26 EDI n°10/Été 2011 Actus business DATACENTRES 2011 L’énergie électrique à l’honneur Carton plein pour le premier salon européen dédié aux data centers. En vedette cette année, les techniques de régulation de l’énergie à l’intérieur des centres de données, mais aussi les opportunités commerciales qui se dégagent pour les VAR et les SSII. C’est un salon à forte connotation scientifique qui s’est tenu, les 5 et 6 mai dernier, à l’Acropolis de Nice (Alpes-Maritimes). Gros avantage pour l’observateur : les sujets évoqués valaient par leurs applications concrètes. Et il y en avait ! Ainsi les 550 participants, parmi lesquels figuraient 85 conférenciers, ont tous mis l’accent sur les préoccupations majeures du moment : répondre à la demande croissante d’énergie, de stockage et de sécurité. Ensuite, le faire sans épuiser les ressources indispensables que sont l’eau et l’électricité. Enfin, respecter l’environnement. Vaste programme ! Plus de croissance, moins de consommation « Il nous faut absolument découpler la croissance de nos entreprises et celle de la consommation d’énergie », martèle Aaron Davis, chief marketing officer de Schneider Electric, la maison mère d’APC. Poussant l’analyse un peu trop loin, mais dans le souci louable d’être bien compris, il ajoute : « Les centres de données seront un élément majeur de la prochaine étape de l’évolution humaine. » « Nous avons une approche très vaste de l’indirect », déclare François Eloy, vice-président de Colt Communication Services. Rien que cela ! Plus pragmatique, Robert Tozer, managing director d’Operational Intelligence, explique pour sa part qu’il faut optimiser les systèmes de refroidissement des salles en fonction des climats et des zones géographiques. Faute de pouvoir entrer dans le détail, on retiendra qu’à Paris, l’utilisation intensive de l’eau est recommandée. Dans les pays méditerranéens, Pour son édition 2011, le salon Datacentres a organisé sur la Côte d’Azur une série de rencontres et de sessions ayant vocation à anticiper les ressources techniques et commerciales liées à l’exploitation du cloud. on a intérêt à privilégier, autant que possible, l’usage de l’air, et à bien organiser son déplacement à l’intérieur des bâtiments. Aussi simple à énoncer que difficile à réaliser. Du grain à moudre pour l’indirect Les éléments constitutifs des data centers ont un inconvénient substantiel, ils sont délicats à mettre en œuvre. Ils ont un énorme atout, celui d’être potentiellement générateurs de très gosses marges. François Eloy, tout juste nommé vice-président exécutif de la nouvelle division Colt Communication Services (CCS), est en charge de la stratégie indirecte de Colt en Europe. Pour lui, le business est au rendez-vous. « Nous avons une approche très vaste de l’indirect. D’ores et déjà, nous revendons de la boucle locale, nous proposons de fournir la logistique du dernier kilomètre, et nous offrons également de la voix. » Du business en perspective pour les VAR et les SSII, donc. Mais pas pour tous les maillons de la chaîne de valeur : « Pour le moment, nous contournons l’étape des grossistes ». À l’arrivée, le groupe Broadview, organisateur du salon, se déclare extrêmement confiant dans la capacité de ces opérateurs que sont Colt, Hub télécom et autres Alcatel Lucent. « Les nouveaux usages de l’informatique changent la façon dont les services informatiques et télécoms sont consommés. Au-delà, ils ouvrent de nouveaux débouchés commerciaux. » Il ne faut jamais oublier, en effet, que l’usage du cloud ne se conçoit qu’appuyé sur des ressources informatiques de plus en plus gourmandes en énergie. Une évolution complexe, c’est évident. Mais lucrative. ● L’approvisionnement en électricité n’est pas menacé Dans les allées du salon, une méchante rumeur alimentait les conversations. Et si l’approvisionnement en électricité venait à manquer, comment les data centers continueraient-ils à fonctionner ? Au départ de cette affaire, un article de notre confrère Le Parisien indiquant qu’en Seine-Saint-Denis, terre d’élection des centres de données, les techniciens d’EDF ne parvenaient plus à suivre. Une assertion aussitôt démentie par tous les acteurs qui avaient fait le déplacement de Nice. Pour eux, les infrastructures existantes ne courent aucun risque. Tout comme les projets d’installation. Ce qui pourrait poser problème, en revanche, ce sont uniquement les constructions non prévues à ce jour, qui viendraient donc s’ajouter à ce qui est déjà réalisé ou envisagé. Plus de peur que de mal. |