’hui. Bien évidemment, il y aura des contreparties à titre privé. Nous le savons, nous l’acceptons. C’est le contrepoids nécessaire à une relance attendue et obligée. Tant pis si nous sommes touchés par l’une ou l’autre mesure, comme l’augmentation du précompte mobilier, dès janvier, qui passera de 25 à 27%, comme les dépenses privées qui seront impactées par des hausses sensibles… André Roiseux Président Bernadette THENY Directrice générale Entreprendre aujourd’hui N°171 - octobre 2015 - 3