18 Actualité deS partenaires Chambre de commerce, de l’industrie et des services de Genève (CCIG) Séminaire économique genevois : Forces et faiblesses de la place économique genevoise Les intervenants lors du Séminaire économique (de gauche à droite) : Clément Dubois, auteur de l’étude présentée, Blaise Goetschin, CEO de la BCGE, Jacques Jeannerat, directeur de la CCIG, Suzanne Thoma, présidente de la Promotion économique des cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne, Martin Balters, CEO de Sécheron SA, et Roger de Weck, journaliste à Zurich et Berlin. Si Genève dispose d’indéniables atouts pour attirer de nouvelles entreprises sur son territoire, elle compte aussi de sérieux points noirs et ses efforts pour devenir plus attractive ne doivent pas se relâcher. C’est la conclusion nuancée mais optimiste qui ressort du Séminaire économique genevois 2009, co-organisé par la CCIG, la BCGE et l’Office cantonal de la statistique. Cette constatation s’appuie sur l’étude « Conditions cadres de Genève face à celles de Bâle et Zurich : opportunités et défis » *. Un climat politique favorable à l’économie se manifeste de manière globalement semblable dans ces trois centres urbains, à l’exception de la fiscalité, qui présente de fortes disparités : tant pour les sociétés que pour les personnes physiques, elle est nettement plus favorable à Zurich qu’à Genève et Bâle, où elle est similaire. La formation, un atout majeur La formation est excellente dans les trois cantons. Même si Zurich bénéficie de la présence de son école polytechnique fédérale, Genève dispose d’un énorme atout pour attirer les expatriés avec son réseau important d’écoles privées multilingues. Les conditions de financement sont favorables partout, mais Genève fait figure d’exception avec, en outre, un système efficace de soutiens publics aux nouvelles entreprises. En revanche, le canton souffre de l’exiguïté de son territoire, qui limite sa capacité industrielle et provoque pénurie et cherté des locaux, bureaux et logements privés. Enfin, Genève est en retard face à Zurich et Bâle en matière de transports publics régionaux ou transfrontaliers, d’aménagement des gares et des infrastructures pour les transports privés. Attirer des employés qualifiés Suzanne Thoma, présidente de la Promotion économique des deux Bâle, a expliqué comment l’essor de sa région est essentiellement basé sur le cluster des sciences de la vie. Elle a par ailleurs plaidé pour une émulation entre les régions suisses, une compétition frontale se révélant nuisible. Selon elle, les conditions cadres à l’échelle nationale sont cruciales pour les projets d’implantation : « La concurrence que je rencontre provient moins des autres régions suisses que de l’étranger, notamment des Etats-Unis. » Pour Martin Balters, CEO de Sécheron SA, Genève bénéficie d’une conjonction rare d’atouts qui en font une ville unique. Mais pour lui, la priorité dans une décision d’implantation réside dans la possibilité de trouver sur place ou d’attirer des employés très qualifiés, bien avant les questions de financement ou de fiscalité. Or il peine à recruter ingénieurs et techniciens correspondant aux besoins de son entreprise. Créateurs No 11 - décembre 2009 www.ccig.ch Organismes Le Séminaire économique genevois est organisé dans le cadre de la première partie de l’Evénement économique de la CCIG qui s’est déroulé le 15 octobre dernier au Centre international de conférences de Genève. Pendant la seconde, la Cérémonie de remise de Prix, l’entreprise VISILAB, leader suisse de l’optique, s’est vu récompensée pour sa grande contribution au dynamisme du commerce à Genève. PRG Tous les collèges bilingues ? Le journaliste Roger de Weck s’est attaché à décrire ce qui fait la particularité et la richesse de Genève, l’une des trois seules « villes de rencontre » qu’il voit en Europe, avec Berlin et Bruxelles. Un positionnement qui pourrait être renforcé, et dont Genève n’a peut-être pas vraiment conscience, fonctionnant plutôt dans une logique locale. Par ailleurs, en Suisse alémanique, on constate « une méconnaissance fantastique » de son dynamisme et de son rôle international. D’où une série de propositions audacieuses : pourquoi pas une représentation permanente à Berne et à Zurich ? Pourquoi ne pas inviter toutes les classes alémaniques à un séjour dans les écoles genevoises ? Pourquoi ne pas envisager que tous les collèges deviennent bilingues, français-allemand mais aussi anglais ou chinois ? Ces pistes sont à retenir, répond Blaise Goetschin, CEO de la BCGE, dans ses conclusions. Outre le développement de foyers industriels innovants, il faut être conscients du poids des organisations internationales et des multinationales en matière d’emploi. Genève constitue une place économique attrayante, des entreprises continuent à s’y installer. Dans le climat actuel, Genève est en mesure de résister aux pressions internationales, mais ne peut pour autant se passer de relations d’affaires croissantes avec l’étranger : « Il faut se défendre sans se replier », a-t-il conclu. * L’étude peut être téléchargée sur notre site www.ccig.ch, elle est aussi disponible dans les 23 agences BCGE et à la CCIG. |