Reportage NETGEAR, UNE GROSSE PME Invité surprise à la table des grands, Netgear affirme sa présence dans les dispositifs de stockage, les réseaux professionnels et le grand public.À la base de ce cocktail gagnant, une mécanique industrielle et commerciale bien huilée, indexée sur les besoins des petites structures. Rien n’est banal chez Netgear. Sa création, d’abord. Qui sait que cette société a été fondée par un Chinois, dont les parents avaient fui la révolution culturelle de Mao, et qui a émigré aux États-Unis pour tenter l’aventure américaine ? Autre exemple. A-t-on conscience que Netgear a été créée au sein de Bay Networks, puis délaissé par Nortel, éphémère propriétaire, qui a rendu sa liberté à la spin-off ? Cette erreur stratégique de Nortel, qui s’est payée ultérieurement 38 EDI n°22/Octobre 2012 L’entreprise californienne Netgear – ci-dessus le siège de San José – revendique une position de leader sur le stockage en réseau pour les entreprises. Quinze ans d’une irrésistible ascension 1996-1997 La société se constitue aux États-Unis, puis ouvre des bureaux en France. Elle n’est encore qu’une simple entité, fonctionnant de manière relativement autonome, au sein du groupe Bay Networks. 1999-2000 Netgear prend son indépendance à l’occasion de la cession de Bay Networks au groupe Nortel. 2003 Netgear entre en Bourse pour financer son développement. 2005 Dynamisées par les fonds levés sur le marché, les activités européennes de Netgear atteignent 200 millions de dollars. 2007 Tout un symbole : l’Europe, encore elle, passe le cap des 50% de chiffre d’affaires. 2010 « Année de la reprise ! », titre fièrement le groupe, dans sa lettre Netgear Connect de janvier. En pleine crise IT, l’entreprise connaît, sur le seul troisième trimestre, une croissance de 38% de son chiffre d’affaires. Elle revendique une position de « leader aux États-Unis et en Europe pour les produits réseau grand public, comme pour les commutateurs et le stockage en réseau pour les entreprises ». Et depuis le début de l’année… Le cabinet d’études Gartner – qui fait autorité dans la profession – classe Netgear comme « premier fournisseur mondial de systèmes de stockage NAS/Unifié par unités vendues en 2011 ». au prix fort, fut décisive dans son destin contrarié. Mais ce fut la chance historique de Netgear. De fait, dès que l’entreprise devient indépendante – au tournant des années 2000 –, le rythme de croisière brutalement s’accélère (lire la chronologie ci-contre). Ce qui n’était qu’une entité devient une pépite. Netgear vise encore aujourd’hui, le grand public, un domaine où le groupe est devenu incontournable, mais en conservant son atout marketing et commercial, acquis de haute lutte, dans le monde professionnel. Cette fertilisation croisée des compétences est inhérente à la culture Netgear. Apporter le meilleur rapport prix/performance « Notre expérience dans le grand public, avec les effets de simplification qu’elle représente, nous aide beaucoup pour aborder la partie professionnelle de notre activité. Du coup, le maître-mot chez nous, c’est la simplicité », résume parfaitement Frédéric Dubois, Laurent Masia, Product Line Manager Worldwide. Par Pierre-Antoine Merlin Country Manager France. « Pour nous, l’ambition n’est pas de fournir la performance pure, mais d’apporter le meilleur rapport prix/perfomance. » Un compromis qui débouche sur une certaine modestie. Laurent Masia, ce Français basé au siège de San José, qui occupe la fonction de Product Line Manager Worldwide, le reconnaît sans ambages. « Le métier de Netgear, c’est de démocratiser la technologie pour la mettre au service du client. Nous avons rarement apporté des idées nouvelles, mais nous savons comment les mettre à disposition, et toujours de façon abordable. » Cette simplicité dans le discours se retrouve au niveau du management des partenaires. « En France, nous disposons d’environ 6 500 revendeurs, étant entendu que sont considérés comme tels, ceux qui ont commandé du Netgear au moins une fois dans l’année », explique Susana Teixeira, Marketing manager France, avant de détailler la marche à suivre. « Il suffit pour cela |