Transmission
Esprit d’enFrance
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Repetto : une belle signature. Pour faire face à la croissance, la marque a lancé sa propre école.
© Matthieu de Martignac
[page 74 ∞] d’ailleurs dans ce berceau de la création, labellisé
Ville et Métier d’art, que setiendra du 12 au 14 octobre la biennale Déco et Création d’art, reflet du dynamisme de l’Est parisien. C’est ici aussi que Chanel implante un laboratoire de recherche et des ateliers dédiés aux métiers d’art. Des initiatives similaires, il en fleurit régulièrement. Alors qu’un seul centime n’aurait pas été parié sur la pérennité de certains métiers ancestraux il y a 20 ans, ils paraissent aujourd’hui plus actuels que jamais. Est-ce uneffet de la conjoncture économique, d’un retour aux valeurs sûres ? Les maisons ouvrent les coulisses de la fabrication, lors des Journées européennes du patrimoine ou des Métiers d’art, mais plus seulement… Entreprise du patrimoine vivant, la maison Lesage est une référence. Pour transmettre son savoir-faire unique, l’école de broderie d’art éponyme existe depuis 1992. Quelque 3 600 passionnés, amateurs ou professionnels, y ont été formés. Des ateliers comme celui-ci sont les fondements d’une exception française que Chanel met un point d’honneur à protéger. Depuis 2002, la maison de la rue Cambon a fait l’acquisition successive de 8 d’entre eux : Desrues, Lemarié, Michel, Lesage, Massaro, Goossens… Ces petites mains perpétuent unetradition parisienne historique. La maison Chanel leur permet de se développer et d’innover en toute indépendance. Car le but n’est pas de s’offrir leurs services en exclusivité, mais de leur permettre d’aborder l’avenir en toute sérénité.
sein d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle, 16 professionnels – joailliers, historien d’art, gemmologue, etc. – interviennent chacun dans son domaine d’expertise lors de modules de 4 heures. Soutenue par un comité d’honneur prestigieux, cette initiative non professionnalisante rencontre un réel succès. « À ce jour, nous avons eu des élèves issus de 14 pays différents et detous âges. Certains organisent leur voyage en fonction de cette initiation. D’autres prolongent l’expérience en suivant un autre module, comme Lire les pierres ou Parures, symboles et pouvoir. » Mode d’emploi ? Pour vous inscrire, il suffit de vous rendre sur le site www.lecolevancleefandarpels.com. Le devoir detransmission passe aussi par l’exhibition de l’excellence. Ne voit-on pas chaque jour sur la Toile des vidéos issues des ateliers de grandes maisons, vitrine de leur savoir-faire ? Chacune semble décidée à prouver son authenticité et son expertise. Coup marketing ou démarche sincère ? Peu importe… L’essentiel est de faire perdurer et évoluer ces métiers traditionnels, qui font la richesse et le charme de la création française. ∞
© Matthieu de Martignac
Le « plissé », l’une destechniques propres aux ballerines de Repetto.
À bonne école D’autres garants du made in France ont choisi d’ouvrir leurs propres écoles. Depuis peu, les salariés de Repetto peuvent suivre une formation sur le lieu de fabrication de Saint-Médardd’Excideuil, en Dordogne. L’objectif ? Le fabricant de chaussons de danse entend initier l’ensemble de ses employés, mais aussi former 150 personnes en quatre ans sur les métiers du cuir, afin de faire face à l’essor de la marque, qui a reçu le prix de la croissance d’entreprise 2012. À l’issue des 6 mois, les candidats capables de confectionner une ballerine en « cousu retourné » pourront alors intégrer l’usine Repetto. Autre exemple, c’est au grand public que s’adresse l’école Van Cleef & Arpels. « Nous nous sommes aperçus qu’il y aune réelle demande, une fascination pour la joaillerie. C’est une union de savoir-faire que personne ne connaît » nous explique Marie Vallanet-Delhom, présidente de l’école. Place Vendôme, au
76 | SEPTEMBRE 2012 - www.cotemagazine.com
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