RENCONTRE [Meet]
Par Caroline Stefani – Photos : Jean-Michel Sordello
CAROLINE PROUST monopolise l’écran -/ Caroline Proust on stage and screen
A
ttention aux apparences. Si Caroline Proust est une Jemme discrète, derrière cette fine silhouette se cache une comédienne de caractère qui fonctionne à l’instinct. Venue sur la Côte d’Azur au mois d’octobre, pour jouer sous la direction de Daniel Benoin dans L’Enterrement, l’acte II de Festen, créé par Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, elle a donné la réplique à Samuel Le Bihan, Mathilda May, Mélanie Doutey et Pierre Cassignard. Quand le rideau se lève, Caroline devient Pia, une jeune Jemme perdue qui se prend en pleine figure les démons intérieurs de son mari. Entre deux répétitions, elle s’est prêtée au jeu d’une séance photo à l’hôtel Negresco et s’est confiée sur son dernier rôle au théâtre. Avec, pour thème central, l’inceste et la complexité des rapports familiaux, L’Enterrement est une réalisation à la fois bouleversante, intense et brutale. Un univers cru et pesant qui n’a pourtant pas freiné la comédienne : « La dernière fois que j’ai joué au théâtre, c’était dans Kliniken de Lars Norén. Un auteur dramaturge suédois, qui n’a pas peur des mots et aime balancer des histoires sur l’état de dévastation des individus. J’avais adoré faire ça. Du coup, quand on m’a proposé ce nouveau rôle, j’étais ravie. Je voulais absolument refaire du théâtre. Cette famille est en apparencetrès proche, mais elle doit faire face à beaucoup de non-dits. Et un jour, tout éclate avec fracas. C’est terrible, mais très intéressant. On est dans un mondetrès violent. Lethéâtre se doit de refléter cette réalité. » AMOUREUSE DE THÉÂTRE Ado, c’est pour suivre sa meilleure amie qu’elle monte sur scène pour la première fois. Rapidement, elle se laisse prendre au jeu. Aujourd’hui, cette diplômée des conservatoires de Montpellier et de Paris n’imaginerait pas une seconde faire ses adieux à la scène. Alors, lorsque son emploi du temps le lui permet, elle retrouve les planches. « C’est unendroit qui est nécessaire pour aller de l’avant. Un véritable laboratoire de recherche, qui permet de façonner dans les détails les personnages. À la télévision, il faut aller très vite. Au théâtre, on prend letemps. C’est une formation continue. » Et commetout ce qu’elle entreprend dans la vie, c’est toujours avec conviction qu’elle incarne chacun de ses rôles : « Après vingt ans de carrière, je me sens légitime. Ma volonté est d’être au plus près de l’écriture de l’auteur. »
De passage à Nice, l’actrice était sur la scène du TNN dans L’Enterrement, la suite du déboussolant Festen. L’occasion de parler dethéâtre, detélévision et de la série Engrenages. Whilethe actress was in Nice playing in L’Enterrement (the follow-up to the disturbing Festen), we seized the chanceto quiz her on theatre, television and the Spiral series.
-/ Don't be fooled by appearances ! Caroline Proust may be discreet as a person but as an actress she packs real character, functioning by instinct. In October she was on the Riviera playing with Samuel Le Bihan, Mathilda May, Mélanie Doutey and Pierre Cassignard in L’Enterrement (The Funeral, Thomas Vinterberg and Mogens Rukov's follow-up to Festen) directed by Daniel Benoin. Caroline played Pia, a lost young woman who is prey to a full-frontal attack from her husband's inner demons. Between rehearsals she found timeto talk tous about this latest stage role and pose for our photographer in the Negresco. L’Enterrement is an intense, brutal, disturbing play, its main themes being incest and the complexity of family relationships. This harsh, oppressive world did not put the actress off : "The last time I was on stage was in Kliniken by Lars Norén, a Swedish playwright who doesn't mince words and likesto pitch stories about people in a state of devastation. I loved it. So when I was offered this new role, I was delighted. I really wanted to do some moretheatre. The family in this play seems to be very close but there are a lot of skeletons in the closet and one day everything explodes. It's awful but very interesting. We live in a very violent world ; thetheatre should reflect that reality." PASSIONATE ABOUT THEATRE Caroline stepped on stage for the first time as a teenager, because her best friend was into acting. Soon she was hooked and went on to study dramain Montpellier then Paris. Today she can't for a moment imagine giving up theatre, so whenever she has thetime she returns to the stage. "It's necessary in order to progress, becausetheatre is allabout exploring how you can flesh out the characters in detail. In television you haveto work fast, in theatre you can taketime. It's ongoing training." And like everything she undertakes in life, she plays every role with conviction. "I've been working for 20 years now so I Jeel legitimate as an actress. I striveto stay as closeto the author's writing as possible."
Caroline Proust porte deux bagues Omega Aqua Swing, la première en céramique noire et blanche et la seconde avec deux rangs, sertie, ainsi qu’une montre Omega, collection Jemme Ladymatic, dotée du calibre 8520, avec lunette pavée de diamants et mouvement automatique.
14 | DÉCEMBRE 2012 – www.cotemagazine.com
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