De ligne en ligne n°29 avr à sep 2019
De ligne en ligne n°29 avr à sep 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°29 de avr à sep 2019

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Bibliothèque publique d'information

  • Format : (210 x 240) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 8,9 Mo

  • Dans ce numéro : des villes en mouvement.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 16 - 17  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
16 17
dossier  : des villes en mouvement 16 Ravalements de façades à Mexico transformer leur image et à leurs habitants d’en être fiers. Les projets, limités à une année, consistent autant en ravalements de façades qu’en assainissement ou en création d’équipements publics. Les initiatives locales forment les bases solides pour repenser la manière de vivre la planète. Elles illustrent la relation entre l’individu et l’environnement et permettent d’évoquer une écologie de l’habiter. De nombreux précurseurs, tels que Patrick Geddes (1854-1932) ou Lewis Mumford (1895-1990), se sont inspirés de la biologie du vivant pour organiser les territoires, mettant en avant la citoyenneté active, en accordant plus de liberté aux usagers et aux initiatives individuelles, en tenant compte de l’environnement. Révolution numérique et capital de solidarité Les initiatives citoyennes défendent le principe du « faire sans modèle »  : elles sont souvent isolées mais connaissent un nouvel avenir avec les applications numériques qui permettent une mise en réseau afin de partager et de mettre en commun. « Décloisonnons la ville », exposition de la Cité de l’architecture et du patrimoine organisée en janvier 2019, illustre cette interconnexion de tous les projets collaboratifs qui ont pour objectif de « faire ensemble ». Anne Durand Les PCMB de Mexico s’inscrivent dans les quartiers les plus pauvres de la capitale, ceux qui sont en marge d’une société qui produit et qui se développe. Sans capital économique, les quartiers sont totalement écartés des transformations et des logiques qui pourraient rendre leur environnement attractif. Les habitants ont regroupé leurs compétences et leurs savoir-faire pour mettre en forme un projet qui réponde à leurs attentes. Face au capital économique, nous pourrions nommer cette entraide, cette richesse humaine, le « capital de solidarité », un capital à haute valeur ajoutée, qui permettrait d’atténuer les inégalités, en partant du principe que rassembler des fragilités fabrique une nouvelle force. Les initiatives locales forment une des bases essentielles pour que la mutabilité puisse exister, car elle n’est pas la capacité de la ville à s’adapter à un changement mais la capacité de la ville à fabriquer le changement. La ville qui se transforme est une ville qui vit, qui attire, qui repousse, qui crée. La mutabilité est ce mouvement préparé — au sens d’esquissé — du passage d’un état à un autre. Son maîtremot pourrait être l’impermanence. Elle exprime alors la vitalité, l’envie de faire face et de s’adapter. Anne Durand, urbaniste Les Grands Voisins, Paris Guilhem Vellut pour FlickR, CC 2.0
DES ENFANTS DANS LA VILLE À hauteur d’enfant, la ville peut être effrayante et la compréhension des risques complexe, dans un espace public saturé de déplacements motorisés, bruyant, pollué et dangereux pour les piétons. Entre parcours sécurisés et espaces dédiés, comment la ville s’adapte-t-elle aux perceptions des plus jeunes ? Sécuriser les déplacements Les enfants expérimentent la ville et accèdent à l’autonomie progressivement, par la répétition d’un trajet qui a pour étapes des lieux familiers  : la maison, l’école, l’aire de jeu, le conservatoire… et toujours accompagnés. Ce parcours est jalonné de feux rouges, de panneaux d’interdiction, et d’autres dispositifs destinés à réguler l’espace public et à faciliter la surveillance des parents. La sécurité est souvent le seul besoin de l’enfant pris en compte dans les projets d’aménagements urbains. Une aire de jeux colorée, en retrait de la rue, certifiée aux normes en vigueur, rassurera les parents et masquera efficacement le peu de cas que l’on fait de l’enfant dans le reste de la ville. En effet, cette ville, que le sociologue Marc Breviglieri nomme la « ville garantie », s’oppose à la nature des plus jeunes. L’enfant interfère avec son environnement par le jeu et les sens. C’est ainsi qu’il se l’approprie et qu’il se construit. Une bande de pavés devient un pont suspendu au-dessus d’un océan de lave, une grille de métro, l’antre d’un dragon maléfique et la poubelle abandonnée une formidable cachette. Proposer uniquement des usages rationnels de l’espace public à un enfant complexifie son processus d’appropriation et de compréhension de la ville. De plus, cela revient à brider sa créativité et sa curiosité et à entraver son développement. Construire la ville du point de vue de l’enfant Dès les années quarante, l’architecte américain Louis Kahn, inquiet de l’importance que prenait la circulation automobile, a placé l’enfant au cœur de ses projets. Pour lui, la rue est un lieu d’apprentissage de l’espace social et l’enfant un habitant de l’espace urbain, actif et exigeant. Louis Khan a donc cessé d’aménager les espaces dédiés à un usage unique et les a conçus pour permettre la polyvalence et favoriser les relations entre usagers. L’architecte français Émile Aillaud a quant à lui réalisé dans les années soixante le vaste habitat social La Grande Borne à Grigny. Aujourd’hui tristement célèbre pour ses violences urbaines, ce projet utopique devait être la cité des enfants avec ses nombreux espaces ludiques, ses refuges propices à l’isolement et à la recherche de soi, ses façades colorées. Les appartements dominant les espaces de plein-air, les parents pouvaient surveiller leur progéniture à distance. Plus près de nous, les réflexions sur la ville durable et écologique tendent à remettre de l’humanité dans les relations urbaines. La piétonisation, la végétalisation de la ville et la création de jardins partagés créent de nouveaux espaces dans lesquels échanges et découvertes sont favorisés. Ils sont devenus des terrains de jeux pour les enfants  : sans usages parfaitement définis, ils sont ouverts à la spontanéité et à l’imprévu. Fabienne Charraire, Bpi Freestocks-photos pour Pixabay 17 suite du dossier dossier  : des villes en mouvement



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :