Ariane Arlotti DOSSIER - Des conseils Sylvain Jaccard Rentable, mais pas solvable Il s’agit de ne pas confondre la rentabilité et la solvabilité. Les tableaux de pertes & profits ou le bilan comptable donnent des informations sur la rentabilité de l’entreprise et sur sa capacité à se développer. La solvabilité, elle, permet de savoir si l’on risque un jour de ne pas être en mesure d’honorer ses créanciers et ainsi de se retrouver rapidement aux poursuites et finalement en faillite. Le principal danger est de croire que si l’entreprise est rentable (elle dégage un bénéfice), elle est forcément solvable. Et bien non ! Trop de liquidités nuisent à la rentabilité, mais trop peu prétérite la survie de la start-up. Sa pérennité est toujours égale à la rentabilité plus la solvabilité. La trésorerie est gérée par un autre document souvent oublié : le tableau de trésorerie. Le tableau de trésorerie Il est l’outil idéal pour planifier et gérer sa trésorerie. En création d’entreprise, on parlera de tableau de trésorerie prévisionnel, car il doit planifier sur l’année de démarrage les entrées et les sorties des liquidités. Concrètement, on commence par énumérer mensuellement les charges monétaires sur toute l’année. L’erreur principale est 18 Créateurs No 7 Gérer sa trésorerie Pour une start-up, comme pour toute entreprise, la trésorerie est un véritable trésor qui devrait être géré comme tel par l’entrepreneur. La réussite en création d’entreprise passe par une gestion quotidienne et avisée de ce butin qui peut s’appeler liquidité, cash, ou disponible. de lisser les charges sur l’année entière. Si le paiement de certaines dépenses intervient bien à la fin de chaque mois, d’autres n’apparaissent qu’une fois l’an. Ensuite seulement, les objectifs de chiffre d’affaires sont planifiés afin de couvrir ces futures dépenses. Si les objectifs de ventes sont réalistes, il y a peu de risque d’être insolvable. Du moins en théorie car si les dépenses sont plus ou moins bien évaluées, les objectifs de revenus sont souvent surévalués. D’où la mise à jour mensuel du tableau en procédant aux corrections entre le prévisionnel et le réalisé. Les éventuels risques d’insolvabilité sont ainsi prévenus au fur et à mesure. L’insolvabilité est un virus qui guette l’ensemble des start-up, les vaccins existent pour autant que la maladie ait été décelée à temps. Sinon, l’issue est généralement fatale. Remédier à l’insolvabilité Après avoir décelé les risques d’insolvabilité, le créateur d’entreprise se doit de mettre en place des mesures préventives : 1° Diminuer les charges ou augmenter les ventes Il s’agit-là du premier reflex en création d’entreprise : il faut diminuer ou supprimer toutes les charges pouvant l’être. Cette mesure n’a qu’un impact marginal sur les problèmes de trésorerie. Souvent, les charges ont déjà été calculées au plus juste lors de la rédaction du tableau de trésorerie afin de ne pas donner une image trop mauvaise. Quant à l’augmentation des ventes, cette mesure est souvent bien plus pertinente que la précédente. Augmenter le volume des ventes, le prix (quoique plus difficile) ou les deux, permet d’obtenir des liquidités suffisantes et régulières pour couvrir les charges et se développer. Ce moyen se révèle efficace que si la start-up ne doit pas trouver une solution dans l’urgence. 2° Modifier les délais de paiements Cette mesure, facile à mettre en place, a un impact rapide. Souvent les créateurs d’entreprise, de peur de perdre des clients, accordent des délais de paiement trop généreux. Le simple fait de demander le règlement d’une partie à la signature du contrat peut permettre de pallier le manque de liquidités. Le suivi du délai de paiement (ne pas laisser de factures impayées sans réagir) reste l’élément le plus important. « La trésorerie est gérée par un autre document souvent oublié : le tableau de trésorerie » 3° Augmenter les fonds propres ou étrangers L’entrepreneur ou une tierce personnes ont bien entendu toujours la possibilité d’augmenter le capital en injectant de la trésorerie dans la société. Certains établissements bancaires proposent également des lignes de crédits adaptées à cette situation. Ces deux mesures doivent néanmoins être réalisées en temps opportuns. Le manque de trésorerie n’est donc pas une cause automatique de faillite mais doit être anticipé et pris très au sérieux. Dès lors que des mesures adéquates sont mises en place à temps, la start-up a de bonnes chances de poursuivre son aventure. Un exemple de tableau de trésorerie et des conseils peuvent être obtenus auprès de Genilem. Sylvain Jaccard Gestionnaire Genilem |