Le besoin d’équipements de mobilité est en croissance constante dans les entreprises. Un appétit si grand que les managers et les cadres de grandes organisations se sont bousculés il y a un an et demi pour se doter, dès son lancement, d’une nouveauté technologique nommée iPad. À la suite du phénomène de « consumérisation » né du succès du modèle d’Apple auprès du grand public, les cartes ont été redistribuées dans l’univers de l’informatique BtoB avec l’apparition massive des tablettes tactiles aux côtés des appareils traditionnels de type notebooks. Selon Gartner, près de 50 millions de tablettes seront vendues en 2011 dans le monde, contre 390 millions de PC, dont 200 millions de portables (cf. graphique). L’institut d’études anticipe un triplement des dépenses pour ces terminaux tactiles, pour passer de 9,6 milliards en 2010 à 29,4 milliards de dollars. Dans les entreprises, la demande pour ces appareils ne ferait également que progresser. Plus d’un quart des ventes de tablettes y seront réalisées cette année, estime le cabinet d’études Deloitte. Première conséquence de cette montée en puissance de l’iPad et de ses concurrents, après avoir tiré le marché du PC en 2009 et atteint des sommets en 2010, avec 1,5 million d’unités écoulées en France selon GfK et IDC, le netbook voit son avenir s’assombrir. Concurrencé au niveau des fonctions, telles que le surf 30 EDI n°10/Été 2011 Dossier Mobilité [portables/tablettes] Estimation des ventes mondiales de terminaux en 2011 (en millions) LE MARCHÉ ANIMÉ DES TABLETTES FAIT BOUGER LA MOBILITÉ Le marché des outils de mobilité pour entreprises a pris une nouvelle dimension depuis la sortie de l’iPad d’Apple. Un nombre croissant de professionnels adopte la tablette tactile et les PC et notebooks représentent désormais moins de la moitié des ventes de terminaux informatiques. Il faut alors adapter les offres à ce phénomène. Source : Deloitte Touche Tohmatsu sur Internet ou l’échange d’e-mails, le « low cost » ne semble pas être en mesure d’éviter l’accélération du rythme de la chute de ses ventes. Autre effet du succès de l’iPad, les constructeurs ont été contraints de prendre le train en marche afin de proposer un catalogue approprié à la reprise des achats professionnels et au renouvellement des parcs IT des entreprises pour qui la fin de la crise a sonné celle du gel des investissements. Endossant seul la veste du pionnier, SteveJobs a un temps pu pavoiser, affirmant que les futures tablettes de la concurrence seraient condamnées à une « mort précoce ». Si Apple a bénéficié d’une fenêtre d’opportunités de plusieurs mois avant que de nouveaux venus ne lui emboîtent le pas, force est de constater que sa prédiction ne s’est pas encore réalisée et que l’effet d’entraînement a abouti à l’apparition d’un marché regroupant tous les fabricants, de HP à Samsung, en passant par HTC ou Motorola, et à l’ouverture de boutiques en ligne fournissant en grand nombre les applications pros (commerciales, travail collaboratif…) indispensables pour commercialiser ce genre de terminal. Les tablettes deviennent un marché de volume Avec une offre désormais diversifiée et la multiplication de campagnes marketing savamment orchestrées, de plus en plus d’entreprises franchissent le pas de l’implémentation des tablettes tactiles dans leur parc et leur infrastructure. Plusieurs raisons sont avancées : l’attractivité de leur caractère innovant et de leur look and feel, leur facilité d’usage et le nombre de leurs applications disponibles. Sans compter sur l’adaptation du produit au secteur professionnel, surtout au niveau de sa robustesse, de sa luminosité ou de son ergonomie pour une population d’utilisateurs nomades. Répondant ou non à un effet de mode, l’ensemble des constructeurs affichent désormais à leurs catalogues pros un mix produits comprenant tablettes et notebooks. Un marché en valeur aurait-il par conséquent la moindre chance de rebondir ? Rien n’est moins sûr car la diminution des prix des appareils |