Apparus à la fin des années 2000, les picoprojecteurs sont un segment de marché naissant mais peu concurrentiel et qui représente une poche de croissance. Selon les estimations, il se vendra cette année en France quelque 20 000 unités, contre 10 000 en 2011. L’aspect gadget qui a entraîné une première vague d’adoption par des consommateurs curieux – ces fameux early adopters – a fait place à des caractéristiques techniques que recherchent les clients pour satisfaire leurs exigences en termes de performance. Ainsi, les nouveaux modèles parviennent à concilier la compacité et une luminosité satisfaisante, qui permettent leur usage quelles que soient l’ambiance ou les circonstances. Dans le détail, 52 EDI n°22/Octobre 2012 Dossier Affichage [Vidéoprojecteurs] PICOPROJECTEURS PETIT PAR LA TAILLE, GRAND PAR LA LARGEUR Le miniprojecteur MP410 de 3M embarque une puce DLP, un système de rétroéclairage LED à 300 lm et un module WiFi (en option). deux types de produits sont mis à disposition : les picoprojecteurs proprement dits, qui offrent une heure d’autonomie environ, affichent 100 lm de luminosité et embarquent de la mémoire ; les miniprojecteurs à LED ensuite, lesquels se distinguent des premiers par un branchement sur le secteur et par une puissance proche de celle des projecteurs d’entrée de gamme : 500 lm. Toujours pour mieux répondre aux demandes des utilisateurs en entreprise qui ont besoin d’un outil de présentation mobile pratique, de nouveaux appareils sont disponibles sous Android. Les réseaux de revendeurs, pour leur part, pourront tabler sur « des pico et des miniprojecteurs accessibles [respectivement] au prix moyen de 200 € HT et de 350 € HT, dont on espère tirer une marge aux alentours de 15% et 20% », décrit Olivier Ruiz, directeur vente et marketing du fabricant 3M. Les 2/3 de la demande concerneraient la seconde famille. ● 3D LE RELIEF ENTRE DANS UNE AUTRE DIMENSION Technologiquement mature, la 3D sur les moniteurs bureautiques reste un marché de niche, au développement freiné par la pénurie de logiciels dédiés. Le constat n’est pas le même pour les vidéoprojecteurs, avec lesquels les effets stéréoscopiques peuvent prendre tout leur sens puisque la surface de projection favorise l’immersion du spectateur dans le contenu diffusé. Dans le home cinema bien sûr, mais aussi dans le secteur des entreprises. Destinée à des présentations de design industriel ou d’architecture, la 3D pro est très répandue dans les domaines de l’automobile, de l’aéronautique ou de l’enseignement supérieur. « Toute la performance de ces solutions très haut de gamme repose sur les logiciels et les architectures matérielles, deux éléments que maîtriseront parfaitement les revendeurs-intégrateurs IT », décrit Éric Braux, country and sales director de Barco. « L’aspect élitiste de cette technologie est en train de disparaître, ajoute Boris Bachkine, chef produit chez Fujitsu. Le ticket d’entrée pour une solution globale de 3D pro est passé en deux ans de 200 000 à 50 000 euros. » D’autres produits tels que les « cubes » rétroprojetés de Barco, vendus à partir de 10 000 € l’unité, peuvent également favoriser de déploiement de la 3D, de par leur facilité d’implémentation. L’écran LCD autostéréoscopique relègue les lunettes 3D à la cave Reste à s’affranchir de la contrainte des lunettes pour que le procédé stéréoscopique représente un axe de croissance plus important dans le monde de l’affichage. La 3D sans lunettes devient d’ailleurs une réalité en ce qui concerne le digital signage. Basés sur un réseau lenticulaire scellé à la surface de la dalle, les écrans LCD autostéréoscopiques sont en pleine éclosion en Asie. Les choses pourraient s’accélérer car des chercheurs allemands ont mis au point la conversion des films 3D en films autostéréoscopiques, en temps réel. Dans le même temps, ce progrès dans le confort visuel, Constitués de microlentilles agissant comme des loupes, les écrans autostéréoscopiques d’Alioscopie génèrent jusqu’à huit points d’information pour restituer des images en relief sans l’inconfort des lunettes 3D. « l’amélioration de la qualité des images en relief sur grand écran de signalétique dynamique ouvre la voie à l’exploitation à grande échelle de la 3D », avance Larbi Amara, directeur de clientèle marché de l’affichage chez LG Electronics. Avec 28 faisceaux diffusés simultanément – contre 9, il y a peu –, plus besoin de chercher le bon angle de vision. Concrètement, plusieurs personnes, réparties sur un angle de 150 degrés, peuvent voir de bonnes images 3D. ● |