Parmi les deux équipes jeunes retenues par l’organisation du Raid in France nous apercevons une équipe constituée d’Axel Certain, Mickaël Serrano, Gaël Vidal et moi-même, Juliette Crété. J’ai pris grand plaisir à rédiger ce compte-rendu pour partager mon expérience sur ce raid de barjot ! Merci merci merci merci merci à mes 3 coéquipiers, vous avez été énormes et adorables avec moi, c'est quand vous voulez mes petits poulets ! Bon bon bon déjà presque un mois que je suis rentrée de ce Raid in France, je suis quasiment descendue de mon petit nuage donc maintenant place au fameux compterendu et ça c'est quelque chose ! Le jour de mes 18 ans, j'ai reçu un sms de ma pétrolette qui me disait : « Maintenant on peut faire des manches de coupe du monde ! » ; sur le coup j'ai bien rigolé… et deux mois après on m'offre cette opportunité, c'est de la folie mais pourquoi refuser ? Certes je suis jeune, certes j'ai le temps, certes ce n'est pas de mon âge mais comment vous dire que j'en mourais d'envie ! Et puis autant commencer maintenant puisqu'avec toutes les choses que je veux faire, je ne suis pas sûre d'avoir assez d'une vie ! Après quelques difficultés à constituer mon équipe, regrouper l'ensemble du matériel, passer les différents tests et obtenir l'autorisation de mon directeur ainsi que celle de mes parents (pas très difficile) me voilà partie sur le Raid in France 2015 qui s'est déroulé dans l'Ain du 16 au 20 septembre. Je pourrais écrire un compte rendu complet sur la préparation d'avant raid tellement c'est long et compliqué mais je préfère vous épargner cela ! En tout cas, une fois tous retrouvés à Hauteville-Lompnès nous avons mangé une bonne grosse pizza, voilà la seule chose que j'ai retenue... ah et aussi lorsqu'une gentille dame nous a donné la feuille illustrant le profil de la course, cela aussi m'a marqué ! Et j'avais encore plus hâte de démarrer, ça promettait d'être mortel ! Mais le top dans tout ça, c'est de voir les autres équipes avec une moyenne d'âge de 40 ans : des machines de guerre sur-expérimentées, des modèles, des vendeurs de rêves. Je n'ai donc pas hésité à récupérer tous les petits conseils qui auront été forts utiles. Mardi 23h59 : une petite bise à papa... Mercredi 00h : Go go go ! Wouah, ça y est, j'y suis, c'est dingue, wouah. Avec les gars, nous partons comme des balles, nous avons un seul et unique objectif, gagner le prologue ! Nan j'déconne... Nous partons tranquille, de toute façon les sacs pèsent la blinde et il reste 90h de course. Orientation propre, je constate aussi très vite que je vais courir avec des sacrés rigolos et ça me plaît bien ! Nous arrivons avant dernier au départ du trek, pas de panique il reste 89h. Team France jeune sur le RIF Nous enchaînons par un gros trek, de quoi faire une bonne séance de jardinage toute la nuit, coool ! En effet, nous jardinons, nous cultivons, nous semons, nous cueillons mais nous ne trouvons pas les balises… quelle galère cette carte au 50 000ème ! Nous passons des heures en forêt à faire des hypothèses qui semblent toutes bonnes, nous ne croisons personne, cependant, nous restons positifs, on est contents d'être là, à en chier comme pas possible sous la pluie les pieds dans l'eau ! Gaël et Micka rêvent déjà d'un bon kebab et Axel d'une bonne poêlée de champignons suivie d'une belle tartiflette, on n'est pas rendu ! On se demande même si l'orga n'est pas en train de faire des estimations ou des paris sur le temps que l'on va mettre pour trouver la prochaine balise… Le plus drôle dans l'histoire c'est quand on a découvert à la 8ème balise que dans notre pochette, nous avions une carte au 25 000ème : champiooon ! Peu importe, même avec cette carte on galère comme des dingues. Du coup, on laisse quelques postes derrière nous et on termine ce premier trek en 15h, perso j'avais déjà grave mal aux pieds, ils étaient tout fripés mais j'ai dit aux mecs de relativiser, il ne restait que 75h de raid ! Nous continuons notre périple par une petite virée en Stand Up Paddle, une grosse blague, l'épreuve la plus physique du raid pour ma part. 2 petits kilomètres à parcourir sur le lac de Nantua et en prime des rafales de vent qui m'expulsent à l'autre bout, je peux vous dire que mes gros bras n'ont pas trop apprécié. Les gars m'attendent depuis 15 min et après 3 tentatives je me fais rapatrier sur la berge, ouf ! Il faut enchaîner avec une petite section de trek, un beau mur, on a grave la pêche et on est contents parce qu'on trouve les balises, ça change, du coup on les prend en photo tellement on est contents, oh oui on est contents. Nous arrivons aux caisses VTT, place à notre premier petit dodo sur une bâche, c'est chouette. Youhou, maintenant on va faire « un peu » de vélo, yes, trop de la balle ! Effectivement, une grosse section nous attend et là c'est plus du jardinage que l'on fait mais nous songeons plutôt à re-cartographier l'ensemble de la carte, je pense que l'on aura emprunté l'intégralité des chemins présents sur le terrain, des vrais boulets. En route, nous croisons même un tracteur-punto, vous voyez le tracteur ? Vous voyez la Fiat Punto ? Eh bien assemblez les deux ! Bref, premier moment difficile pour moi, je suis bien crevée et les gars en ont plus que marre de tourner en rond, on décide donc de faire un petit somme sous un abri dans le village le plus proche. C'est dans un lavoir/abri bus que nous passons notre première petite nuit (2h de dodo) et à notre réveil nous constatons que nous avons de la compagnie. En effet, les petits collégiens et lycéens attendent impatiemment leur bus quotidien et nous on est comme des kékés en train de se les peler et de se rhabiller vite fait. Nous repartons aussitôt, il est 7h-8h du matin (Jeudi) et il pleut… encore. ENDORPHINMAG.FR N°34 - novembre décembre 2015 24 # COURSE : L’aventure du Team France Jeune sur le RIF by Juliette CRÉTÉ Photos Juliette Crété |