En face GetMoreTV Laurent Potesta « Serial entrepreneur », Laurent Potesta a déjà, malgré son jeune âge, fondé plusieurs sociétés. Sa dernière création GetMoreTV est une plateforme Internet qui propose des services de programmation pour des enregistreurs numériques ou pour des médias center PC. Fiche technique Création de l’entreprise 2006-07:• Développement de la première version de GetMoreTV, lancement en beta privée fermée en France 2008:• Développement de la version 2 de GetMoreTV.com• Mise en place de plusieurs partenariats auprès d’acteurs dans le domaine de la télévision numérique• Développement d’un partenariat avec un fabricant d’enregistreur numérique européen 2009:• Lancement de GetMoreTV.com en France & Suisse romande (plug-in MediaCenter sur Microsoft Vista)• Lancement du premier enregistreur numérique compatible GetMoreTV Statut:• Sàrl Objectifs : Le site Internet GetMoreTV permet de programmer à distance son enregistreur numérique ou son PC équipé d’un tuner TV. Le choix des enregistrements à effectuer se fait automatiquement en fonction de ses abonnements à des thèmes de programmation. Ces thèmes sont créés et gérés par les membres de la communauté publique GetMoreTV ou par un cercle privé d’amis. Caractéristiques : – 2 Fondateurs (Laurent Potesta, Florian Steffen) – Autofinancement 52 Créateurs No 7 Roland Grunder : Que pensez-vous du financement des jeunes entrepreneurs et comment avez-vous réalisé celui de votre entreprise ? Laurent Potesta : Pour la première société, nous avons fait une levée de fonds avec des investisseurs. Nous avons pris le chemin traditionnel : développement d’un prototype produit, recherche de clients puis d’investisseurs. Une année, une année et demie a été consacré à ce tour de table. Sur la deuxième et troisième, j’ai choisi le chemin de l’autofinancement. C’est un chemin difficile mais plus intéressant. J’en ai tiré une conclusion. Il faut essayer de couvrir ses besoins par du conseil, des revenus annexes, si possible dans son secteur. Mon activité de consulting m’a permis de dégager des revenus pour mon activité d’entrepreneur et d’augmenter mon réseau. Je suis devenu ainsi mon propre investisseur. Ce n’est pas optimum car l’énergie que je passe à faire du consulting, je ne le passe pas sur mon projet. C’est pourtant le meilleur moyen que j’ai trouvé pour démarrer. Par rapport à l’offre du Québec, l’offre Suisse est très pauvre. Quand on va y voir les centres locaux de développement québécois (financement public), on s’entend dire : « J’ai un budget annuel de trois millions de dollars à investir sur 5 ou 6 sociétés en early-stage qui viendraient dans mon parc d’activité. » Connaissant bien l’environnement suisse, j’ai été très impressionné par eux. Ici, avant de trouver un financement pour la phase de démarrage, il faut avoir signé un contrat avec de grands groupes. C’est complètement illogique ! Si vous êtes à ce stade-là, c’est que votre société a déjà au minimum 2 ou 3 années d’existence. On ne répond donc pas à la question du financement des premières années. Plus que des investisseurs, il faut donc rechercher des clients ! R.G. : Quelle est la principale difficulté de votre marché ? L.P. : Le manque d’acteurs dans le domaine multimédia en Romandie. Peu d’acteurs dit peu de débouchés locaux. En France, si vous développez votre société, il y sera plus simple de trouver un chemin d’accès à des groupes comme TF1 ou M6 sans avoir besoin d’investisseurs internationaux et seront plus à l’écoute de petites sociétés et d’innovation, ayant une véritable concurrence entre eux. Ici, nous avons la TSR, Kudelski et Naxoo. C’est tout ! Vous êtes poussés à aller à l’international. Vous n’avez pas de références clients, vous n’avez pas de financement et vous êtes contraints d’attaquer le marché international. En tant qu’entreprise étrangère, vous devez être meilleures que toutes les entreprises nationales de chacun des pays que vous convoitez, sinon vous n’avez aucune chance. Le réseau des entreprises locales va jouer avant le votre. Il faut en être conscient quand on démarre dans le multimédia en Romandie. Laurent Potesta Le tissu économique doit se diversifier. L’environnement est excellent avec l’EPFL, le groupe Kudelski, les compétences existent mais on ne les exploite pas. C’est un écosystème qui doit encore trouver son équilibre. |