sommaire édito page 3 vous avez la parole Des jeux sur un plateau page 4 rétrospective Les frères Maysles, la musique en « direct » entretien avec Gilles Mouëllic page 6 au Centre La préhistoire, une esthétique du temps entretien avec Rémi Labrusse page 8 page 12 page 26 page 32 page 34 page 35 lire, écouter, voir Entendre les langues, en chanter les sens dossier : des villes en mouvement La mutabilité urbaine, une attitude pour transformer les villes, par Anne Durand Des enfants dans la ville Des villes masculines, entretien avec Yves Raibaud L’étalement urbain, un héritage en mutation, par Sylvaine Glaizol Des abeilles à Motor City Les œuvres cachées de Paris venez ! Cultiver les sciences sociales Audiences radio : nouvelles pratiques, nouvelles mesures Penser sous toutes ses formes « La force émancipatrice des histoires » ligne d’horizon « La notion de valeur est un construit social » en bref votre accueil La Bpi vous prête des livres… numériques ! Histoire de temps Les cycles de conférences et tables rondes de la Bpi s’attachent à fournir des grilles de lecture pour mieux décrypter les phénomènes qui traversent et bouleversent la société contemporaine. Le nouveau cycle consacré au phénomène urbain qui débute au mois d’avril, intitulé « Les Formes de la ville », ne fait pas exception. « La forme d’une ville/change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel » écrivait déjà Baudelaire. C’est bien d’impermanence, de métamorphoses et de ruptures qu’il sera question. Au temps linéaire du progrès continu conduisant du passé au présent et du présent à un avenir prévisible se substitue le règne de l’incertitude et de l’immédiateté. Comme l’explique l’urbaniste Anne Durand, cette temporalité rend au présent toute sa vertu : celle du temps qui accueille le changement et est le lieu de déploiement de son énergie motrice. Faire le pari du présent comme lieu du changement, ce n’est pas refuser de se projeter – il s’agit bien de construire et non pas de se complaire dans le provisoire – ni renoncer à s’appuyer sur le passé. Il en est de même pour la création littéraire ou artistique. La traduction d’œuvres littéraires datant de plusieurs siècles comme Don Quichotte nécessite de faire entendre une langue que des strates linguistiques ont recouverte en ayant recours, par exemple, à des termes datant du XVII e siècle mais toujours en usage. L’art contemporain lui-même s’inscrit dans un temps long, celui d’une histoire de l’art qui remonte aussi loin que la préhistoire. Ainsi le temps long peut-il être au cœur d’un projet artistique pourtant ancré dans le présent le plus contemporain. De même, l’inscription du conte dans une tradition orale millénaire est-elle indissociable de la mise en voix par le conteur et de la circulation de cette parole entre des individus reliés dans le présent d’un rapport humain. Car si le présent est le temps du changement, c’est aussi celui du surgissement de la parole. Quoi de mieux que la culture pour susciter l’échange, et resserrer les liens de la communauté humaine, ici et maintenant. Belle utopie, histoire de temps. Christine Carrier Directrice de la Bibliothèque publique d’information |