DÉCRYPTAGE
Par Alexandre Benoist
FRENCH DESIGN IN A FEVER
DESIGN
La fièvre française :
-/ A new generation of creatives is giving the French design scene a radical shake up. Highly original ideas, competent communication, and mindsets in synch with our times. “We’re seeing a generation of immensely talented youngsters emerging, who aretrained to a high degree, know how to work and are keen on being independent professionally,” explains Anne-Marie Boutin, director of the APCI*, the core of the future Centre National du Design. These young designers are enterprising, inventive, versatile free spirits whose style might betermed poetic. One example is Pierre Favresse’s delicate Jean clock in blown glass ; another is Constance Guisset’s Vertigo den-lamp, which induces intimacy and when switched on projects patterns onto the walls. Do they want to establish their signature, as designers such as Karim Rashid and Ron Arad have done ? Not necessarily. “Their aim is to present us with scenarios,” says AnneMarie Boutin.
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« Nous assistons à l’émergence En à peinetrois ans, une nouvelle générad’une génération de jeunestion de créateurs a radicalement bousculé plein detalent, qui ont appris le paysage français de la création. Les looks une méthode detravail grâce à sont étudiés, la communication maîtrisée et de solides formations et qui ont l’esprit en parfaite symbiose avec notre époque. envie detravailler de manière indépendante », explique AnneMarie Boutin, directrice de l’APCI*, cœur du futur Centre national du design. Des électrons libres, entreprenants, inventifs et touche-à-tout. Question style, on fait dans le poétique, comme Pierre Favresse et sa délicate horloge Jean, en verre soufflé. Ou encore avec Vertigo, de Constance Guisset, une lampe-cabane enveloppante qui suggère unespace d’intimité tout en projetant, une fois allumée, un motif ombré sur les murs. Mais veulent-ils imposer une signature comme une marque de fabrique identifiable au premier regard, à l’instar d’un Karim Rashid ou d’un Ron Arad ? Pas forcément. « Leur objectif est de proposer des scénarios », poursuit Anne-Marie Boutin.
TELLING STORIES So they have a definite penchant for narrative objects and story telling. In 2011, François Mangeol created his SMS specimen vase in reaction to the referendum on minarets in Switzerland. It fulfils its function perfectly, but it also lets you state your opinion. For minarets ? Leave it as it is. Against them ? Off with its head and usethat as a second vase ! The Cavethat Benjamin Graindorge presented at this September’s Maison & Objet show is a sculptural ceramic lamp but at the sametime a new reading of the Plato’s Cave allegory. Arethey being glib ? No, they just think of design in a different, simple, way, their avowed aim being to produce better. First, by going back to the very sources of design. “The subject of design isn’t the object, it’s human beings,” stated Charlotte Perriand. So after years of stylistic rantings, we’ve finally come back to auser-centred approach, as confirmed by Caroline Ziegler and Pierre Brichet’s Couette sofain a light, soft, enveloping material.
RACONTER DES HISTOIRES Un vrai penchant pour le storytelling et l’objet narratif. En 2011, François Mangeol crée SMS, en réaction au référendum contre les minarets en Suisse. Si ce soliflore assume sa fonction, il offre également la possibilité d’afficher ses convictions. Vous êtes pour les minarets ? Conservez-letel quel. Vous êtes contre ? Coupez-lui la tête, sécable, et utilisez-la comme un second soliflore… Avec The Cave, présentée au salon Maison & Objet en septembre dernier, Benjamin Graindorge propose, lui, une lampe-sculpture en céramique, qui offre une relecture du mythe de la caverne
! Triku est une collection de chaises et tables aux proportions simples et généreuses, inspirée des dolmens, « Triku Harri » en basque, et réalisée en matières naturelles (bois, laine et pierre).
48 | NOVEMBRE 2012 - www.cotemagazine.com
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