COTE For Paris Visitors n°9 mars 2009
COTE For Paris Visitors n°9 mars 2009
  • Prix facial : 3 €

  • Parution : n°9 de mars 2009

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 120

  • Taille du fichier PDF : 21,8 Mo

  • Dans ce numéro : les vertues de l'optimisme.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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AVENTURE OPTIMISTE ADVENTURE 38 mars 2009 www.cotemagazine.com Par Mireille Sartore « QUAND TU VEUX ÊTRE CONTENT, TU LE DEVIENS » ANTOINE DE MAXIMY « WHEN YOU WANT TO BE HAPPY, YOU BECOME SO » Le concept fou de « J’irai dormi chez vous » a fait de cet ancien reporter de guerre et réalisateur de docu une star du petit écran. Sa devise ? Quand rien n’est prévu tout est possible. -/The offbeat concept of « J’irai dormir chez vous » has turned this former war correspondent and documentary director into a smallscreen star. His motto ? When you anticipate nothing, everything is possible. Le Maroc, l’un des pays les plus accueillants de la planète, selon Antoine, ici avec une famille berbère dans le Sahara. BONNE PIOCHE/VOYAGE Paris, rue Auber, sous la neige. La porte de l’ascenseur s’ouvre sur Antoine de Maximy, l’œil vif et scruteur, tutoiement de rigueur et poignée de main chaleureuse malgré un trajet en deux-roues. Le « Géo Trouvetou du docu d’aventure », comme l’a désigné récemment le magazine Trois couleurs nous fait le plaisir d’une visiteéclair (parce qu’on lui a dit être fan !) la veille de s’envoler pour son dernier voyage vers la Nouvelle-Zélande, sujet du trentième et dernier épisode de sa série télé J’irai dormir chez vous. Ou plutôt JDCV… pour les intimes, l’émission qui l’a fait connaître auprès du grand public en 2003, diffusée depuis régulièrement sur les chaînes Voyage et France 5 (1). Le principe ? Sillonner le monde en solitaire pour s’inviter à l’improviste chez l’autochtone, sans aucune préparation, pourvu « simplement » d’un dispositif vidéo ultraléger spécialement conçu pour ses pérégrinations cathodiques – une caméra braquée sur lui et deux autres sur ce qu’il voit. La première qui filme Antoine en permanence et par laquelle il s’adresse au spectateur de manière détendue et complice explique sans conteste le succès de cette nouvelle forme de téléréalité intelligente qui lui a permis ensuite de transposer son concept sur grand écran avec J’irai dormir à Hollywood, sorti en novembre dernier. Avec comme objectif d’aller dormir chez George Clooney. Le voyageur de passage, l’ami éphémère BONNE PIOCHE PRODUCTIONS 2008 Antoine en chute libre au-dessus de Long Island aux États-Unis ; trente-cinq sauts à son compteur. Antoine est à Hollywood mais ne dormira pas chez George Clooney comme prévu. Antoine s’est fait tout seul. Ses atouts ? Ambitieux, ouvert, passionné, intrépide, fuyant à tout prix la routine. Son secret ? La lecture des modes d’emploi, des notices d’explication. « Tout ce qui m’intéresse dans la vie, c’est d’apprendre. Quand je n’apprends plus, je travaille. Quand je travaille, je m’emmerde. Quand je m’emmerde, j’suis mauvais. Quand j’suis mauvais, on me vire. » Jeté d’abord du lycée, ce fils de bonne famille – « Mes parents sont tous les deux artistes peintres. Mon père 3 3 BONNE PIOCHE PRODUCTIONS
est comte, mais chez nous, ce fut toujours la vie de bohème » – a vécu une enfance heureuse auprès de ses deux frères et de sa sœur, éduqués de manière très « anar 68 » dans un appartement vide, visité fréquemment par les huissiers mais considéré surtout comme un extraordinaire lieu de passage et d’échanges pour artistes en tous genres ». Antoine le pressent, un jour viendra où lui aussi il sera ce « voyageur de passage, l’ami éphémère » qui bouscule les habitudes du quotidien… Avant de « filmer des vraies rencontres, de réaliser des portraits de gens normaux dans une émission où il n’y aurait qu’un seul nom au générique », écrit-il dans son livre de souvenirs (2), Antoine de Maximy sera ingénieur du son, cadreur et réalisateur pour le documentaire animalier et l’expédition scientifique. Dans les années 80, il assure des reportages de guerre au Liban puis en Irak. Après l’animation d’émissions animalières peu concluantes, Antoine façonne le concept de JDCV en moins de trente minutes. Premier essai dans les rues de Belleville où Malika l’invite à boire un thé chez elle et lui parle « du meurtre dans sa rue le matin même, des bagarres entre bandes rivales, la drogue qui circule… ». Il tient son truc. Grâce à la société de production Bonne Pioche qui mise très vite sur le projet de ce routard atypique, Antoine s’embarque pour le Mali le 13 octobre 2003. Sur le « mode content » À douze ans, Antoine traverse une période de blues. « Ce jour-là, je me suis dit « Moi quand je suis content, je voudrais que tout le monde soit content ». Il fallait donc me repositionner sur un « mode content ». « Ce que j’ai fait. Et un truc étonnant s’est passé. Comme une spirale positive. Tu ne t’en rends pas compte tout de suite mais quand tu veux être content, tu le deviens ; et quand tu es content, tu rends les gens contents. C’est comme une pompe qui s’amorce, qui génère des sourires. Je sais que ça a l’air ridicule, mais ça marche. » Oui, ce type est un vrai gentil qui reste persuadé qu’il n’existe pas de véritables méchants sur cette terre (« 2% pas plus ! ») mais Antoine n’est pas un incrédule pour autant, « un couillon qui sourit tout le temps », s’amuse-t-il. À 49 ans, ce reporter du commun a séjourné dans 80 pays et effectué pas loin de 200 périples à travers la planète qui, comme chacun sait, n’offre pas les mêmes conditions de vie à tous les êtres humains qui la peuplent. « Toutes catégories sociales confondues, ceux qui ouvrent leurs portes ont une envie réelle de dire des choses au « visiteur de passage », qui les écoute sans les juger, sans tomber dans le pathos, le côté cathartique de la confession. Je n’enquête pas, je n’ai aucun angle d’attaque, mais ce qui ressort le plus souvent des témoignages est assez représentatif du pays que je visite. » Pour parvenir à ses fins, le globe-squatteur évite les zones touristiques et celles réputées dangereuses (« mon seul souci, en gros, c’est de ne pas mourir ! ») et repère d’un seul coup d’œil grâce à l’expérience acquise les « proies » idéales. « J’ai obtenu de meilleures choses avec un visage renfrogné qui s’éclaire quand je lui parle qu’un visage neutre au premier abord sympathique. » Eh oui, les gens modestes l’accueillent toujours mieux en leur gîte. La théorie d’Antoine est simple : 1/ils sont confrontés plus souvent à l’entraide 2/ne possèdant rien chez eux, ils sont donc peu méfiants ! « Optimiste, moi ? Plutôt réaliste… Au final, les aspirations sont les mêmes pour tout le monde : manger à sa faim, élever ses enfants dignement, et éventuellement boire des coups entre copains ! » Ses destinations préférées ? Le Maroc, la Polynésie et le Mexique. Et la France, bien sûr, qu’il est toujours heureux de quitter et de retrouver. L’après-JDCV, Antoine de Maximy y songe sérieusement : un projet cinématographique conçu à l’adolescence, qui réunit notamment une table en formica et un poivrier (!), un livre sur l’évolution, un disque de musique expérimentale… (1) Jusqu’au mois de juin, France 5 rediffuse l’émission tous les samedis à 16h. (2) « Avant d’aller dormir chez vous », éditions Florent Massot. Ceux qui ouvrent leurs portes ont une envie réelle de dire des choses au « visiteur de passage »... -/Those who open their doors tome have a genuine desire to say things to the « passing visitor ». « Paris, Rue Auber, in the snow. The lift door opens on Antoine de Maximy, who greets us familiarly with a warmhandshake despite having come by bicycle. The reporter does us the honour of a brief visit (because we’ve told him we’re fans !) the day before he flies off on his last trip, to New Zealand where he’s filming the final episode in his TV series J’irai dormir chez vous (I’ll sleep at yours), JDCV to its followers, the programme that brought him into the public eye in 2003. Its subject ? He travels the world alone, inviting himself unexpectedly into local people’s homes, with no preparation and ‘simply’some ultra-light video equipment designed specially for him : one camera filming him and two others filming what he sees. Last November he transposed his concept onto the big screen with Hollywood, I’m Sleeping Over, his aim being to stay the night at George Clooney’s. Passing traveller, ephemeral friend Antoine is a self-made man. His assets ? He’s ambitious, open, enthusiastic, intrepid and shuns routine at any price. His secret ? Reading manuals and instruction booklets. « The only thing that interests me in life is learning. When I’m not learning any more I work. When I work I get bored stiff. When I’m bored I’m bad. When I’m bad I get fired. » Thrown out of secondary school to start with, this son of a good family (« My father’s a count but our family life was always bohemian ») spent a happy childhood with his two brothers and a sister, in an empty apartment visited frequently by bailiffs but above all seen as an extraordinary place where artists of all types got together. Antoine had a premonition that the day would come when he too would be that « passing traveller, the ephemeral friend » whoupsets the daily routine. Before « making portraits of normal people for a programme with a single name in the credits », Antoine de Maximy was sound engineer, cameraman and director for animal documentaries and scientific expeditions. In the 1980s he was even a war correspondent. Then he cameup with the JDCV concept, in under 30 minutes. First attempt in the streets of Belleville where Malika told him about « the murder in her street that very morning, the fights between rival gangs, the drugs circulating... ». Antoine had found what he wanted. He set off for Mali on 13 October 2003. In « happy mode » When he was 12 Antoine had the blues for a time. « One day I said to myself ‘When I’m happy I want everyone to be happy’. So I had to reprogramme myself in « happy mode ». Which I did. And an amazing thing happened. Like a positive spiral. You don’t realise it at once but when you want to be happy you become so ; and when you’re happy you make other people happy. It’s like a pump being primed, which generates smiles. I know it sounds ridiculous but it works. » Yes, this is one truly nice guy who is still convinced there are no really nasty people on earth (« 2%, no more ! »). But that doesn’t mean Antoine is ingenuous. Now aged 49, this reporter of the ordinary has made almost 200 trips around a planet that as we all know doesn’t provide all the humans peopling it with the same living conditions. « In all social classes, those who open their doors tome have a genuine desire to say things to the « passing visitor » who listens to them without judging them. I never dig for information but what most often transpires from these testimonies is pretty representative of the country I’m visiting. » To get what he wants our globesquatter avoids tourist areas and reputedly dangerous places. Thanks to his experience, with one glance he can spot his ideal « prey ». « I’ve obtained better stuff from someone with a scowling face that lightensup when I talk to them than from someone with a neutral face who initially seems pleasant. » And yes, humble people always receive him better ! Antoine’s theory is simple : 1/they’re more used to mutual-aid situations, and 2/since they have nothing in their homes they aren’t distrustful ! Now Antoine de Maximy is thinking seriously about the post-JDCV : a film project dating from his teenage years, a book on evolution, an album of experimental music… mars 2009 www.cotemagazine.com ADVENTURE OPTIMIST AVENTURE 39



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