Béatrice GLINCHE Pauline Carré (team Cap Opale) a vécu son premier raid long en septembre dernier (Raid in France, format ARWS), un raid difficile de par le format (non stop long), la longueur et la difficulté des sections, le dénivelé etc. Avant son départ, nous avions eu l'occasion d'échanger sur sa préparation, étape qui est déjà un raid en soi tant la liste de matériel est longue et spécifique etc. Pauline est plutôt adepte des raids courts (2 titres de "Championne de France FRMN"), cette première expérience a d'abord laissé place à de nombreux questionnements… comment se préparer et ne rien oublier... il n'y a pas de liste type, chacun ayant souvent des besoins spécifiques… son vécu peut intéresser chaque année de nouveaux adeptes du format non stop. EndorphinMag.fr (EM) : Comment bascule-t-on du raid court au raid long ? Pauline Carré (PC) : Depuis que nous faisons du raid nous avons toujours fonctionné paliers par paliers. La première saison nous avons fait le challenge régional du Nord-Pas-de-Calais, c'est-à-dire du raid sur une journée ou de temps en temps sur deux. La deuxième saison nous avons fait une saison régionale et des manches du challenge national avec un bon finish en suisse normande : -). Et cette année il nous fallait trouver un nouveau challenge... Toujours prudents, enfin surtout moi, nous nous sommes inscrits sur le raid Edhec histoire de voir comment ça se passait sur quatre jours de raid mais avec halte obligatoire tous les soirs. L'idée était de se rassurer pour le RAID IN FRANCE sur lequel nous étions de toute façon déjà inscrits... Il n'y a pas eu d'élément déclencheur mais juste une envie d'aller voir comment se passait le raid long ! Histoire de se faire son avis sur le format ! Finalement c'était plus comme une suite logique dans notre pratique du raid. (EM) : Pourquoi avoir choisi le RIF comme 1er raid long (il en existe des moins difficiles sur le circuit mondial) ? (PC) : Question de temps, d'organisation, de budget... On trouvait cela plus facile de faire un premier raid long en France plutôt que d'aller à l'étranger. Et puis ça le fait d'avoir fait le RIF ! (EM) : Quelles prépa. spécifiques as-tu faites (avec ou sans l'équipe) ? As-tu reçu l'aide de raideurs confirmés (tu n'es pas obligée de nommer les gens) ? (PC) : Je pensais, en prenant la décision en début de saison de m'inscrire sur le RIF, que j'aurais le temps de me pencher sur la préparation, l'organisation etc Mais l'agenda de cette année (boulot, mariage.) ne m'a pas laissé une minute. J'ai commencé à me mettre un coup de pression en septembre, à la sortie de la Finale du Challenge. Et là… des dizaines de questions… sur mon niveau physique, bon quand même rassurée par la finale mais quand même, est-ce que je vais réussir à encaisser, est-ce que mes petites blessures ne vont pas me stopper... mais surtout sur l'organisation générale. Heureusement, et je t'en remercie, nous avons pris contact avec des raideurs habitués à ce genre de format qui ont pu nous donner leurs petits trucs, leurs conseils, faire que ce premier raid long ne soit pas un enfer ! Un grand merci à eux, ils/elles se reconnaitront ;) Leurs conseils nous ont permis d'aborder avec plus de sérénité cette épreuve. ENDORPHINMAG.FR N°34 - novembre décembre 2015 12 # INTERVIEW : Pauline Carré Pauline CARRÉ by Béatrice GLINCHE (EM) : Comment as-tu préparé ton corps aux frottements répétés des longues distances (pieds, fesses par exemple et autres) ? (PC) : Pourquoi cette question ? ! Tu connais mes petites faiblesses ? ! Alors là, même soucis que la préparation du matériel et autres... Tu te poses la question quand on te dit "tu as bien préparé tes pieds.. ? " "euh..oui oui ! " Et c'est là que tu tapes dans google "ultratrail et pieds" ou "comment préparer ses pieds en urgence ? ". Je renvoie toutes celles et ceux qui se posent ce genre de questions, à se la poser plus tôt et d'aller sur les sites internet spécialisés, ils sont très bien faits sauf peut-être le mec qui propose de mettre du jus de citron sur ses pieds et blablabla... Ou bien il faut le faire 6 mois à l'avance… Bref, j'avais préparé mais pas assez longtemps avant je pense. J'ai fini par huiler mes pieds de teinture de benjuin mais sans vraiment avoir préparé la peau en dessous. Résultat tu as une pellicule qui te protège des frottements superficiels mais pas des frottements plus "profonds", j'entends par là des cloques qui se forment en dessous de la corne... Sympa ! Mais je m'en suis sortie tout de même sans trop de dégâts. (EM) : Alimentation en course : quels choix as tu fait ? Ont-ils été bons ? (PC) : J'avais pris les conseils d'habitués. Il en ressortait qu'il fallait : - faire des sachets avec des cacahuètes, - faire des sachets avec des dragibus, - avoir des barres..., Ah oui les "sachets" sont des ziploc. "Ziploc"… marque de sacs de stockage avec fermeture éclair réutilisables et refermables, développés et commercialisés par Johnson et Fils ayant pour but de contenir sandwichs, encas ou divers... Le Ziploc va devenir l'élément indispensable du séjour. J'avais donc préparé des "ziploc" d'alimentations diverses et variées. Tu ne le sais pas tout de suite mais au bout de 10h de course tu commences à savoir ce que tu aimes et ce que tu n'aimes déjà plus... Pour ma part j'aurais dû faire plus de mini sandwich type fromage frais, rillettes.. et prendre moins de barres sucrées. Les ziploc de cacahuètes et bonbons sont une très bonne idée si tu en as un accès direct (poche très accessible à pieds ou à vélo). Mais je suis sûre que je ne suis pas encore au point... Il va falloir enquêter ! (EM) : Comment avais-tu préparé le manque de sommeil ? Comment l'avez-vous géré en course ? (PC) : En faisant de bonnes nuits les semaines qui précèdent. Ca aussi ça a été un grand moment... la gestion du sommeil en course. Je pense que je ne sais toujours pas comment le gérer. Tu entends de tout. Il y a ceux qui te disent qu'ils dorment 1h de jour 1h de nuit, ceux qui te disent qu'ils ne dorment pas hormis les 3h de sommeil obligatoires, il y a ceux qui font des siestes de 20 min tous les.. (?) et il y a nous... |