Endemix n°14 mar/avr/mai 2016
Endemix n°14 mar/avr/mai 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°14 de mar/avr/mai 2016

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Le Poemart

  • Format : (200 x 283) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 3,3 Mo

  • Dans ce numéro : comment financer la culture ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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ENDEMIX n°14 mars - mai 2016 Dossier p.24 p olitique Baisse des subventions publiques  : comment financer laculture ? Par Claire Thiebaut Fin 2014-début 2015, une pluie de statistiques s’est abattue sur les médias du pays illustrant les coupes, parfois drastiques, qu’allaient subir musées, associations et établissements culturels sur le budget 2016. À pays en crise, secteur culturel en crise et demie ! Mais une fois établi que l’année sera difficile, il est temps pour les acteurs du milieu – dont font partie les équipes d’Endemix – de relever leurs manches, de se mettre au chevet de la culture, qui n’en est pas non plus aux soins palliatifs, précisons-le. h
-. Le temps est peut-être venu de se poser des questions qui ne se présentent pas en période de vaches grasses. Des collectifs d’artistes commencent à voir le jour à l’instar des Têtes de l’art ou des réunions d’institutionnels de la culture. Dans chacun des cas, une approche constructive des problèmes a été préconisée et de l’avis général, cette crise doit inviter à une plus grande cohésion entre les artistes et les structures culturelles. En d’autres termes, on serre les rangs. Rapide état des lieux La réunion du Kollectif Têtes de l’Art du 30 janvier dernier s’est ouverte sur la question de base  : le financement de la culture fait-il partie des dépenses incompressibles d’un pays ? Si l’on s’en tient aux textes de loi, en France depuis 1946, et par héritage en Nouvelle-Calédonie, oui, l’accès à la culture est considéré comme un service public. Il relève donc en partie du financement de l’État* (ou de toute collectivité en détenant la compétence, le Gouvernement, les Provinces sur le Caillou). Et bien que dans l’Hexagone on constate depuis une trentaine cc d’années une décentralisation du financement des arts vers les départements, les régions ou les communes, il n’en demeure pas moins que ces deniers restent publics. Malgré les coupes généralisées qui fragilisent de nombreuses associations, certaines structures s’en sortent mieux que d’autres. Celles qui avaient constitué un fonds de roulement peuvent faire le dos rond en attendant le passage de l’orage (en espérant qu’il ne stagne pas trop longtemps quand même). D’autres, dont les recettes proviennent également d’activités rémunératrices comme les cours, les stages et la billetterie de spectacles, ainsi que de financements privés, accusent le coup avec moins de casse. Pour les artistes, la question est plus délicate car leur structure (associative ou patentée) est souvent plus précaire, ne disposant pas de trésorerie et encore moins de cellule administrative pour gérer la crise. Sylvain Lorgnier de la compagnie des Artgonautes du Pacifique soulignait également que « dans un contexte de baisse globale, d’autres secteurs ont été impactés comme l’action sociale, qui elle aussi est pourvoyeuse d’emplois pour les artistes ». Un appel a été lancé aux artistes par les institutions et programmateurs présents lors de ce rassemblement, pour une plus grande discipline dans la construction et la présentation de leur budget. En période de restriction, un sou est un sou et du contrôle de son investissement naîtra une gestion plus claire et saine. Quoi qu’il en soit, il semble urgent de s’interroger sur les modes de financement de la culture calédonienne et de sortir progressivement de l’ère du « tout subventionné ». Les mutualisations Tant lors des réunions d’artistes que dans lesrm'rassemblements de responsables de structures, cette idée de partage des biens (voire des ressources humaines) et aussi des frais fait son chemin. C’est ce qu’abordait Il semble urgent de s’interroger sur les modes de financement de la culture calédonienne et de sortir progressivement de l’ère du « tout subventionné » Alice Pierre, directrice du centre culturel de Dumbéa. « Notre établissement est financé depuis deux ans par notre commune de référence. Pour optimiser nos dépenses, nous réfléchissons depuis un moment à la mutualisation entre les services communaux. » L’Amep, Association des musées et établissements patrimoniaux, aussi fait de gros efforts en matière de partage des coûts. Emmanuelle Ériale, la présidente, raconte que « l’Amep prend en charge l’organisation de formations pour le personnel des structures affiliées à l’association. Ce financement permet de mettre en place des sessions pour un plus grand nombre de participants, à moindre coût pour des équipes qui n’en auraient pas les moyens ». Outre ces formations, l’Amep coordonne Les Nuits des musées (voir p.22), action « pays » dont la note décroît si elle est partagée. Les financements privés  : mécénat et sponsoring Réservé aux associations et aux fondations, ce système de financement semble sous-exploité en Nouvelle-Calédonie. La différence principale entre mécénat et sponsoring réside dans la contrepartie dont profite le bailleur de fonds. Pour le mécénat, c’est un crédit d’impôt pour les entreprises (et une réduction pour les particuliers) d’une valeur de 60% du don. Dans le cadre d’un sponsoring, ce dernier bénéficie d’une mise en avant de son image, sous forme d’affichage ou de diffusion de spots promotionnels par exemple. Pour se lancer dans la recherche de mécènes, un passage par le service du contentieux fiscal à la direction des Services Fiscaux s’impose, pour trouver toutes les informations nécessaires, constituer un dossier et récupérer un récépissé, document essentiel dans la relation avec votre généreux donateur. Le crowfunding  : quand tout un chacun peut donner la main Le principe de financement participatif n’est pas né avec internet. Rappelons que la Statue de la Liberté de New York a été réalisée grâce à la générosité d’un groupe de notables français ! Ce principe de souscription était généralement financé par des collectes de fonds pendant lesquelles chacun donnait ce qu’il souhaitait, avec ou sans contrepartie. C’est peu ou prou le concept du crowfunding, le financement par la foule, en anglais, qui transite désormais par des plates-formes de dons comme Ulule, Kisskissbankbank, Culture Time et plus récemment, 100% calédonienne, Tousensemble.nc. Quelques projets du pays ont ainsi vu le jour grâce à cet effort collectif du tout-venant, comme Le Pont des Arts de Linda Kurtovitch pour un projet de danse pour les enfants hospitalisés et l’exposition de Sébastien Lebègue Coutume kanak. Si cette solution implique un effort de communication autour du projet, elle offre aussi une plus grande fenêtre de visibilité et peut être interprétée comme un curseur de l’intérêt public sur le travail de l’artiste. Revue de presse Dans des articles parus au cours du premier trimestre, on découvrait les problématiques générales (Actions et emplois culturels fauchés en 2016 – LNC et Les Artistes calédoniens ont le blues – Calédosphère) et des cas plus particuliers tels que le musée maritime (« Je suis prête à naviguer mais il n’y a pas de vent » – LNC) ou la bibliothèque Bernheim (« Ce n’est pas une bataille contre la mairie mais pour sauver Bernheim » – LNC). * Marie Masclet de Barbarin, Le double visage du financement public de la culture en France, Aix-Marseille, 2013 ENDEMIX n°14 mars - mai 2016 Dossier p.25



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