P.GELY/AGENCE BERNAND MARIE-NOËLLE ROBERT Directsoir N°280/Lundi 21 janvier 2008 14 CULTURE OPÉRETTE Splendeur et décadence Jérôme Savary présente sa dernière folie au Théâtre de Paris. Avec « Don Quichotte contre l’Ange bleu », il retrouve les scènes privées. Cotillons, rire et paillettes : Arielle Dombasle et la compagnie La boîte à rêve animent ce show drôle et brûlant. Daisy Belle (Arielle Dombasle) ensorcelle l’Homme de la Mancha dans Don Quichotte contre l’Ange bleu. Jérôme Savary, ex-directeur du Théâtre de Chaillot, puis de l’Opéra-Comique (2000-2007) entretient sa verve mordante et son univers loufoque. Don Quichotte contre l’Ange bleu, sa première création depuis son départ de l’Opéra-Comique, conserve l’esprit « magic circus » qui l’anime depuis des années. Dans une ambiance cabaret, le légendaire Don Quichotte (Joan Crosas) et le graveleux Sancho Pança (Frédéric Longbois) offrent un prétexte au rire et à la bonne humeur. Indigné par un panneau publicitaire racoleur souillant le paysage de la Manche, le chevalier part en croisade contre le Moulin-Rose et sa meneuse de revue : Daisy Belle (Arielle Dombasle). Star d’un cabaret miteux, tenu d’une main de fer par un Amel Brahim-Djelloul et Dietrich Henschel. TOP DES TOPS DR 1 Radiohead In Rainbows jkle directeur grivois (Jérôme Savary lui-même), la belle désarmera-t-elle Don Quichotte ? Délicieux melting-pot, cette fable épique et kitsch à souhait bouillonne d’ingéniosité. Clin d’œil à l’actualité et jeux de mots cocasses, french cancan et acrobaties, costumes et prouesses techniques pimentent ce show volontairement gaulois. Ici, tout se mélange. L’univers musical fourmille de rythmes tsiganes et de reprises dont on se délecte. Et pour marier les contraires, les versions électroniques font écho aux performances lyriques d’Arielle Dombasle. De Vélasquez à Dalí, références et traits d’esprit s’enchaînent, toujours tempérés d’un grotesque étudié. Don Quichotte contre l’Ange bleu, au Théâtre de Paris, 15, rue Blanche, Paris 9 e (01 48 74 25 37). OPÉRETTE Une « Véronique » ardente EXPO THÉÂTRE Les clairs-obscurs de Richard Davies Dessinateur et graveur gallois disparu en 1991, Richard Davies a laissé une œuvre importante comptant près de 170 estampes et monotypes. Jusqu’au 24 février, la Bibliothèque nationale de France expose une soixantaine d’entre elles. L’occasion de découvrir des scènes de rues, de bistros, de quais de gare, de bals ou de cirque dans une atmosphère oscillant entre ombre et lumière. A la fois tendre et ironique, Richard Davies évoquait, de manière poétique, l’immense solitude humaine. Richard Davies, graveur, jusqu’au 24 février, fermé le lundi. Entrée gratuite, site Richelieu-crypte, 58, rue de Richelieu, Paris 2 e (01 53 79 81 12). Pour sa première mise en scène, Fanny Ardant s’est « attaquée » à Véronique, opéra comique d’André Messager datant de 1898. Un choix pas si surprenant quand on connaît la passion de l’actrice pour Offenbach. Alors que cette intrigue amoureuse se déroulait initialement sous le règne de Louis-Philippe, Fanny Ardant et l’écrivain Benoît Duteurtre, adaptateur du livret, ont choisi de la transposer dans les années 1950. Véronique, du 21 au 31 janvier au Théâtre du Châtelet, Paris 1 er. www.chatelet-theatre.com 2 Amy Winehouse Back To Black Christophe Maé Mika Sheryfa Luna 3 4 5 Mon paradis Life In Cartoon Luna Motion jkle jkle jkle jkle Tableau d’honneur. Tandis que le tiercé de tête reste inchangé avec Radiohead à sa tête, deux bons élèves relèvent le palmarès des cinq meilleures ventes de la semaine. Tout d’abord Mika, dont l’indémodable Life In Cartoon Motion est en passe de fêter son premier anniversaire au Topalbums, et mention spéciale pour Sheryfa Luna qui, grâce à sa voix exquise, se glisse à la cinquième place. Source : Snep/Ifop RICHARD DAVIES/ADAGP En haut, De la maison au bord de la route. Ci-dessus, Tobie et l’ange. RICHARD DAVIES/ADAGP Portraits et humour noir Après quelques passages télévisés (Hypershow sur Canal+, Graine de star sur M6), Jérôme Commandeur s’installe au Palais des Glaces en solo, avec la complicité de Dany Boon à la mise en scène. Il propose une galerie de personnages (Gisèle, fonctionnaire révoltée, ou Penélope, Argentine dingue) mais aussi ses propres vacances à l’île d’Yeu, entre deux couples de « c… ». Jérôme Commandeur se fait discret. Palais des Glaces, du mardi au samedi à 20h. LIVRE Enfance sur les chemins de l’errance « Je me demandais dans le taxi si je n’étais pas trop habillée pour la soirée quand j’ai aperçu maman en train de fouiller dans une benne à ordures. » Avec cette première phrase, Jeannette Walls plante le décor de son étonnante autobiographie. Reconnue à New York pour ses talents de chroniqueuse mondaine, la journaliste a eu une enfance hors norme, très éloignée des paillettes et des fastes qu’elle connaît aujourd’hui. Elevée par un père brillant mais alcoolique et une mère fantasque, la fratrie Walls a connu la débrouille totale, la famine et la honte à l’école. Pourtant, l’auteur ne s’attarde pas sur les détails sordides, mais narre avec humour et tendresse l’incroyable aventure que furent ses premières années. Le château de verre, de Jeannette Walls, éd. Robert Laffont, 20 € . DR DR Jeannette Walls. J. TAYLOR |