Que sont-ils devenus ? Lorin Voutat En 2002, Lorin Voutat est un connaisseur du monde de l’entreprise : il a participé à l’ouverture de la première succursale de Sanofi au Vietnam, travaillé plusieurs années dans une agence de communication et s’est finalemement associé, avant de se séparé, dans un projet de start-up. Il est en attente de la bonne oportunité quand l’un de ses amis lui parle de son filleul Marco Ricca et de ses deux copains, Cédric Renouard et Martin Vuagnoux qui viennent de passer leur matu mais qui sont surtout des hackers à la réputation bien établie. Ils ont un projet de société auquel Lorin Voutat décide de s’associer. Quand on lui demande ce qui l’a poussé à lier son destin à celui de jeunes de moins de 20 ans, il répond, le plus naturellement du monde : « Techniquement je n’avais pas de compétences. Je comprenais simplement la très forte plus-value du produit. Ils sortaient du collège mais on voyait qu’ils étaient plus que talentueux. D’ailleurs le risque n’était que de 6 mois, ce n’était donc pas grave. A l’époque j’avais des économies de côté, suffisament de temps. Au pire je n’aurais perdu que 6 mois. » Ilion est né de l’union de l’innovation technologique et de l’expérience entrepreneuriale. 54 Créateurs No 7 L’odyssée d’ilion Aucune muraille informatique ne résiste La société fait de l’audit de sécurité informatique. Elle ne vend ni solution ou matériel de protection ni n’implémente les recommandations faites aux grands groupes qui la consultent. Elle garde ainsi une indépendance totale qui crédibilise son travail de sensibilisation à la gestion du risque des systèmes d’informations. Le cheval de bataille d’ilion est le test d’intrusion qui permet de déceler les failles des systèmes de sécurité informatiques et d’évaluer le niveau de risque. A partir d’une simple adresse Internet, l’équipe de spécialistes d’ilion simule une attaque de hackers telle que pourrait la subir chaque entreprise. A ce jour, le team d’ilion peut se prévaloir d’un taux de réussite proche de 100%, aucun dispositif ne leur ayant jamais résisté. Cet incroyable pourcentage lui a permis d’acquérir plus d’une centaine de clients en Suisse ou à l’international, dans les « Ilion est né de l’union de l’innovation technologique et de l’expérience entrepreneuriale » Lorsque qu’un quadragénaire gestionnaire d’entreprise rencontre trois génies de l’informatique qui viennent de passer leur maturité, cela donne ilion Security SA leader mondial du test d’intrusion, cheval de Troie des grandes entreprises pour étrenner leur système de sécurité informatique. domaines bancaires, financiers, médicaux ou pharmaceutiques, jusqu’aux gouvernements. Genilem, qui a soutenu entre 2004 et 2007 la jeune entreprise, a facilité certains contacts commerciaux comme en témoigne Lorin Voutat : « Je cherchais à approcher un potentiel client que je n’arrivais pas à joindre. Comme il appartenait à sa galaxie, j’ai appelé de la part de Genilem. La personne m’a répondu en me disant que puisque je téléphonais sur la recommandation de Genilem il était obligé de me parler. Il l’a dit sous forme de boutade mais ça m’a permis de mesurer l’étendu et la qualité du réseau de Genilem. » Une bonne stratégie, une croissance continue et les succès enregistrés n’ont pas manqué d’intéresser Lexsi, le premier groupe français de sécurité informatique, qui a finalement racheté ilion en avril 2008 avant d’être lui-même racheté par un Argos Soditic, un grand fonds d’investissement fin septembre. De nouveaux projets : IRIS et ADEYA Cette réussite a poussé le trio à se lancer dans de nouvelles aventures en fondant deux nouvelles structures totalement indépendantes. La première Iris SA (Internet Risk Insurances Solutions) offre aux PME le risque zéro sur Internet, mais surtout, leur simplifie grandement leur gestion informatique tout en réduisant drastiquement les coûts. Lors de l’achat d’un firewall, personne ne peut garantir l’absence de risques, IRIS le garantit grâce à une assurance qui couvre le risque résiduel. Lorin Voutat, l’explique : « Nous voulons être les premiers à offrir un Internet pur, totalement dépollué de tout ce qui pourrit la vie des utilisateurs. Nous avons développé un moteur de corrélation des risques qui nous permet d’être préventif plutôt que curatif. Un boîtier analyse les risques et lorsqu’un événement anormal se passe, une alarme se déclenche. Si malgré tout une intrusion devait avoir lieu et provoquer des dégâts, une assurance prendrait en charge les pertes occasionnées. » L’autre projet, Adeya SA, est aussi une première mondiale. Il s’agit d’une solution logicielle développée « in house » pour l’échange des données vocales. Elle garantit la totale sécurité des conversations avec un mobil et très prochainement la sécurisation des mails et des sms pour les Blackberry. Nul doute que ces deux dernières entreprises rencontreront le succès de leur illustre prédécesseur. Frédéric Vormus |