Ambianceur | Ambiance creator Port de Bouc [Fou de bassin] Bruno Schnebelin -/Crazy for water Par Gérard Martin Photo : Jean-Michel Sordello [1974] Sociology and literature studies in Nanterre. [1978] Ilotopie formedonthe banks of the Rhône. [1986] PLM - Palace à Loyer Modéré at the Festival d’Avignon. [1992] Opening of the Citron Jaune in Port-Saint-Louis-du-Rhône. [2013] Anapos, a lake-city in Martigues. [1974] Sociologie à Nanterre. [1978] Ilotopie naît au bord du Rhône. [1986] PLM - Palace à Loyer Modéré au Festival d’Avignon. [1992] Inauguration du Citron Jaune à Port Saint-Louis-du- Rhône. [2013] Anapos, une cité lacustre à Martigues. Semer le désordre Pour payer mes études de lettres et de sociologie à Nanterre, j’ai travaillé dans le monde du spectacle et de l’événementiel. Je m’occupais des éclairages. J’habitais sur une péniche et c’est sur une péniche que je suis descendu de Paris dans les Bouches-du-Rhône. J’ai abordé sur une île, au large de Port Saint-Louis. Un ensemble d’habitats composé d’un cabanon, et de maisons flottantes. C’est là que l’aventure d’Ilotopie a commencé. J’ai d’abord proposé aux communes environnantes « de semer un peu de désordre dans l’espace public ». Quelques-unes ont dit oui. C’était l’époque des troupes expérimentales qui allaient devenir les arts de la rue : Ilotopie, Royal de Luxe, Générik Vapeur ou le pyrotechnicien le Groupe F. S’installer dans ses murs Six ans plus tard, nous avons construit le Citron Jaune à Port-Saint-Louis-du-Rhône, cette grande structure qui ressemble vaguement à un chapiteau en dur. C’est le siège d’un Centre National des Arts de la Rue que dirige Françoise Léger. Nous y produisons les « Envies Rhônements », ensemble de manifestations qui se déroulent autour du fleuve, entre art, environnement, nature et culture. Le Citron Jaune, c’est aussi divers ateliers de fabrication, soudure, moulage… Ici se créent des personnages, grotesques, surdimensionnés qui président au spectacle, se stockent les réserves de vêtements. La fourmilière où chacun s’active. L’eau élément primordial Mon mode de vie m’a familiarisé avec l’eau. J’ai donc fait de l’eau l’élément scénique principal d’Ilotopie, des installations qui interrogent le monde actuel sur le mode de l’émotion. L’eau, c’est un plateau immense qui peut s’étendre sur plusieurs hectares et l’on peut y jouer devant sept ou huit mille spectateurs, comme ce fut le cas en Corée dernièrement. L’eau est un lien qui unit tous les peuples et c’est aussi un lieu d’expérimentation visuelle. En Australie, j’ai intégré des artistes aborigènes à mes mises en scène. Ils ont pu naviguer dans un cadre plus contemporain que celui du folklore où les circuits commerciaux les maintiennent. Ilotopie s’exprime dans un langage d’images vivantes, de poésie, de rencontres. Entre famille et créations J’ai quatre enfants, dont une fille qui termine ses études en médecine ; une autre, est dessinatrice de BD – elle était à Angoulème en 2012. Un de mes garçons est informaticien, il travaille pour le Groupe F en ce moment. Quels autres spectacles en vue ? Nous jouerons encore une dizaine de fois Fous de Bassin en Italie et en Corée. Je travaille aussi à une mise en scène sur notre rapport à la nourriture. L’idée est que les spectateurs invités aient envie de manger sur le dos nu des comédiens ! En 2013, ce sera Anapos, la reconstitution et la mise en lumière d’une cité lacustre oubliée de la Grèce ancienne à Martigues. -/Making mischief To pay for my studies in Nanterre I worked as a lighting technician on shows and events. I lived on a houseboat and took it down from Paris to the Bouches-du-Rhône, where I moored by an island off Port-Saint-Louis, a community with a cabin and some floating homes. That’s where the Ilotopie adventure began. I started by asking neighbouring communes whether I could « make some mischief in public ». A few said yes. It was a time when a number of experimental street theatre troupes were emerging : Ilotopie, Royal de Luxe, Générik Vapeur and firework artists Group F. A home for the troupe Six years later we built the Citron Jaune in Port-Saint-Louis-du- Rhône, a large structure looking vaguely like a concrete marquee. It is now the Centre National des Arts de la Rue [national centre for street performance], directed by Françoise Léger. It’s where we produce the Envies Rhônements events, combining art, culture and environment. There are also workshops where we make, solder, cast and create things such as the huge grotesque characters for the show, and store our costumes. It’s like an anthill, and we’re the worker ants. Water, a vital element My lifestyle has brought me close to water, so I made it the main scenic element of Ilotopie. Our installations explore our world on an emotional level. Water provides an immense stage that can extend over several hectares and where we can play to audiences of seven oreight thousand, as we did recently in Korea. Water connects people and allows for visual experimentation. In Australia I brought aboriginal performers into my productions, which gave them a more contemporary setting than the "quaint tradition" type of presentation they get on the commercial circuit. In Ilotopie we express ourselves through living images, poetry and connections. Family and future I have four children. One daughter is a medical student, the other a comic book illustrator – she was at Angoulême [the international comic book festival] this year. One of my boys is in IT and works for Group F. What’s next ? We’re putting on ten more performances of Fous de Bassin in Italy and Korea. I’m also working on a show about our relationship with food, where audience members eat off the performers’bare backs ! And my project for 2013 is Anapos, a long-lost ancient Greek lakecity that we are reconstructing and illuminating in Martigues. 26 |