MODE GENERATION 30/39 FASHION 58 Marco Zanini, le nouveau styliste de Rochas. Peter Dundas, pour perpétuer et faire évoluer les imprimés technicolor imaginés par le divin marquis (Emilio Pucci). Même la vénérable Albion est atteinte par la trentamania. Burberry, fleuron du british style, doit son renouveau à un jeune styliste de 35 ans, Christopher Bailey. Un Anglais, certes, mais qui a du sang italien (par sa grand-mère) et qui a fait ses armes, là-bas, chez Gucci, aux côtés de Tom Ford. Il n’en fallait pas moins pour redonner un punch trendy aux sacrosaints trenchs et tartans maison. Une ère nouvelle D’autres trentenaires croient en leur griffe comme en leur bonne étoile. Il faut dire que l’accueil qui leur est réservé leur donne raison. Stella McCartney (38 ans) poursuit sous sa propre bannière, une brillante carrière amorcée chez Chloé. À l’approche de la quarantaine, Anne-Valérie Hash vient de se voir sacrée Chevalier des Arts et des Lettres pour l’ensemble d’une œuvre très personnelle. Quant au jeune Lyonnais, Alexis Mabille (31 ans), qui a fait ses classes aux côtés de John Galliano chez Dior, il s’est taillé un beau succès lors des défilés de haute couture et signe une collection pour La Redoute, à l’image de ses grands aînés Saint Laurent, Lagerfeld et Gaultier. Les quadras et autres quinquas qui ont émergé dans les années 80, les inventeurs de la fameuse mode « créateurs » n’ont qu’à bien se tenir. La nouvelle vague fait plus que de les imiter ou de verser dans un postmodernisme friand de revival, elle invente du jamais vu, de l’inédit, du surprenant… Les spécialistes ont ainsi diagnostiqué un vent de renouveau sur les podiums de l’hiver 2008/2009 et de l’été 2009. Une allure « futuriste » était en marche, servie par des matières et des techniques volontiers inspirées par les conquêtes de la technologie moderne. La crise va-t-elle contraindre tout ce monde à marquer le pas ? Difficile à dire. Une chose est sûre, sous l’impulsion des trentenaires, une ère nouvelle est en train de naître. Marco Zanini LA RENAISSANCE DE ROCHAS -/REBIRTH OF ROCHAS Depuis l’annonce du grand retour de Rochas, la désignation de son directeur artistique tenait en haleine le monde de la mode. Son choix s’est finalement porté sur Marco Zanini. Le styliste dévoilait le 5 mars une collection en hommage à la Parisienne des années 50 où cachemire, soie, gaze et mousseline ont fait revivre « les frivolités de Marcel Rochas ». Né en 1971, Zanini a grandi à Milan. Il développe très tôt un grand intérêt pour l’art, le design et la mode. Diplômé des beaux-arts en 1995, il fait ses armes en tant qu’assistant de Lawrence Steele, puis il travaille auprès de Domenico Dolce pour la mode femme de Dolce & Gabbana. Nommé à la direction artistique de Versace pendant neuf ans, il est à l’origine du retour en force de la griffe italienne. Il quitte un mai 2009 www.cotemagazine.com temps l’Italie pour ouvrir une parenthèse américaine avec la marque américaine Halston. Le nouveau joker de Rochas a replongé dans l’ADN de la maison pour reconquérir sa clientèle de fidèles. -/After Rochas announced its big comeback the fashion world waited with bated breath to know who would be appointed artistic director. On 5 March this year, Marco Zanini unveiled a tribute collection to 1950s'Parisiennes in which cashmere, silk, gauze and chiffon revived "Marcel Rochas's frivolities", as the designer puts it. Marco was born in 1971 and grewup in Milan, where from an early age he developed a great interest in art, design and fashion. After graduating in fine arts in 1995, he learned the ropes as assistant to Lawrence Steele then worked with Domenico Dolce on Dolce & Gabbana's womenswear. As Versace's artistic director for nine years he was the driving force in the person of Frida Giannini. With her approach to couture that's rigorous and audacious in equal measures, Roman Frida has imposed herself as a rising star of Italian fashion. Emilio Pucci has entrusted the only-just-40 Peter Dundas with perpetuating and evolving those technicolor prints dreamtup by the divine marquis, Emilio Pucci himself. Even the venerable Albion has caught thirties mania. Burberry, crowning glory of British style, owes its revival to 35-year-old designer Christopher Bailey, an Englishman who learnt the ropes over in Italy, alongside Tom Ford at Gucci. A new era Other thirtysomethings believein their labels as in a lucky star, and you have to admit that the welcome they've been given bears that out. Stella McCartney (aged 38) is continuing in her own name a brilliant career launched at Chloé. Anne-Valérie Hash, nearing 40, has just been made a Chevalier des Arts et des Lettres for her very personal life work. As for the young Alexis Mabille (aged 31) from Lyon, who studied under John Galliano at Dior, he was very successful at the Haute Couture shows and has designed a collection for mail-order retailer La Redoute. So the designers in their forties and fifties who stepped into the limelight during the 1980s, the inventors of that fameddesigner fashion, need to look to their laurels. The new wave is doing more than just imitating them or dabbling in a post-modernism keen on revivals, it's inventing never-seen-before, unanticipated, surprising fashion. The specialists diagnosed a wave of renewal on the winter 2008/09 and summer 2009 catwalks, a futurist look on the march, well served by materials and techniques deliberately inspired by the conquests of modern technology. behind the Italian label's immensely successful comeback, then he left Italy for a time to work in the US for the American Halston label. Rochas's new wild card has resuscitated the fashion house's DNA so as to win back its clientele of loyal customers. Frida Giannini, CRÉATRICE ICÔNE DE GUCCI -/GUCCl'S ICONIC DESIGNER En 2004, lorsque Tom Ford claque la porte de la maison Gucci, les années « porno chic » s’estompent, laissant la griffe dans un avenir identitaire incertain. Parmi la jeune garde du maestro, Frida Giannini, alors directrice artistique des accessoires, tire son épingle du jeu. « Il est important, dit-elle, d’offrir des produits qui représentent des valeurs sûres avec un parfait équilibre entre codes iconiques intemporels, modernité, innovation, qualité et élégance ». Elle esquisse les premières propositions de son style : glamour, optimiste, sensuel, pensé avant tout pour la femme active. Sa vision la propulse en 2006 à la direction artistique de l’ensemble des lignes. Née à Rome en 1972, Frida suit une formation de styliste à l’Académie du Costume et de la Mode. En 1997, Fendi l’embauche durant trois saisons consécutives comme styliste du prêt-àporter puis des accessoires. Mais c’est chez Gucci que sa créativité explose. En novembre 2006, le Wall Street journal la classait parmi les 50 femmes les plus influentes du monde. -/When Tom Ford walked out of Gucci in 2004 its "porn chic" years faded into the background and he left behind him a label whose future identity was uncertain. From the maestro's young guard, Frida Giannini, then artistic director for accessories, turned the situation to her advantage by introducing new commercial prospects into the collections after a lengthy study of the fashion house's archives. "It's important to offer giltedged products that are perfectly balanced between timelessiconic codes, modernity, innovation, quality and elegance," Frida notes. She established the first features of her style devised essentially for active women – glamour, optimism, sensuality – and her vision led to her being appointed artistic director for all the lines in 2006. Born in Rome in 1972, Frida studied fashion design at the costume and fashion academy then in 1997 Fendi employed her for three seasons. But it's at Gucci that her creativity has really taken off and in November 2006 the Wall Street Journal designated her one of the world's 50 most influential women. |