Claire Thiebaut ENDEMIX n°14 mars - mai 2016 p.18 t Ils font la culture s pectacle Les voyages d’une toile orang Propos recueillis par Claire Thiebaut Quelques mois après son baptême du feu, Rémy Vachet, nouveau directeur artistique du Chapitô de Nouvelle- Calédonie, revient sur la prise en main de la structure et la (re)découverte artistique de son pays. Il en profite aussi pour faire le point sur la philosophie dont il souhaite imprégner la grande toile orange itinérante. EEndemix : Rémy, pouvez-vous vous présenter au public calédonien… Rémy Vachet : Je suis rentré en Nouvelle- Calédonie en septembre 2015, pour notamment reprendre la structure du Chapitô, suite au départ d’Anne-Sophie Conan, partie en Bretagne pour lancer un projet similaire. Après treize ans de vie en France pour les études et le début de ma carrière, j’avais envie de revenir. Le Chapitô était une très bonne opportunité ! C’est un monde que je connais bien car j’ai longtemps été intermittent du spectacle, pendant et après mes études. Avec des amis artistes, on a créé en 2007 le Cirque Rouages, une compagnie d’arts transversaux de danse, de musique, d’agrès, de théâtre, de chant et de cirque sous chapiteau ! En 2007, la même année que la création du Chap’NC, on a aussi investi dans une première toile, puis une deuxième plus importante en 2012. On connaît l’énergie qu’Anne-Sophie Conan a investie dans le projet initial. Comment vous a-t-elle transmis « son bébé et son combat » ? En février 2015, j’ai pu la suivre lors de ses rendez-vous avec les artistes, les institutions, les partenaires. Elle a été très attentive à ne pas trop m’influencer, pour que je puisse me faire mes propres avis. Par contre, elle m’a vraiment conseillé de prendre soin de l’équipe. C’est comme une famille ! Tout le monde est parfaitement rôdé et tous les membres s’investissent à fond, d’autant que sur chaque implantation on reste deux semaines sur site sans rentrer chez soi. Personnellement, je me suis aujourd’hui totalement engagé dans cette aventure qui a la force de réunir les ambitions. Le Chapitô est une structure unique en Nouvelle-Calédonie. Quelle place souhaitez-vous lui donner dans le paysage culturel local ? Quand nous nous déplaçons et nous implantons le Chapitô, on est dans un partage à 100%, tant dans le spectacle qu’en buvant le café sur la natte. Itinérance signifie aussi accueil, on doit s’installer sur un terrain qui appartient à quelqu’un. Rester quinze jours quelque part permet de créer |