Transmission
Esprit d’enFrance
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Perpétuer le geste...
-/Keeping the skills alive
Par Julie de los Rios
Alors qu’on les pensait en voie de disparition, les métiers d’art sont tendance et à l’origine de nombreuses initiatives, dont l’objectif est de sauvegarder des gestes ancestraux et de susciter des vocations.
Elle a l’allure d’un moineau, la silhouette gracile et la voix cristalline. Maître d’art depuis 2008, Nelly Saunier a travaillé pour les plus grandes maisons, de Jean Paul Gaultier à Givenchy, de Paco Rabanne à Isabel Marant. Aujourd’hui, elle sublime les collections de Christian Louboutin et Harry Winston. Depuis 26 ans déjà, elle enseigne son savoirfaire au lycée Octave Feuillet, dans le 16e arrondissement de Paris, le seul et irréductible établissement à proposer un CAP Plumasserie. C’est d’ailleurs ici qu’elle a découvert cette discipline. « À l’époque, on considérait que c’était un métier
sans avenir » souligne celle qui, à 14 ans, n’avait qu’un désir : « Créer de ses mains. » En entrant dans son atelier, entre deux œuvres personnelles, trône une robe de plumes. « C’est l’œuvre de fin d’année réalisée avec mes élèves. » Elle partage avec eux ses connaissances, avec générosité et sans mesure. Puis, elle les observe grandir quand ils quittent le nid. « Le CAP ne dure que deux ans. Pour maîtriser l’art de la plumasserie, il faut des années d’expérience. »
L’atelier de l’École Van Cleef & Arpels.
Des ateliers dédiés
Même constat chez Hermès. Si la plupart des jeunes pousses sortent de l’école de l’Abbé Grégoire, à Paris, leur apprentissage en maroquinerie est loin d’êtreterminé quand ils entrent dans le cercle Jermé du sellier, situé à Pantin. Après une formation aux techniques propres à Hermès, ils sont parrainés par un « ancien » pendant encore deux ans. C’est [suite page 76]
74 | SEPTEMBRE 2012 - www.cotemagazine.com
© Van Cleef & Arpels
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