80 DOSSIER Le temps de faire des crêpes Le jour de la Chandeleur - et tous les autres - faites des crêpes ! Ajouté au plaisir de les confectionner, celui de les savourer reste entier. À vos poêles ! La crêpe nous ramène à notre enfance. Au chocolat, à la confiture ou simplement sucrée, elle régalait nos papilles pendant les goûters. Devenus adultes, c’est tout un savoir-faire que nous transmettons à nos enfants. Un riche passé Que serait la crêpe sans la Bretagne ? Rien, probablement. Associée depuis toujours à sa terre natale, la crêpe, telle qu’on la connaît aujourd’hui, n’existe finalement que depuis un peu plus d’un siècle. Pourtant, ses origines remontent à l’Antiquité romaine : les Romains avaient l’habitude de manger des crêpes pendant les Lupercales, fête de la Fécondité qui saluait le retour du printemps et la promesse de la moisson La pâte à crêpes future. À l’époque, elle est signe de renaissance et de promesses, véritable protection contre la misère. Elle apporte fortune, bonheur, à condition d’en conserver la dernière toute l’année sur le haut de l’armoire de la chambre du maître, avec à l’intérieur une pièce d’or qui devait être offerte au premier pauvre rencontré. Tiens, tiens, une vague impression de déjà entendu... Ronde et dorée, elle évoque également le soleil dont le retour était tant attendu par les peuples du Nord, tels les Celtes. Pour eux, la crêpe symbolise la roue solaire et le don aux divinités, une croyance à l’origine de la Chandeleur. Aujourd’hui, la crêpe se prête à différentes appellations, selon les régions, leur épaisseur, leurs ingrédients. Tantimolles en Champagne, elles Pour 24 crêpes fines Préparation : 10 mn Repos : 1h 40 cl de lait demi-écrémé 250 g de farine fluide (farine de blé noir pour les crêpes au sarrasin) 2c. à soupe de sucre 3 œufs moyens 10 cl d'eau ou de cidre 1/2c. à café de sel fin 2c. à soupe d'huile (ou de beurre fondu) pour la pâte et la cuisson. Dans un saladier, versez la farine, le sel et le sucre. Faites une fontaine et cassez-y les œufs. Mélangez en ajoutant le lait, l'eau ou le cidre. Laissez reposer cette pâte 1h. Faites cuire les crêpes dans une poêle huilée bien chaude. Pour bien réussir la cuisson, choisissez une crêpière à fond épais et très plat et ne mettez pas trop de pâte. deviennent « vautes » dans les Ardennes, « roussettes » en pays d’Anjou ou encore « crupets » en Gascogne. Devenue fleuron de la gastronomie bretonne, elle s’est découvert tout au long des siècles une nation de fins connaisseurs et de fins gourmets et se conjugue à toutes les saveurs. Quelles crêpes ? On distingue deux types de crêpes : les crêpes dites de blé noir ou « galettes » préparées avec de la farine de sarrasin, et les crêpes de froment faites avec de la farine blanche. Qu’elle soit aux châtaignes, à la banane, au chocolat ou à la confiture, aux endives ou au saumon, qu’elle soit orientale, vietnamienne, antillaise, norvégienne ou même nature, la galette ou la crêpe se doit d’être aussi fine que possible. La crêpe salée ou galette : Elle accepte toutes les préparations et sort rarement sans sauce. La crêpe sucrée : C’est la plus « nature » et la plus commune mais aussi certainement une des meilleures puisque rien ne masque le goût authentique de la pâte à crêpe. La crêpe Suzette : elle est parfumée à l’orange et flambée au curaçao. La crêpe dentelle : Petit biscuit roulé fabriqué à partir d’une pâte à crêpe caractérisée par l’absence d’œufs et une quantité importante de beurre, séchée au four. La crêpe au froment : Plus ou moins sucrée, étalée dans une poêle à frire, souvent sautée et cuite d’un seul côté. Spécialité de la Chandeleur. La crêpe de sarrasin : Nom donné aux grandes crêpes réalisées dans la cheminée avec 100% de blé noir, très fines et consommées avec les doigts, croustillantes et cassante. Les crêpes constituent une source inépuisable de recettes toutes plus délicieuses les unes que les autres. Peu chères, faciles à réaliser, elles peuvent varier à l’infini au gré de son imagination et de ses envies. Elles trouvent leur place à tout moment du repas : tour à tour entrées consistantes, avec champignons, jambon et fromage, servies avec une salade, puis plats de résistance avec œufs, poisson ou fruits de mer, viande et légumes, ou encore excellents desserts, fourrées à la confiture, à la crème glacée ou flambées au rhum. Elles se prêtent également volontiers aux alcools tels rhum, Grand Marnier, kirsch ou fleur d’oranger. Seule mission à leur actif : satisfaire le palais de tout un chacun en toutes occasions. |