ART URBAN 92 URBAN PARIS ART Par Mireille Sartore Le Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers confronte Masques devant la mort (1888) de James Ensor avec Le masque de la mort rouge (1883) signé du Français Odilon Redon. Goya, Redon, Ensor, le grotesque à la loupe Goya, Redon, Ensor : a close look at the grotesque mai 2009 www.cotemagazine.com « GOYA, REDON, ENSOR, PEINTURES ET DESSINS GROTESQUES » JUSQU’AU 14 JUIN, MUSÉE ROYAL DES BEAUX-ARTS D’ANVERS, BELGIQUE Grâce à Thalys, Anvers est seulement à deux heures et quelques poignées de minutes de Paris (1). Il serait donc bien dommage de se priver de l’exposition qui se tient au très riche musée des Beaux-Arts de la ville, le KMSKA, qui propose jusqu’au 14 juin, une réflexion originale et ambitieuse autour de l’œuvre de trois peintres majeurs : Goya, Redon et Ensor. Concernant ce EN BREF dernier né en 1860 à Ostende et décédé en 1949, le > Des Carrés pour l’Art. musée en question dispose de la plus grande et la plus Un carré géographique, importante collection au monde de ses œuvres, soit 38 des galeries d’art prestigieuses : le Carré Rive peintures et 500 dessins. Si Francisco Goya, Odilon Redon et James Ensor ont pratiqué des arts différents, il Gauche donne rendezvous du 5 au 7 juin – le n’en demeure pas moins que tous trois sont considérés à ce jour comme d’indiscutables pionniers de l’art moderne, vendredi et le samedi pour qui le genre du « grotesque » – le goût du bizarre, jusqu’à 21h. Consulter du bouffon et de la caricature – se révéla prépondérant www.carrerivegauche.com dans leur travail. Pour Goya et Ensor, le lien peut sembler Quant à la Rive Droite, évident, chez Redon, porte-bannière du symbolisme, un elle se signalera la peu moins. Mais la thèse soutenue par le commissaire de même semaine, le l’exposition, Herwig Todts, s’appuyant sur 178 œuvres et mercredi 3 juin, par sa des énoncés particulièrement didactiques (via les audioguides indispensables) sont véritablement passionnants. 17 h à 23 h), regroupant célèbre Nocturne (de Les nombreux chefs-d’œuvre venus du MoMa de New près de 80 galeries, York, du Musée d’Orsay, du Museo del Prado de Madrid librairies et antiquaires. ou de la National Gallery de Londres, réunis ici, justifient www.art-rivedroite.com en tout point une petite virée sur le territoire de Belgique... Art in the evening (1) 7 liaisons directes quotidiennes Paris-Anvers à partir de Rendezvous at Le Carré 25 € l’aller simple et 15 autres avec correspondance à Rive Gauche on 5 to 7 Bruxelles à partir de 30 €. Voir sur www.thalys.com June, when the antique -/Thanks to Thalys, Antwerp is now just two hours and a dealers put the spotlight few minutes from Paris (1). So it would be a pity to miss the on their best art offerings. Till 9pm on the current exhibition in that city's fine arts museum, the KMSKA. Until 14 June the museum offers an original and Friday and Saturday. ambitious examination of the work of three major painters, Goya, Redon and Ensor. The KMSKA has the world's hile, has its famous The right bank, meanw- largest collection (38 paintings and 500 drawings) of the Nocturne on 3 June works of Ensor, who was born in Ostend in 1860 and (from 5pm to 11pm), died in 1949. Although Goya, Redon and Ensor produced a varied output, allare now considered undeniable ries, bookshops and involving nearly 80 galle- pioneers of modern art in whose work the "grotesque" antique dealers. genre – a taste for the weird and fantastic, for clowns, for COLL. MOMA DE NEW YORK/PHOTO SABAM les sélections du mois/this month’s selections LOUISE REINHHARDT SMITH BEQUEST/COLL. MOMA DE NEW YORK caricature – took a preponderant role. While the link is obvious for Goya and Ensor it is rather less so for Redon, standard-bearer of symbolism. But the arguments put forward by exhibition curator Herwig Todts on the basis of 178 works and didactic statements (on the audio guides, which are indispensable) are genuinely enthralling. (1) Seven trains a day Paris-Antwerp direct from € 25 one way, and 15 others changing in Brussels, from € 30. www.thalys.com Warhol, l’icône des icônes -/Warhol, icon of icons « LE GRAND MONDE DE WARHOL », AU GRAND PALAIS, AVENUE WINSTON CHURCHILL, 8 E Génie ou imposteur ? On a presque tout dit sur Andy Warhol et l’exposition qui lui est consacrée jusqu’au 13 juillet au Grand Palais continue d’alimenter généreusement le débat autour de cet artiste américain inclassable, insaisissable, insupportable... mais l’un des plus importants du XX e siècle. Tenter de poser un regard neuf sur les 250 portraits réalisés par le pape du Pop Art, c’est le challenge (impossible ?) que nous conseillons pourtant au visiteur de réaliser, histoire de regarder, d’analyser avec un semblant d’objectivité le travail significatif du peintre, avant de céder de toute façon aux sirènes de l’encombrante notoriété du serial sérigraphe – overdose assurée par la galerie de tous ces people dont la plupart sont passés aujourd’hui aux oubliettes ! Warhol n’est ni Matisse ni Picasso, certes, mais sa peinture n’en est pas moins fondée sur de réels procédés artistiques abondamment détaillés tout au long du parcours, qui font véritablement l’intérêt de l’exposition. Que son auteur Alain Cueff, étoffe d’une thèse plutôt originale : la fascination de Warhol pour le visage, le portrait, l’icône, s’expliquerait en fait par une pensée religieuse très marquée… De l’autre côté du Palais, l’exposition Une image peut en cacher une autre propose de revisiter l’histoire de l’art par le biais « des puzzles visuels et des perspectives changeantes » auxquels se sont adonnés certains grands artistes au cours de leur carrière tels Arcimboldo (le plus célèbre ?), Dürer, Nolde, Dali, Corpet, Raetz, etc. Au total, près de 250 « doubles images » réunies selon des grands thèmes (images cachées, paysages anthropomorphes, ambiguïtés érotiques, etc.) qui font de cette exposition l’une des plus plaisantes de cette saison. -/Genius or impostor ? Almost everything has been said about Andy Warhol and the exhibition of his work at the Grand Palais (until 13 July) adds generously to the debate around this unclassifiable American artist, one of the most important of the 20th century. The challenge the exhibition proposes is to see the 250 portraits by this high priest of Pop Art in a new and different way. To analyse with some degree of objectivity the significant work of a true painter. Certainly Warhol was neither Matisse nor Picasso, but his painting is no less founded on genuine artistic procedures abundantly examined throughout his career. And that is where the real interest of this exhibition lies. Curator Alain Cueff has an original theory : that Warhol's fascination for faces, actually reflects a marked religious strain in his thinking. On the other side of the Palais, the exhibition Une image peut en cacher une autre looks at optical illusions and the ways in which artists explore shifting perspectives and indulge in visual puzzles. All in all there are 250'ambiguous pictures'here, grouped by major theme. It's one of this season's most enjoyable exhibitions. COLLECTION PARTICULIÈRE/2009 ANDY WARHOL FOUNDATION FOR THE VISUALS ARTS INC./ADAGP, PARIS, 2009 Andy Warhol « immortalise » Brigitte Bardot en 1974. |