COTE For Paris Visitors n°9 mars 2009
COTE For Paris Visitors n°9 mars 2009
  • Prix facial : 3 €

  • Parution : n°9 de mars 2009

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 120

  • Taille du fichier PDF : 21,8 Mo

  • Dans ce numéro : les vertues de l'optimisme.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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RENCONTRE OPTIMISTE 50 Inauguré en grande pompe en octobre dernier, l’espace du 104, ce nouveau lieu artistique et pluridisplinaire de la Ville de Paris, ouvre ce mois-ci La Maison des Petits. Un cocoon design et coloré dédié aux enfants (0-5 ans) accompagnés d’adultes. C’est à Matali Crasset que sa réalisation a été confiée. Elle signe un espace d’écoute, de rencontre, de socialisation et de créativité par le biais de l’art et du jeu. Et poursuit ainsi son approche d’un design modulaire, flexible, généreux et accueillant. Elle en parle à COTE PARIS. COTE : Vous avez déjà réalisé « Permis de construire », une exposition-atelier qui se tient jusqu’à la fin mars à la Cité de l’architecture et du patrimoine destiné aux enfants de 4 à 8 ans puis, aujourd’hui, vous réalisez une véritable structure avec La Maison des Petits au 104. Qu’est-ce qui vous captive dans le travail que vous faites pour eux ? Matali Crasset : Quand je propose un dispositif, j’aime bien que les utilisateurs puissent compléter ou finir l’objet. Dans le cas des enfants, l’intérêt est qu’ils n’ont pas de filtre. Soit ils aiment la structure, soit ils la délaissent. Ils reconnaissent tout de suite un objet qui a un potentiel imaginaire. Pour Permis de construire, l’idée était de proposer des espaces à construire avec différents modes pour les bâtir. Quant à la Maison des Petits au 104, elle s’apparente davantage au fonctionnement d’une maison verte de Françoise Dolto. C’est une structure ouverte aux parents et aux enfants où l’on trouve une équipe de professionnels et des animations artistiques. Ce lieu invite au partage et renoue avec les relations de proximité. L’originalité se joue dans ces espaces colorés et modulables. Justement, Matali, comment la maison est-elle articulée ? Le challenge, ici, était de proposer une structure que les animatrices pourront faire vivre et évoluer en fonction de la programmation du lieu. Il fallait privilégier l’échange, l’écoute et le partage. Comme nous sommes dans un emplacement mars 2009 www.cotemagazine.com Par Stéphanie Faby MATALI CRASSET IMAGINE LA MAISON DES PETITS POUR LE 104 HAS IMAGINED A CHILDREN’S HOUSE FOR THE 104 industriel et immense, j’ai proposé de faire une double peau, une sorte de coquille adaptée à l’échelle des enfants. On y a développé un noyau central où se constitue toute la partie technique : la cuisine, les toilettes et une petite table à deux échelles qui vient accueillir le goûter. Le nombril de l’espace est ce point d’interconnexion où l’on va pouvoir poser son bébé et jouer avec lui. Trois zones ont été développées en fonction des âges privilégiant des activités axées sur le jeu, la lecture, la sensorialité ou l’imaginaire. Les modules champignons sont là pour redonner des sous-espaces à l’échelle de l’enfant, ils donnent une autre possibilité d’abris où l’on y accueille différentes activités. Les artistes peuvent investir l’espace par le biais d’une plate-forme qui leur est dédiée. Tous ces dispositifs sont destinés à alimenter l’attention des parents et des enfants. Quelles ont été les contraintes ? Elles ont été plutôt d’ordre sécuritaire mais j’ai gardé mon approche principale qui est de travailler des scenarii de vie. Ce qui m’intéresse ce n’est pas de dessiner des objets, des espaces décorés mais d’imaginer comment on arrive à injecter la vie et comment ses structures vont répondre à la diversité des activités, des actions à mener dans ce type d’espace. Il faut imaginer ces objets comme des plates-formes, des outils ouverts qui permettent une appropriation. Votre univers est optimiste, coloré avec une capacité à faire vivre les objets. Pourquoi avez-vous choisi de traiter le design de cette manière ? Je me suis aperçue que pour faire des structures contemporaines, il n’était pas suffisant de changer de façon superficielle les choses. Par exemple, ce n’est pas en modifiant la couleur d’une chaise ou sa forme que l’on pénètre dans une latitude contemporaine. J’aime intervenir sur la typologie, sur le lien des objets entre eux mais surtout sur la façon dont on fait vivre ces structures. Je me suis toujours un peu méfiée de la forme parce qu’elle est intrinsèque à une interprétation. Quant on
voit un objet, on le juge. Ce jugement est forcément lié à la culture de chacun. Dans mon travail, j’essaie d’avoir des structures qui se comprennent de façon plus intuitive. On a tous des rituels et je pense que finalement ce sont des petites actions que l’on partage plus que l’esthétique. C’est là-dessus que je me base pour justement aller plus loin dans la modification des structures. Cela me permet aussi de construire en dehors des codes établis. Y’a-t-il des périodes artistiques ou du design qui vous influencent particulièrement ? Mes influences se nourrissent plutôt de la vie des gens, du regard que je peux porter sur eux. Mon attention se porte, a contrario d’une période artistique, sur des choses qui n’ont pas été encore digérées ou formalisées. Ce qui m’intéresse c’est plutôt d’être à la genèse des comportements. Marc Augé disait d’ailleurs que le design est de l’anthropologie appliquée. Nous proposons des structures de sens, le plus en rapport possible avec nos systèmes de pensée actuels. D’ailleurs le mobilier subit un peu l’inertie, il est resté très codifié, cantonné à un statut bourgeois alors qu’aujourd’hui on aurait envie de structures plus légères, plus fluides, plus modulables plus évolutives... J’essaie de réduire l’écart entre nos envies et ce qui est réellement là. Quel est votre regard sur le design actuel ? Je défends la pluralité. Je pense que le design au siècle dernier a été utilisé pour standardiser et uniformiser. Actuellement, je pense que nous rentrons dans une période où, au contraire, on va nous demander d’affirmer notre différence et d’apporter de la diversité dans la vie quotidienne. Nous vivons une période où l’on a besoin de rupture. Je pense que le designer est à la croisée de différents savoir-faire, il a la capacité d’avoir cette vision extérieure et de proposer ainsi d’autres logiques. You’ve designed « Permis de construire », a workshop exhibition for children aged four toeight on at the Cité de l’Architecture et du Patrimoine until late March, and with La Maison des Petits in the 104 you’ve created an entire children’s centre. What particularly attracts you about designing things for children ? Matali Crasset : When I propose a system, I really like its end-users to be able to add to it or finish it off. With children, what’s interesting is that they don’t filter ; either they like a structure or they don’t use it. They immediately recognise something that has imaginative potential. For Permis de construire (Building Permit) the idea was to give them the opportunity to build things using different methods of construction. The children’s house at the 104 functions more along the lines of Françoise Dolto’s Green Houses since it’s a centre open to children and parents that provides a team of professionals and offers artistic activities. The originality lies in its colourful modular spaces. Can you tellus how the house is configured, Matali ? Here the challenge was to design a centre that its facilitators could bring to life and make evolve according to the activities programme. Since it’s inside vast industrial premises, I proposed installing a « second skin », a sort of shell on a children’s scale. Inside that we developed a central hub housing all the facilities : kitchen, toilets and a little two-scale table for teatime. The centre’s navel is this interconnection point where you can bring your baby and play with them. Three areas have been created for different ages, with the focus on playing, reading, sensory experiences and using the imagination. What constraints did you have to deal with ? They were mainly to do with safety but I maintained my principal approach, which is to work with real-life scenarios. What interests me isn’t designing things, decorated spaces, but imagining how they can be infused with life and how the structures are going to work for the variety of activities and actions this type of place is used for. Yours is an optimistic, colourful world in which objects can be brought alive. Why have you chosen to treat design in this way ? I realised that to create contemporary structures it wasn’t enough to just change the superficial aspects of things. For example, changing the colour or shape of a chair doesn’t make it a contemporary design. I like to work on the typology, on the links between the objects themselves but above all on the way to bring such places to life. I’ve always mistrusted forma little because it’s intrinsic to an interpretation. In my work I try to create structures that can be understood more intuitively. Are you especially influenced by any particular periods in art or design ? My influences feed more on people’s lives and they way I see them. Rather than any artistic period, my attention is directed to things that haven’t yet been digested or formalised. What interests me most is being at the genesis of behaviours. We propose sensible structures as in synch as possible with our present-day thought systems. What is your opinion of design today ? I’m all for plurality. I think that design last century was used to standardise and make things uniform. I believedesigners stand at a junction between different types of knowhow so they have the ability to look at things from the outside and propose new systems of logic. mars 2009 www.cotemagazine.com MEET OPTIMIST 51



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