Profils de créateurs De la théorie à la pratique M. Schurtenberger et M. Scheffold Tout a commencé par un projet CTI. En collaboration avec le centre de recherche de Nestlé, Peter Schurtenberger, de l’EPF de Zurich, a développé un instrument de mesure optique à laser qui a suscité un intérêt qui a dépassé le cadre des hautes écoles. « Cela m’a motivé pour commercialiser cette idée », dit-il. Après avoir été nommé titulaire de la chaire de physique de l’Université de Fribourg, le professeur Schurtenberger a créé la société LS Instruments Sàrl avec un collaborateur de son institut : « C’était une bonne opportunité, et pour lui et pour moi. Nous avons discuté le coup et nous nous sommes mis d’accord : lui travaillerait à 100% pour LS Instruments ; quant à moi, après avoir accompagné le projet dans ses débuts, je rentrerai dans le rang. » Créateurs No 3 LS Instruments a connu un bon démarrage et vendu un certain nombre d’appareils. Le professeur poursuit : « Cependant, nous n’avons pas tardé à nous rendre compte que, tout en ayant les meilleures conditions qui soient sur le plan de la technologie et des contacts, il faut beaucoup de patience et de persistance pour faire évoluer l’entreprise. Le collaborateur du professeur Schurtenberger a ensuite quitté l’entreprise qui a connu alors une longue période de stagnation. Depuis l’année 2005, LS Instruments est en phase de redémarrage. Nouveau dans l’équipe, le professeur Frank Scheffold a réalisé un développement technologique parallèle à celui déjà produit jusqu’ici. « Cette seconde technologie convient parfaitement à LS Instruments et elle a suscité un très vif intérêt tant dans les milieux industriels qu’universitaires », déclare-t-il. LS Instruments dispose donc, aujourd’hui, de deux segments de produits servant à l’analyse des mini-particules contenues dans des fluides troubles (voir encadré). Les deux segments s’appuient sur deux méthodes différentes qui tiennent compte chacune des caractéristiques propres aux micro- et nanoparticules. M. Scheffold fait observer qu’avec la première méthode, on évite la turbidité et, qu’avec la seconde, on en tire profit. Le 1er octobre 2007, l’entreprise a déménagé de l’Université de Fribourg au Centre de création d’entreprise Fri Up à Fribourg. M. Scheffold s’en explique : « Ainsi, nous avons d’une part, séparé LS Instruments produit des instruments de mesure basés sur les méthodes de l’optique à laser. Ces appareils permettent d’établir les caractéristiques des très petites particules contenues dans des fluides troubles. La taille de ces particules peut aller d’un nanomètre à un micromètre, soit une dimension se situant entre un milliardième et un millionième de mètre. Ces appareils sont utilisés par exemple dans les industries pharmaceutique et alimentaire ou encore dans des centres de recherches universitaires en Europe, au Mexique et en Inde. Ils permettent notamment d’analyser des shampooings, des produits de lessive ou des produits laitiers. LS Instruments emploie quatre personnes. La majorité des instruments produits est exportée. Parmi ses clients de l’économie privée, l’entreprise compte plusieurs multinationales, comme Nestlé, Unilever ou Procter & Gamble. 6 www.lsinstruments.ch Propos recueillis par Christophe Aebischer Carte de visite de LS instruments en page 37 physiquement notre entreprise de l’université et, d’autre part, trouvé avec Fri Up un secteur protégé et « coaché », qui devrait favoriser le développement de LS Instruments. » L’entreprise LS Instruments emploie actuellement quatre personnes. Aucun des deux professeurs, tous deux enseignants à l’Université de Fribourg, ne veulent renoncer à leur activité d’enseignement et de recherche. C’est pourquoi LS Instruments est à la recherche d’un gérant pouvant s’occuper à l’avenir des tâches de gestion et de développement. Le professeur Schurtenberger réalise qu’il ne suffit pas d’être un bon technicien. D’autres centres d’intérêt et d’autres qualités sont nécessaires pour qu’une entreprise réussisse. MM. Schurtenberger et Scheffold souhaitent que leur entreprise croisse de façon organique et puisse s’autofinancer. Les deux associés veulent continuer de produire des instruments de haute technologie pour la recherche et le développement. Le professeur Schurtenberger de conclure : « Pour nous, il y a d’abord la joie de la découverte. C’est aussi une grande satisfaction de voir que notre travail de recherche aboutit à des applications pratiques et qu’il est utile à d’autres. » |