6 EN COUVERTURE Pour la présidente de la région Poitou-Charentes, le moment est venu de passer à l’offensive. C’est à la Maison de la Chimie à Paris, dans le 7 e arrondissement, que Ségolène Royal a rassemblé samedi ses militants pour leur présenter sa contribution, tant attendue, en vue du congrès de Reims qui se déroulera du 14 au 16 novembre prochains. Avant elle, d’autres leaders socialistes se sont déjà prêtés à l’exercice au cours de la semaine dernière : d’abord Laurent Fabius, puis un trio de figures régionales constitué de Gérard Collomb, le sénateur-maire de Lyon, Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouchesdu-Rhône et Vincent Feltesse, le président de la Communauté urbaine de Bordeaux. Les présentations de Martine Aubry et de Jean-Luc Mélenchon ont également été très écoutées. Tous devaient être impatients de connaître le projet de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, qui appartient au cercle des favoris pour prendre la tête du PS. ORDRE DE BATAILLE Sa contribution intitulée « Combattre et proposer » – dont le volume a été limité à 97000 signes typographiques par les statuts du parti –, a été « alimentée par les 2 500 textes » envoyés par plus de 3000 militants coauteurs sur le site internet Congrès utile et serein, ainsi que par les comptes rendus de plus de 200 débats qui ont eu lieu dans toute la France, avait précisé Ségolène Royal sur sa page www.desirsdavenir.org. Une méthode qui n’est pas sans évoquer les Directsoir N°379/Lundi 30 juin 2008 SÉGOLÈNE ROYAL A LA CONQUÊTE DU PS A quelques mois du congrès de Reims qui désignera le nouveau premier secrétaire du PS, Ségolène Royal avance ses pions. Samedi, entourée de sa garde rapprochée, elle a présenté les grands axes de sa contribution aux militants du parti réunis à Paris. Une stratégie de conquête que l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle a choisi de mener tambour battant face à une concurrence chaque jour de plus en plus ouverte. fameux « débats participatifs » menés pendant la campagne électorale de 2007. « La méthode qui consiste à faire vivre le dialogue et la réflexion entre nous, à écrire ensemble notre projet, en associant toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, est la bonne méthode », expliquaient en mai dernier les 25 premiers secrétaires fédéraux signataires de sa contribution, dans un appel au rassemblement derrière Ségolène Royal. Un soutien local précieux pour la présidente de la région Poitou-Charentes qui pâtit de la défection des grosses fédérations du Nord-Pas-de-Calais et de Paris, acquises respectivement à Martine Aubry et Bertrand Delanoë. Outre le tissu militant socialiste en région, Ségolène Royal entend aussi mobiliser une garde rapprochée qui ressemble à peu de choses près à celle de la campagne présidentielle. Son équipe, composée de plus d’une vingtaine de personnes (Jean-Louis Bianco,Vincent Peillon, François Rebsamen, David Assouline, Najat Belkacem-Vallaud, Aurélie Filipetti, Gilles Savary, Jean-Jacques Queyranne…) était réunie près d’elle, sur l’estrade de la Maison de la Chimie. « Elle a une vraie équipe autour d’elle […] faite de gens de générations différentes, d’origines différentes », souligne Jean-Louis Bianco, qui précise que l’excandidate a en outre constitué un réseau d’experts pour la conseiller. Dès cette semaine, Ségolène Royal débattra de sa contribution dans toute la France auprès des militants et profitera du temps qui lui reste avant l’envoi des motions fin sep- |