Dossier Impression MARCHÉ LE PRINT CHERCHE LA SORTIE DE L’IMPASSE Depuis 2006, les ventes d’imprimantes reculent. Le ralentissement économique, les nouveaux usages et la démocratisation des terminaux mobiles génèrent un changement des modèles économiques. Les temps sont durs dans le print. Toutes technologies confondues, les ventes au premier semestre ont baissé de 10,8% en volume, passant de 1,9 à 1,7 million d’unités sur un an, et sont restées stables en valeur (+1%, à 1 milliard de dollars) par rapport à la même période de l’année précédente, à en croire le cabinet IDC. Et l’on s’attend à des indicateurs plus mauvais pour la fin 2012. Sur les six premiers mois de l’année, comparés au premier semestre 2011, le plongeon a davantage concerné les ventes de jet d’encre (-15%) et de matricielles (-15%) que de laser (-2%). Mise à part une bonne résistance des multifonction laser, en croissance de 13% sur les six premiers mois, la morosité apparaît générale. Globalement, le volume annuel d’achats d’imprimantes est ainsi passé de 5,3 millions à 4,4 millions entre 2006 et 2011. Cette atonie s’explique en premier lieu par une conjoncture économique au ralenti. Le marché de l’impression étant lié à l’activité des entreprises, la crise a un impact fort sur la demande. D’autre part, côté marketing, le discours des industriels sur la réduction du volume d’impression par souci d’économie et d’écologie (« imprimer moins et gagner plus ») – pour vendre des solutions Julie Dang Tran, directrice des produits impression chez HP France. 54 EDI n°24/Décembre 2012 - Janvier 2013 d’optimisation – a semble-t-il trouvé un écho favorable auprès des utilisateurs. Un secteur en pleine mutation « L’impression est un poste de coûts important dans les entreprises, analyse Julie Dang Tran, directrice des produits impression chez HP France. Touchées par la crise, celles-ci cherchent à imprimer en rationalisant leur utilisation des périphériques d’impression. Cela implique pour les fabricants de s’adapter en proposant des produits à la mesure de cette exigence d’économie, autour du TCO. » Conjointement à cette mutation, le secteur se trouve perturbé par l’usage croissant des smartphones et des tablettes qui rendent de moins en moins nécessaire, surtout chez les particuliers, l’impression de documents papier pour consulter et partager de l’information « éphémère ». Seuls échappent encore à ce bouleversement les documents critiques dans les process entreprises. « La consommation de papier a globalement diminué, admet Thierry Mesplé, chef de groupe marketing produit chez Brother. Mais les constructeurs élargissent leurs gammes afin de permettre la gestion d’autres types de supports d’information. Ainsi Brother s’est-il Le toner de la MFP MWX711 de Lexmark fond à des températures plus basses que l’ancienne gamme. Le processeur dual-core de 800 MHz lui confère une vitesse de 66ppm et de 4 secondes pour la sortie de la première page. Dès 2 809 € HT. Les entreprises cherchent à rationaliser l’impression « lancé dans la commercialisation de scanners afin de répondre à la demande d’une clientèle qui préfère numériser qu’imprimer. » Priorité à la maîtrise des flux d’informations Enfin, plus largement, la dématérialisation numérique fait son chemin et devient un phénomène en croissance pour les échanges professionnels et la rationalisation du back-office des entreprises, en matière d’administration des ventes, de factures, de fiches de paie, ou de documents RH. « Avec les nouveaux vecteurs de communication, le document transite d’un périphérique à un autre, sans forcément passer par la case « impression », décrit Emmanuel Henriet, directeur marketing et communication de Ricoh France. Jouant un rôle dans cette évolution, en numérisant et en distribuant le document, les plates-formes multifonction intelligentes se fondent dans les univers de la dématérialisation, de la mobilité et du cloud computing. » Bruno Gheude, GCC Printing Channel Solution chez Dell, observe pour sa part que « si les flux d’impression diminuent, ce n’est pas du tout le cas des documents échangés ». |