Endemix n°16 sep/oct/nov 2016
Endemix n°16 sep/oct/nov 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°16 de sep/oct/nov 2016

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Le Poemart

  • Format : (200 x 283) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 5,4 Mo

  • Dans ce numéro : numéro spécial danse.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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_o ENDEMIX n°16 septembre - novembre 2016 p.30 Lieu e xposition L’art sur les murs du salon siosik Si l’art est un voyage, l’œuvre en est le véhicule ! La déclamation en devient d’autant plus spirituelle qu’elle peut désormais être prononcée dans le salon Hibiscus de l’aéroport de la Tontouta, nouveau lieu d’exposition sponsorisé par Aircalin. La compagnie aérienne entraîne ses passagers dans une virée artistique, les pieds encore sur terre, mais la tête déjà envolée. À la sortie de l’ascenseur qui mène au salon Hibiscus, vous pourriez faire une drôle de rencontre  : Dhéwi, l’enfant née d’un des trois œufs du dieu Anta issu d’une légende javanaise. Avant même de mettre un pied dans l’avion, Aircalin vous invite au voyage, un périple artistique grâce à la nouvelle exposition de Stéphane Foucaud installée dans le hall d’accès du salon et dans les alcôves du boudoir réservé aux passagers de la classe Affaires. Les liens d’Aircalin Corinne Grafteaux, chargée de mission à la direction générale de la compagnie et responsable du projet, revient sur cette initiative artistique et sur l’engagement d’Aircalin auprès des artistes calédoniens. « Notre mission est d’être des « facilitateurs ». Aircalin permet de relier la Nouvelle-Calédonie à l’extérieur, d’accompagner les échanges. Nous avons déjà soutenu des projets artistiques, en aidant par exemple au transport de matériel pour des concerts. Aujourd’hui, nous offrons une proposition artistique directement à nos passagers. » Ouverture vers l’étranger Ce nouvel écrin d’une centaine de mètres carrés accueille une clientèle internationale et de voyageurs calédoniens réguliers – 9 637 en 2015 –, qui appréciera ce plus artistique. « Le salon Hibiscus est un espace lounge, relaxant, où les passagers se détendent, profitent d’un café, ont accès à l’information. L’art et la culture de Nouvelle-Calédonie viennent désormais compléter ce panel de loisirs », ajoute Corinne. Déjà en 2015, une première exposition du photographe David Tétard avait pris place sur les murs. Cette année, et grâce au concours de la Chambre de commerce et d’industrie, l’espace alloué aux œuvres s’est agrandi, en intégrant le hall d’accès au salon, offrant un réel parcours de déambulation. « Ce nouvel espace pourra servir de vitrine à des artistes confirmés ou de tremplin pour des créateurs émergents. » Une programmation en lien avec l’actualité Par Claire Thiebaut « Avec notre partenaire, le Poemart, nous avons choisi d’exposer des artistes qui auront déjà une actualité en parallèle. » Trimestrielles, les expositions feront écho à la programmation de galeries d’art ou de rendez-vous arts plastiques majeurs, de façon à proposer une sorte de teasing et à inviter les amateurs à découvrir ces lieux dédiés à l’art. Pour tous les voyageurs, les aéroports représentent une aire entre ciel et terre, entre excitation et attente, une sorte de faille spatio-temporelle que vient désormais combler le plaisir de la contemplation esthétique. Stéphane Foucaud à la Tontouta Stéphane Foucaud est le premier artiste à participer à cette nouvelle expérience en proposant à Aircalin une sélection de ses œuvres. L’artiste, qui présentait la belle exposition Nyu à la galerie Lec Lec Tic en juillet dernier, a séduit par la modernité de ses créations, la grande qualité plastique de ses toiles alliant peinture, collage, écriture… La luminosité ainsi que le traitement coloré des œuvres en font une exposition adaptée à cet espace hors du temps, entre la Nouvelle-Calédonie et l’ailleurs. Théo Rouby
m usique Hôgôô au son de la flûte kanak Par Gérard del Rio Ce mot sonne comme un appel à se rassembler autour du tertre de la grande case pour rendre hommage à l’esprit qui l’habite. Il se module au son des flûtes kanak, instruments traditionnels très anciens, dont il existe plusieurs variantes, longtemps oubliés. Avant que dans les années 1990, l’Agence de développement de la culture kanak, dans le cadre de sa collecte du patrimoine musical, vocal et chorégraphique, menée avec le concours de l’ethnomusicologue Raymond Ammann, ne les fasse sortir de leur silence. Puis que le Département des musiques traditionnelles et chants polyphoniques océaniens (DMTCPO), créé voici une quinzaine d’années sous l’égide de l’Association de formation des musiciens intervenants (AFMI), ne les intègre à son programme de formation et à son spectacle Hôgôô. Une première version en avait été proposée à l’occasion du mois de la citoyenneté en 2013. Celle à laquelle nous avons assisté en juillet dernier au centre culturel Tjibaou la prolonge de façon plus aboutie. Son metteur en scène, Georgy Touyada, régisseur du DMTCPO, s’est toutefois attaché, dans les différents tableaux t héâtre Le p’tit collectionneur Par voir le nombre de petites bottines qui piétinaient le velours des sièges du théâtre de Poche, les spectateurs en herbe debout sur leur fauteuil n’ont pas été déçus du voyage. C’est effectivement un vrai périple dans lequel les emmène Delphine Mahieu, alias le Comte Aux Tomates (ou le Comte Automate, c’est selon). Tour à tour narratrice et personnage de P’tit Bonhomme, elle virevolte dans des univers de couleurs, incarnant successivement le désert, la fête foraine, la mer, Chocolat Island et la forêt, en compagnie de Doudou. Le jeune duo, qui habite dans un monde tout blanc, veut découvrir les couleurs et rapporte de son périple, un symbole de chacun de ses arrêts  : un rayon de soleil, un bisou, un coquillage... La comédienne qui ar-ti-cu-le d’une voix guillerette et l’univers en plume et pilou pilou, tout blanc, tout doux, tout sourire, ne laissent plus aucun doute  : ce spectacle 114.ei lik là imblal.74.1 201.s.:1. -rfelLIT COLLECUONNEe â, lm imbhm hi BPI AFMI Critiques spectacles qui composent ce spectacle, à l’esprit du hôgôô, celui du tertre, plus qu’à la forme, quitte à ce que le spectateur se trouve quelquefois désorienté par les rythmes et les pas de danse qui s’enchevêtrent, parfois à contretemps avant de se retrouver à l’unisson. Guidés par le son de la flûte kanak, les artistes amorcent une danse scandée par les sonnailles traditionnelles qu’ils portent aux chevilles puis par la percussion grave des bambous. Ils tournent dans un sens et dans l’autre autour du tertre de la grande case. L’on devine qu’ils cherchent à atteindre l’harmonie qui se dessine peu à peu, escortée par les flûtes traversières des musiciennes du Conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie. La ronde désordonnée s’organise en une forme de pilou respectueux. Autour du poteau central de la grande case, chaque exécutant a enfin trouvé sa place, celle de son clan, symbolisée par l’un des poteaux latéraux qu’il tient en main. La flûte kanak nous a fait traverser le temps, le tertre est vivant et les hommes le célèbrent devant nous afin que nous n’oublions pas qu’il restera éternellement un repère pour eux, leur peuple et leur culture. Claire Thiebaut Lors des événements culturels nouméens, on croise toujours un peu les mêmes têtes. Mais pour le spectacle du P’tit Collectionneur, le petit monde de la culture s’est vu bousculer par un monde de petits, un autre entre soi où on se reconnaît aussi  : celui de la crèche et autres viviers de jeune public. À est 100% jeune public. Et, si vous n’accompagnez pas d’enfants, pas la peine d’y aller, il n’y a pas de second niveau de lecture pour adultes ! Illustration H. Bourgoin Happés par la scène Il faut donc retourner à ses premières émotions esthétiques et s’asseoir (debout) sur le strapontin d’un enfant dont ce sera peutêtre le premier spectacle. Et là, on comprend tout. On voit que Le P’tit collectionneur est un joli conte, finement mis en scène. L’équipe artistique qui se cache derrière les grands yeux rieurs de Doudou (et de Delphine) est bien aguerrie  : Jonathan Dinevan à la lumière et Anthony Vérons de Phonik Studio à la bande son, accompagnent la comédienne, seule en scène pendant trente minutes. Avec beaucoup d’humour et de poésie, le bruitage est une des réussites de ce spectacle. Mais courir après une histoire sonore qui ne vous attend pas est un exercice périlleux et il faudra veiller à améliorer la synchronisation avec le jeu de la comédienne, ce qui devrait être chose faite pour les prochaines dates grâce à un logiciel de diffusion lancée directement depuis le plateau. Tant qu’à parler de ce qui fâche, on pourrait aussi suggérer un découpage plus net entre la narratrice et le personnage portés par Delphine Mahieu. Mais finalement, ce sont les petits qui sont les meilleurs critiques de cette pièce et à en croire la très jeune fille assise à mes côtés, le spectacle est réussi  : « J’aimerais bien aller sur la scène avec Doudou… ». p.31 ENDEMIX n°16 septembre - novembre 2016



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