6 EN COUVERTURE Défenseur, puis entraîneur et directeur technique, Raymond Domenech a été nommé sélectionneur des Bleus en 2004, après le départ de Roger Lemerre. RAYMOND DOMENECH « NI INQUIET, NI OPTIMISTE » Directsoir N°365/Mardi 10 juin 2008 Amateurs et spécialistes du ballon rond sont déçus de l’entrée en matière plus que timide de l’équipe de France, hier, dans l’Euro 2008. Le match nul (0-0) contre la Roumanie, et la démonstration des Pays-Bas, vainqueurs (3-0) de l’Italie, ont déjà entamé les chances françaises de se qualifier pour les quarts de finale. Mais fidèle à son caractère, Raymond Domenech s’est dit « ni inquiet, ni optimiste » avant les rencontres, vendredi face aux Oranje, et mardi contre la Squadra Azzurra. Il ne pourra pas toujours se cacher derrière la belle performance de son bloc défensif. Au lendemain du match nul inaugural contre la Roumanie dans cet Euro 2008, le sélectionneur tricolore Raymond Domenech n’a d’autre choix que de changer des choses dans son équipe de France. Parce que les deux matchs qui attendent ses joueurs, contre les Pays-Bas vendredi, et l’Italie mardi prochain, seront décisifs. Il faudra créer du jeu, ce qui a été difficile pour les Bleus hier, mais surtout marquer pour se qualifier en quarts de finale. L’impressionnante prestation des Oranje hier face à l’Italie ne laisse rien présager de bon. Domenech doit espérer que son leader d’attaque Thierry Henry, et dans une moindre mesure le capitaine Patrick Vieira soient de retour en fin de semaine pour ranimer un groupe sans solution hier. Comme à son habitude, le sélectionneur a protégé ses joueurs en déclarant qu’il « faudra être performant à la fin » et que « [l’on] aura largement le temps de s’inquiéter à la fin ». Mais ses qualités de dialecticien sontelles seulement ce que l’on attend d’un sélectionneur, lui qui cherche encore à remporter un trophée après quinze ans à la tête de l’équipe de France (espoirs et A) ? LYONNAIS DE CŒUR Une carrière débutée à la direction technique nationale en 1993, après quatre années comme entraîneur à Mulhouse puis à Lyon. La capitale des Gaules, où Raymond Domenech a signé sa première licence de joueur en 1960, huit ans après y être né. Défenseur, il devient le cauchemar des attaquants. « J’ai pris conscience que je pouvais faire peur et, oui, je m’en suis servi. Je ne mettais pas beaucoup de coups, mais je faisais des fautes spectaculaires », a-t-il confié dans La grande histoire de l’Olympique Lyonnais, parue en 2007. Détesté dans tous les stades de l’Hexagone, il est hué partout sauf à Gerland, l’antre de l’OL. Mais cela semble renforcer son caractère, lui qui n’hésite pas à dire en 1973 : « Pour moi, le foot, c’est la guerre ! » Les supporters marseillais ont tranché, Raymond Domenech devient « le boucher de Lyon ». CHAMPION DE FRANCE Après le Rhône, il part pour l’Alsace où il remporte un titre de champion avec Strasbourg en 1979, avant un second avec Bordeaux en 1984. Il en profite pour goûter huit fois aux joies de l’équipe de France. Un passage éclair par Paris qui ne laissera pas un grand souvenir au monde du ballon rond. La faute à l’environnement de la capitale, peu propice aux performances selon lui. « J’ai fait ce que font tous les joueurs qui arrivent : le touriste.Au bout de quelque temps, sur le terrain, ton énergie est aussi celle du touriste », déclare-t-il en 2006 à L’Equipe. PALMARÈS VIERGE A la fin de la saison 1992-1993, après avoir emmagasiné de l’expérience sur les bancs de Mulhouse et Lyon, Domenech opère un virage en intégrant la Direction technique nationale comme sélectionneur de l’équipe de France espoir. Le 21 août 1993, il dirige son premier match à la tête d’une équipe de France, avec déjà Zidane, Dugarry |