32 DU CHÔMAGE à L’ENTREPRISE Du chômage à l’entreprise Le chômage rime souvent avec douleur, morosité et incertitude. C’est une période difficile de remise en question à laquelle s’ajoutent souvent de fortes pressions sociales. Contre toute attente, ce moment pourrait se révéler, sous certaines conditions, très favorable au lancement d’une entreprise. La loi sur l’assurance-chômage défend cette idée en ayant créé, il y plus de 13 ans, le soutien à l’activité indépendante qui s’accompagne d’une série de mesures. L’assurance-chômage offre des cours spécifiques en gestion d’entreprise, des indemnités journalières qui libèrent le demandeur d’emploi de l’obligation de rechercher un poste et propose également une prise en charge des risques de perte. Le grand danger réside cependant dans une trop grande attractivité de ces mesures. Devenir indépendant ne se choisit pas sur un coup de tête. C’est un projet qui doit mûrement se réfléchir et dont tous les aspects doivent être pris en compte, sous peine de mal se terminer. C’est pourquoi le porteur de projet doit faire montre, afin d’augmenter ses chances de réussite, de volonté, de persévérance et d’une énorme motivation. Les difficultés auxquelles il va se confronter sont identiques à celles de n’importe quel autre créateur. Les sujets de ce dossier permettent de se faire une idée du fonctionnement de ces différentes mesures. Le témoignage que nous avons recueilli devrait lui, s’il le fallait encore, souligner leur impact positif, non seulement sur les chiffres de l’assurance-chômage mais aussi sur le tissu économique dans son ensemble. Dossier réalisé par Cécile Aubert, Myriame Dubi, Frédéric Vormus, Sandy Wetzel Propos recueillis par Frédéric Vormus Soutien à l’Activité Indépendante, mode d’emploi La Loi sur l’assurance-chômage (LACI) s’est dotée en 1996 d’une base légale, le Soutien à l’Activité indépendante (SAI) qui lui permet d’aider l’assuré qui souhaite créer son entreprise. Carole Blanc, cheffe de l’Office régional de placement (ORP) Centre du canton de Fribourg commente l’ensemble du processus d’obtention de cette mesure spécifique. L’assurance chômage étant fédérale, la marche à suivre de la SAI est identique dans toutes les régions. Créateurs No 11 - décembre 2009 L’assurance chômage peut soutenir l’assuré qui projette d’entreprendre une activité indépendante durable par le versement de 90 indemnités au plus durant la phase d’élaboration du projet. Elle peut également assumer 20% des risques de perte concernant les cautionnements accordés par les coopératives de cautionnement des arts et métiers. Le montant versé par le fonds de compensation en cas de perte est cependant imputé sur le droit de l’assuré aux indemnités de chômage. Les assurés peuvent demander l’une ou l’autre de ces mesures, voire les deux. Cette mesure s’adresse aux assurés qui se retrouvent au chômage sans avoir commis de faute, ni avoir donné leur congé afin de se lancer en qualité d’indépendant ; en effet, s’il existe un lien de causalité entre le chômage imputable à une faute de l’assuré et la prise d’une activité indépendante, toute aide est exclue. D’abord la formation Au titre du Soutien à l’Activité Indépendante, une personne au chômage qui a un projet d’indépendant peut déposer Dossier la demande de soutien y relative. Dans ce cas, l’assuré est reçu par un conseiller en personnel spécialisé dans les questions d’entrepreneuriat ; ce dernier établit avec lui une première vérification de faisabilité du projet et lui remet une check-list, sorte de mini-business plan sur laquelle poser ses réflexions. Une ébauche de ce plan d’affaires déposée, se pose la question de cas en cas de suivre un coaching de quelques heures voire une formation ciblée d’une dizaine de jours pendant lesquels le candidat procède à l’élaboration complète de son business plan et acquiert les connaissances et informations usuelles nécessaires à tout spécialiste entendant se lancer en qualité d’indépendant. Durant cette formation, il sera également invité à confronter son projet avec la réalité du marché, ceci afin qu’il détermine lui-même sa viabilité non seulement au démarrage mais également sur le moyen et long terme. 90 indemnités, c’est à dire 4 mois L’assuré qui avec ou sans l’aide du coaching ou du cours |