CLASSE AFFAIRES IMMOBILIER Il/
Par Marie-Evelyne Colonna
UN MARCHÉ TENDU… VERS DES ATTENTES [A tense waiting game] Dans l’attente de l’officialisation des mesures gouvernementales, le marché se bloque. Mais sur la Côte d’Azur, si le rythme des ventes s’effondre, les prix affichés résistent globalement. -/ In the run-up tonew government measures coming into force, the market is virtually at a standstill. But although sales on the Riviera have plummeted, asking prices are mainly holding up.
et automne, l’attentisme est à son paroxysme, suspendu aux mesures que le gouvernement doit prendre pour soutenir la réalisation de ses objectifs : 500 000 logements nouveaux par an, dont 150 000 sociaux. Au rang de ces mesures, dont on attend le vote de la loi et les décrets d’application, sont attendus : un dispositif Duflot en remplacement du Scellier pour soutenir l’investissement dans le neuf ; un rétablissement du Prêt à taux zéro (PTZ+) sur les logements anciens avec, notamment, un retour au différé de remboursement pour soutenir les familles dans l’acquisition de leur résidence principale ; un abattement supplémentaire, limité à 2013, de 20% de la plus-value nette imposable sur la vente d’un bien autre que la résidence principale. Mais ces carottes seraient assorties de bâtons, tels que l’augmentation de la taxe sur les logements vacants qui frappe déjà les villes azuréennes : 12,5% de la valeur locative la première année, puis 25%, avec une vacance constatée dès 12 mois d’inoccupation. Mention spéciale pour lesterrains à bâtir, pour lesquels le gouvernement veut provoquer un choc d’offre sur les deux ans à venir : à partir de 2015, la plus-value serait soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Avec, dès 2013, suppression de l’abattement pour durée de détention (qui permettait une exonération totale au bout de 30 ans), exception faite desterrains sous promesse de vente avant le 1er janvier 2013 suivie de la signature de l’acte authentique avant le 1er janvier 2014.
C
Neuf : sauvé par le social… Ces mesures sont accueillies plutôt favorablement par les professionnels de l’immobilier azuréen, mais ils les estiment toutefois insuffisantes pour relancer un marché qui n’en finit pas de se gripper. Au cours du premier semestre 2012, les promoteurs ont réalisé leur plus mauvais résultat (1 350 ventes) jamais enregistré en 13 ans (excepté le 2e semestre 2008). Une baisse de 13% par rapport au 1er se- ! mestre 2011, quand la baisse nationale est de 29%. « Si nos chiffres sont moins ! Le marché azuréen de la revente a accusé mauvais que la moyenne nationale, une baisse de 15% concède Yorick de Beauregard de la Féau 1er semestre 2012, entraînée par la chute dération des promoteurs immobiliers de 29% du territoire Côte d’Azur, c’est grâce à la forte proporde Nice Côte d'Azur, le marché le plus tion detransactions réalisée ici dans le concerné par les secteur dit « encadré » : 31% proviennent actifs locaux. de ventes en bloc auprès de sociétés " Le rétablissement HLM ainsi que de ventes auprès de ménadu PTZ+ avec différé ges locaux à revenus plafonnés, de logede remboursement pourrait relancer ments en accession sociale ou à coût la revente. maîtrisé… » ¤ Le haut de Si la commercialisation de ces produits ne gamme bien placé pose aucun problème, celle des logeéchappe à la crise. ments libres devient d’autant plus difficile qu’elle s’affiche désormais au prix moyen de 6 030 €/m².
BTP : l’espoir d’une baisse des coûts de production « À un tel niveau de prix, il est logique que le stock mette un certain temps à se vendre, remarquait récemment Hugues Duroussy (FPI Côte d’Azur). Mais la moitié de cette offre concerne des projets qui ne sont pas encore finalisés : s’ils netrouvaient pas acquéreurs, nous abandonnerions leur réalisation. » Avec pour
conséquences directes : la baisse de la production de logements – libres et sociaux – et une nouvelle réduction d’activité pour le BTP, dont le secteur TP souffre déjà de la raréfaction de la commande publique. Pour Daniel Balat, de la Fédération BTP 06, le bilan sur le plan de l’emploi est déjà catastrophique et 2013 s’annonce plus difficile encore : « La concurrence entre les entreprises locales est sévère, mais la concurrence étrangère – italienne et espagnole – est en train de nous laminer, avec des structures qui paient leurs salariés 20% moins cher et par ailleurs ne remplissent pas nos caisses sociales… » Son seul espoir : le moratoire sur les réglementations annoncé par le gouvernement, qui devrait permettre une baisse du coût de la construction…
Revente : -25% en 2012 Côté revente, la baisse d’activité, estimée à 15% au 1er semestre par l’OIHCA (1), pourrait atteindre les 25 à 30% pour la totalité de l’année 2012, selon Frédéric Pelou, président de la Chambre syndicale Fnaim Côte d’Azur, après un été atone.
80 | NOVEMBRE 2012 - www.cotemagazine.com
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