Dossier Affichage SUR L’AFFICHAGE Vaste, le marché de l’affichage ne se résume pas à des baisses de prix incessantes. Si les moniteurs ordinaires ne devraient pas connaître une forte croissance en volume ni en valeur cette année, d’autres segments renferment un potentiel de rentabilité pour les constructeurs comme pour les revendeurs IT qui les intégreront dans leur offre. Téléviseurs mis à part, 3,7 millions d’écrans ont été vendus cette année en France, dont 60% dans le B to B. Marché de renouvellement pour l’essentiel, l’affichage doit-il être considéré comme incontournable pour les revendeurs IT ? Répondre à cette question, c’est distinguer les catégories d’équipements. En ce qui concerne les moniteurs bureautiques – après l’explosion des ventes liée à la disparition progressive des écrans à tube cathodique et au renouvellement de technologie LCD, le volume semble se stabiliser. Désormais, le développement de ce secteur dépend de la montée en gamme des écrans plats susceptible de réaccélérer les commandes dans les entreprises et les administrations. Il faut pouvoir en effet démontrer sa capacité à innover en proposant des produits encore plus performants. Car, ici comme ailleurs, préserver de la valeur conditionne la survie des industriels et de l’écosystème. Les bonnes perspectives pointent leur nez puisque des géants comme Philips, Panasonic, Hitachi, Sony et même Samsung ou LG éprouvent moins de difficultés dans le corporate que dans le consumer electronics. Pour preuve, contrairement aux téléviseurs, ces fabricants continuent d’en contrôler la plus grande partie de la chaîne de production. Afin de ne pas voir ses bénéfices plombés par la chute des prix, Sharp, par exemple, a décidé de réorienter sa fabrication de dalles LCD vers le marché pro. Comme lui, la plupart des industriels du secteur investissent dans des business plus rentables que les simples moniteurs qui perdaient jusqu’à récemment 10% par an en moyenne, selon DisplaySearch. Les fabricants comptent sur des revendeurs compétents Pour éviter cette chute de leurs revenus, ils doivent se concentrer sur de l’affichage haut de gamme, de grande taille, pour des images de qualité optimisée, pour des marchés verticaux spécifiques ou des appareils offrant de nouveaux usages : affichage dynamique, fonctions tactiles ou 3D, vidéoprojecteurs et autres écrans interactifs. Dans ces domaines de l’affichage, les budgets alloués à la recherche et au développement sont d’ailleurs à la hauteur pour répondre aux attentes en termes d’innovations. Mais les fabricants qui cherchent à s’y tailler la meilleure place misent aussi sur des revendeurs capables d’apporter leur savoir-faire en matière de services, de conseil, d’installation et de formation. Voilà une opportunité qui déboucherait sur des rémunérations supplémentaires autour de solutions incrémentielles et de bons niveaux de marge, lesquels sont assez rares de nos jours dans la high-tech professionnelle. ● EDI n°22/Octobre 2012 41