60 EDI n°23/Novembre 2012 Actus business RENCONTRE Best’Ware : Big Data et « social business » au menu Le grossiste et distributeur à valeur ajoutée Best’Ware, spécialisé dans le monde IBM et HP, a placé son Best’Event sous le double signe du Big Data et du « social business ». Une reconnaissance de plus pour deux concepts prometteurs. Changement de décor pour cette édition 2012 de Best’Event. Après Roland-Garros et le Pré Catelan, cette rencontre annuelle a traversé le périphérique pour s’installer à Saint-Denis, au cœur même de l’ancienne chocolaterie Menier. Réhabilité en centre de colloques et d’expositions, cet espace post-industriel illustre le passage symbolique de l’économie d’hier à l’économie numérique. Autre symbole : le cloud, invité-vedette des deux précédentes éditions, a partiellement cédé sa place au Big Data. « Cette évolution est logique, car le cloud a beaucoup mûri, estime Joël Pera, directeur général de Best’Ware. Nous ne sommes plus dans la phase de découverte, ni dans la recherche de business models. Et nous aussi, nous avons mûri. » Du coup, tout est à refaire, car si le cloud nécessite moins de pédagogie auprès des partenaires et des clients finaux, le Big Data, lui, reste encore très largement à expliquer. D’abord, pourquoi cette prise de conscience subite de l’importance des données ? « On nous parle de crise, mais pendant cette période, les données continuent à grossir, constate Joël Pera. Cette explosion des données, celle de leur volumétrie, implique la nécessité de comprendre et de maîtriser le Big Data. » Un point de vue que partage Olivier Gobessi, directeur du marketing. Pour lui, l’un des grands enjeux actuels concerne en particulier Joël Pera, directeur général de Best’Ware. le traitement des données « non structurées ». Pour illustrer leur propos (toujours ce souci de la pédagogie chez Best’Ware), ces deux responsables donnent l’exemple des réassorts chez Carrefour. En effet, les commandes sont en permanence indexées Réhabilité en centre de colloques et d’expositions, cet espace post-industriel illustre, pour la circonstance, le passage symbolique de l’économie d’hier à l’économie numérique. sur l’évolution des prévisions météo. Ainsi, la logistique et l’approvisionnement des produits achetés, puis revendus, sont optimisés presque en temps réel. Dans ce cas précis, l’aide à la décision, qui consiste à mieux gérer ses stocks et ses flux, devient une application concrète et fort utile du Big Data. Une application parmi d’autres, sans doute, mais précieuse en termes de temps et de productivité. Le « social business » va détrôner la messagerie électronique Comme toujours lors du Best’Event, une bonne partie de l’intérêt intellectuel, technique et commercial de cette journée a résidé dans les « ateliers », ces mini-séminaires où chacun peut picorer des bribes de connaissances. Exemple : l’atelier consacré au « social business », animé avec un enthousiasme communicatif par Patrice Villemagne, chef de marché chez Best’Ware. Sa justification du social business est limpide. « La connaissance de l’entreprise est volatile. À mesure que les salariés s’en vont, elle diminue. Il y a évaporation du savoir ». D’où la nécessité de marquer son empreinte en utilisant davantage, et à meilleur escient, les réseaux sociaux. Qu’en pensent les salariés eux-mêmes ? « La génération X est encore assez prudente à l’égard de cette pratique. Cependant, les choses bougent : il fallait jusqu’à maintenant entre huit et douze mois pour convaincre cette génération de l’utilité des réseaux sociaux. Désormais, ce délai se réduit. C’est bon signe. » Pour les protagonistes de la chaîne de valeur, des changements sont à prévoir. Lesquels, et à quel rythme ? Difficile à anticiper. Néanmoins, pronostique Patrice Villemagne, cette technique va pour partie supplanter la messagerie électronique. Et ce, grâce à sa très grande fluidité. « Le social business est à l’e-mail ce que l’ERP est à la comptabilité ». Rien que cela ! ● L’incertitude Best’Ware – et donc Best’Event – font partie des entités en cours d’acquisition par Tech Data. Vraisemblablement, cette manifestation n’aura donc plus lieu dans sa forme actuelle. Reste que l’ensemble de ce dispositif juridique et capitalistique est soumis à l’approbation des instances européennes, volontiers sourcilleuses quand il s’agit de prévenir une éventuelle distorsion de concurrence. Cela dit, Bruxelles donne presque toujours son feu vert aux fusions-acquisitions envisagées dans le monde IT. Cette fois encore ? |