En Vue n°55 jun/jui/aoû 2012
En Vue n°55 jun/jui/aoû 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°55 de jun/jui/aoû 2012

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Paris bibliothèques

  • Format : (170 x 254) mm

  • Nombre de pages : 60

  • Taille du fichier PDF : 8 Mo

  • Dans ce numéro : qu'est-ce que le cirque ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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16 BILIPO (Bibliothèque des littératures policières) – Paris 5 e Meckert-Amila Auteur d’une œuvre romanesque importante aux éditions Gallimard, avec notamment Les Coups (1941), La Lucarne (1945), Nous avons les mains rouges (1947), Nous sommes tous des assassins (1952), Jean Meckert est également l’une des figures majeures du roman noir français. Sous le pseudonyme de Jean Amila, il marque profondément de son empreinte les premières décennies de la collection « Série Noire » avec plus d’une vingtaine de romans – dont plusieurs ont été adaptés pour le cinéma ou la télévision – parmi lesquels : Y a pas de Bon Dieu ! (1950), La Bonne tisane (1955), Sans attendre Godot (1956), Les Loups dans la bergerie (1959), La Lune d’Omaha (1964), Le Boucher des Hurlus (1982), Au balcon d’Hiroshima (1985). L’œuvre de cet écrivain s’est enrichie en mai dernier de deux inédits (aux éditions Joseph K.) de première importance : Abîme et autres contes inédits, trois récits de jeunesse qui annoncent l’œuvre à venir, et Comme un écho errant, expérience douloureuse de l’amnésie dont fut victime l’auteur aux débuts des années 1970 et profonde réflexion sur la mémoire et l’histoire intime qui prendra la forme d’un roman. L’exposition est ainsi l’occasion d’enrichir la connaissance que nous avons d’un écrivain aux multiples facettes qui a consacré sa vie entière à l’écriture. Expositions Cette exposition bénéficie des archives inédites et abondantes du fils de l’écrivain, Laurent Meckert et des documents de la BILIPO. Jusqu’au 13 octobre Mardi au vendredi – 14h/18h Samedi – 10h/17 h Fermeture les dimanches, lundis et jours fériés. Entrée libre Production : Paris bibliothèques Commissaires : Catherine Chauchard, responsable de la BILIPO et Franck Lhomeau
MANUSCRIT DE ABÎME (1935). 1957. 1965 Ça ne vient jamais d’un coup la débine. Sans ça on pourrait se battre, on connaîtrait les prises par cœur, on apprendrait les parades dans des petits manuels à vingt ronds. Non, ce qu’il y a de terrible, c’est que c’est insidieux, ça vient petit à petit, en douce, comme une vache de tuberculose, on se croit encore bien portant, on crâne et puis on tombe en pourriture. Là, c’est pas le poumon, la vessie ou le pancréas qui est atteint, c’est le moral et tout le reste par contrecoup. Je ne saurais pas dire exactement comment cela a commencé, ça date probablement de bien loin, il y a fort longtemps qu’on m’a privé de la plus élémentaire confiance en moi. Sur les bancs de l’orphelinat d’abord, avec cette odieuse morale qui faisait de moi un petit saint dont tout le monde profitait. En apprentissage ensuite, puis dans de vastes bureaux Expositions LETTRE DE RAYMOND QUENEAU (1935). de comptabilité, au régiment, partout à se faire engueuler, amoindrir par des types dont je n’osais plus croire qu’ils ne me valaient pas. Cette chambre pouilleuse, c’est devenu rapidement pour moi autre chose qu’un abri, c’était mon dernier retranchement, mon refuge contre le monde qui voulait me bouffer. Extrait de Abîme et autres contes inédits, de Jean Meckert (éditions Joseph K., mai 2012) 17



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