80 EDI n°22/Octobre 2012 Avis d’expert Le cloud français pour PME est une réalité Le cloud français est l’un des plus sécurisés. Mieux encore, il répond à la première demande des PME lor squ’elles sollicitent un fournisseur de services : permettre à chacun de maîtriser ses données, en tout temps et où qu’elles soient, à un prix raisonnable. Explication. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2015, le cloud computing devrait représenter près de 2,5 milliards d’euros en France. Pourtant, les entreprises restent méfiantes. Si cette technique promet des économies d’argent et de temps substantielles, elle inquiète les sociétés françaises qui jugent, à plus de 65%, que la sécurité reste le frein majeur à son adoption. Conscient de cet enjeu, le gouvernement a donc annoncé une vaste initiative connue sous le nom de « cloud à la française ». Objectif : avoir sous la main un véritable porte-drapeau de notre savoir-faire en la matière, mais aussi répondre aux inquiétudes des utilisateurs. Surtout ceux qui voyaient déjà leurs données hébergées sur des sites localisés à l’étranger – donc hors de tout contrôle. De quoi effrayer les meilleures volontés. Pourtant, nos entreprises ont, depuis longtemps, pris les devants en termes d’informatique à la demande. Le cloud français sécurisé existe déjà. De nombreuses administrations et entreprises y ont recours pour externaliser leurs données et leurs applications. Malgré certains succès, le cloud évoque encore la méfiance, donc la réticence Pour convaincre la plus grande proportion possible d’interlocuteurs qu’il faut protéger les données nationales, et répondre aux attentes des utilisateurs, le gouvernement a progressivement mis en place un système de protection complet, destiné aux petites entreprises comme aux grandes. Reposant sur les normes internationales de gestion des données numériques, l’arsenal français a été volontairement renforcé par une grande variété de normes, d’agréments et de certifications en tout genre, et propres à équiper des secteurs très divers, quelles que soient leurs exigences. C’est le cas, par exemple, du secteur de la santé, dont les données, souvent très sensibles, doivent être traitées par un hébergeur dûment agréé par le ministère. Ces agréments, principalement destinés à protéger les informations émanant des organismes publics, sont aussi un gage de qualité pour des entreprises à la recherche Benoît Huard est directeur commercial chez Navaho, autrefois connu sous le nom de Risc Group IT Solutions (et filiale de STS Group). Les activités de Navaho comprennent les réseaux et les télécoms, l’hébergement et le cloud computing, la sauvegarde externalisée et la messagerie collaborative. À noter que Benoît Huard est également diplômé de Novancia Business School Paris – la grande école de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris – née de la fusion entre Advancia et Négocia, deux organismes dédiés à l’entrepreneuriat et au commerce. d’une sécurité maximale. Les bénéfices pour ces PME – car ce sont elles qui en ont le plus besoin – sont aussi stratégiques que fonctionnels. Le cloud français met enfin à leur portée des garanties d’accès et de protection. Du coup, elles peuvent compter sur un cloud « souverain », pour reprendre une expression à la mode. Mettre l’informatique hébergée au service de l’activité métier Bien comprise et intelligemment utilisée, l’informatique à la demande autorise en effet la direction idoine à se délester de l’ensemble de ses activités « périmétier » : stockage, serveurs éventuellement virtuels, réseaux privés étendus, téléphonie et messagerie. C’est important car trop souvent, la direction informatique est encore réduite à sa seule dimension technique. Pourtant, elle reste fondamentalement un « organe de direction ». Il ne faut jamais l’oublier. Le métier de l’entreprise ne fonctionne pas sans l’information numérique. Ce sont les directions informatiques qui ont su se servir du cloud pour l’externalisation de toutes les tâches périmétier, qui réussiront à remporter les défis de demain. Pour preuve : aucune croissance externe n’est correctement réalisée sans l’implication de la direction informatique. Elle garantit l’interopérabilité entre les systèmes, mais aussi la continuité de l’activité inhérente à chaque structure. Au final, l’écosystème du cloud continue de se construire. Il y a fort à parier que chaque type d’entreprise y trouvera son compte. À terme, ce segment deviendra un marché de valeur pour les entreprises qui souhaitent croître rapidement et rester compétitives. On reconnaîtra aux grandes entreprises et aux grands fournisseurs d’avoir montré la voie du cloud de demain. On saura gré aussi aux partenaires d’avoir su utiliser au mieux les atouts du cloud, dans un contexte national exigeant en termes de sécurité et de service. Et dans cette nouvelle donne, les PME françaises jouent déjà un rôle crucial. À elles d’amplifier le mouvement. ●