ALEX MAJOLI DR Directsoir N°270/Lundi 7 janvier 2008 14 CULTURE EXPOSITION « Jump » de stars A l’occasion du 60 e anniversaire du Festival de Cannes, les stars se sont prêtées au jeu du photographe Alex Majoli, de l’agence Magnum Photos. Près de 120 personnalités du cinéma ont osé le grand saut. Un moment immortalisé par l’exposition One Jump. Cécile de France et Jamel Debbouze « jumpent » sous l’objectif d’Alex Majoli. « Lorsque quelqu’un « jumpe » devant vous, déclarait le photographe Philip Halsman, son attention est essentiellement concentrée sur son saut. C’est alors que tombent les masques. » Les stars seraient-elles naturelles en plein vol ? S’inspirant du travail de son aîné – pionnier de ce genre photographique – et de son œuvre Jumpology, Alex Majoli a su convaincre réalisateurs et acteurs de « décoller » le temps d’un cliché. PedroAlmodóvar, Cécile de France, Marianne Faithfull, Quentin Tarantino, Gérard Depardieu, Wong Kar-wai… se sont vu pousser des ailes comme ce fut le cas pour Marylin Monroe, Richard Nixon ou Salvador Dalí dans les années 1960, devant l’objectif de Philip Othello de William Shakespeare, à La Criée (Marseille). TOP DES TOPS F. BERTHON Christophe Maé 1 Mon paradis jkle Halsman. Révélant des postures aussi drôles qu’originales, parfois de guingois ou tout à fait à l’aise, version petits rats de l’opéra ou complètement déjantées, le monde du cinéma international « jumpe ». Et c’est sans le savoir qu’Al Gore, ancien candidat à la présidence des Etats-Unis en 2000 et réalisateur du documentaire aux deux oscars Une vérité qui dérange, a donné son nom à cette exposition. En effet, contacté par Alex Majoli, il accepte en disant : « I will do it, but… only one jump ! » Au final, 55 photographies figent les sauts des stars à la Pinacothèque de Paris. One Jump, jusqu’au 10 février, à la Pinacothèque de Paris, 28, place de la Madeleine, Paris 8 e (01 42 68 02 01). THÉÂTRE EXPOSITION THÉÂTRE L’art arabe contemporain, une modernité plurielle ■ Pour fêter ses 20 ans, l’Institut du monde arabe puise dans ses collections pour dresser un panorama de l’art contemporain arabe. Au travers de cent vingt œuvres de quatre-vingts artistes originaires d’une quinzaine de pays arabes (la Ligue arabe en compte vingt-deux), l’exposition dresse une vue d’ensemble de la production contemporaine arabe. Certains de ces artistes ayant étudié – et parfois s’étant installés – en Europe ou aux Etats-Unis, mêlent cultures orientale et occidentale. Ces démarches, souvent individuelles, enrichissent, jusqu’à bouleverser, l’art arabe, dont la richesse originelle puise dans l’histoire et les cultures d’un Orient complexe (variétés linguistiques, religieuses, géographiques, politiques, sociales). Une réalité à laquelle l’art offre une grille de lecture de l’évolution vers la modernité. Modernité plurielle, art arabe contemporain, jusqu’au 9 mars 2008, à l’Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5 e (01 40 51 38 38–www.imarabe.org). « Othello » : la jalousie poison de l’âme ■ Othello de Shakespeare fait escale à La Criée. Gilles Bouillon, directeur du centre dramatique de Tours, met en scène avec passion Othello, le soldat maure fier et jaloux, Lago, l’humilié à la vengeance sournoise (Christophe Brault) et Desdemone, la douceur incarnée. Entre innocence et suspicion, les doutes ouvrent des blessures insondables. Trahison, mort et folie mèneront chacun à sa perte, sacrifiant l’amour sur l’autel de la haine et de la jalousie. Othello, du 8 au 12 janvier au Théâtre national de Marseille, La Criée, 30, quai Rive-Neuve, Marseille 7 e (0491547054). 2 Amy Winehouse Back to Black Beyrouth, Méditerranée (1976). Florent Pagny Johnny James Blunt 3 4 5 Pagny chante Brel Hallyday All The Lost Souls Le cœur d’un homme jkle jkle jkle jkle L’année Maé. Si 2007 a sans nul doute été l’année de Christophe Maé, 2008 semble à nouveau placée sous le signe du succès pour le jeune interprète. Après avoir passé les fêtes au sommet des meilleures ventes d’albums, allant jusqu’à devancer notre Johnny national, il intégrera ce mois-ci la troupe des Enfoirés 2008, avant de reprendre sa tournée solo. Légende : (e) nouvelle entrée - Source : Snep/Ifop SALIBA DOUAIMY Fanny Rudelle et David Ayala dans Jean la chance. Jean le débonnaire ■ Face à un monde impitoyable, Jean, naïf paysan, finit par tout perdre par générosité. Pièce inachevée découverte il y a une dizaine d’années dans les archives du Berliner Ensemble, la pièce Jean la chance, de Bertolt Brecht, est une réflexion sur la bonté et l’innocence d’un individu. Jean la chance, jusqu’au 3 février, Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez, 1, rue Simon-Dereure, Ivry (01 43 90 11 11). LIVRE Un humour « so british » ■ Attention, O.L.N.I. en vue. Comprenez objet littéraire non identifié. Swap est en effet un roman inclassable et atypique. Anthony Moore, psychologue à la ville, réussit à jongler entre humour corrosif et thriller. Swap raconte l’histoire d’un homme, Harvey, qui dans son enfance fit un geste toujours regretté depuis : il échangea son Superman numéro un contre un bout de plastique. Mais les temps ont bien changé, et Harvey, propriétaire d’un magasin de BD, est prêt à tout pour récupérer son Graal et devenir riche… Vraiment tout ? Les personnages de Swap, caricaturaux, sont délicieux, une surprise sans cesse renouvelée. On avait croisé ce genre de quidam, incarnation ubuesque de l’humour à l’anglaise, dans les comédies britanniques à succès ; Moore les dépeint ici avec maestria. Swap, d’Antony Moore, éd. Liana Levi. DR MARC GINOT |