ARCHITECTURE URBAN 72 NICOLAS CREGUT ET LAURENT DUPORT Pour l’intercommunalité -/Communes should work together Plus optimistes les Nîmois ! Quoique… « Etre architecte, c’est plus qu’un métier. C’est une attitude. » Egalement enseignants à l’école d’architecture de Montpellier (l’une des 22 en France) les deux associés qualifient leur établissement d’école du Sud, parce que l’écriture du Sud y est plus forte, plus contemporaine. Davantage tournée vers l’Espagne et le Portugal… Aujourd’hui, chaque ville y va de son projet architectural signé par une star. Une posture purement politique, certes, mais qu’en est-il de l’avenir de ses équipements et de ses espaces publics ? « Nous pensons plutôt qu’il est urgent de s’inscrire dans une intercommunalité. De s’unir pour un véritable et indispensable aménagement du territoire, déjà bien abîmé. » -/"There's more optimism in Nîmes, but then … "Being an architect is more than a trade, it's an attitude." These two partner also teach at the Montpellier school of architecture (one of 22 in France), which they call "the southern school" because there's a stronger southern slant in its style, more turned towards Spain and Portugal, for example. More contemporary too. Nowadays each town has its own architectural project with its star architect. A purely political posture, certainly. But what of the future of the infrastructure and public spaces ? "We think it's urgent for urban planning to be done at the intercommune level. It's essential, the area has already been so spoilt." DANIEL DELUY Attention, danger -/Danger ahead « Nous sommes de plus en plus sur des concours constructeurs/concepteurs qui négligent la valeur architecturale du projet au profit… du profit. Et il n’est plus rare que certains promoteurs sollicitent les architectes uniquement pour les missions de permis et de plans d’exécution, en nous excluant du chantier… Nous n’y arriverons pas seuls ; les instances professionnelles doivent impérativement agir pour peser notamment sur les modalités d’obtention des concours. Ma solution ? Les contrats (et les honoraires ?) devraient être supervisés par l’ordre des architectes puis redistribués aux maîtres d’ouvrages. Pour une plus grande équité. Et pour la transparence en lutte contre la complaisance. » -/"We're more and more having to tender for design-build contracts that neglect architectural value in favour of profit. It's no longer rare to see a promoter commission an architect just for the building permit and the construction drawings, and then exclude them from the building work. We won't manage on our own, the professional organisations absolutely must throw in their weight, especially as regards the bid process. My solution would be that contracts (and fees ?) would be supervised by the Ordre des Architectes and then redistributed to project managers. It would be fairer, and a more transparent way to combat connivance." FRANÇOIS ROUANET Quelle politique pour l’espace public ? -/Policy for public space Président du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône et membre du Conseil national de l’ordre des architectes, François Rouanet ne mâche pas ses mots. Lui non plus… « Si on veut tuer la profession, il n’y a qu’à continuer comme ça ! L’architecture se réduit de plus en plus à une prestation de services banalisée et à une mise en concurrence sauvage, subissant la politique du moins-disant. Et à la question « Marseille ? », l’architecte répond tout de go : « Désespérant ! La volonté publique n’y est pas assez forte. Résultat, l’intérêt privé prime au détriment de l’intérêt public… et l’espace public est complètement délaissé. Très mal géré. A l’instar -entre autres- de la périphérie avec ses lotissements à perte de vue, une catastrophe urbanistique. Au syndicat, une de nos priorités est de persuader les populations et les élus de notre utilité publique ». Tout est dit. -/Another plain speaker is François Rouanet, chairman of the department's Syndicat des Architectes and member of the national committee of the Ordre des Architectes. "If they want to kill the profession they've only to carry on as they are. Architects are being reduced more and more to common service providers, subjected to unfair competition under the'cheapest bid wins'policy." Mention Marseille and François Rouanet at once exclaims "Desperate ! The public don't care enough so private interests prevail over public interest and public space is completely neglected. Very badly managed. Look at the ring road for example, with its endless housing estates. That's catastrophically bad planning. One of our priorities in the Syndicat des Architectes is to persuade the people and their elected officials that we can be useful to the public." Which says it all. septembre-octobre 2011 www.cotemagazine.com |